Prologue

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FLASH BACK

Nathan


Je me souviens des rires dans notre voiture, du sourire de ma petite sœur Lola, de la tête de mon chien posée sur mon genou, des yeux de Maman dans le rétroviseur et de la voix grave de Papa qui résonne.

Je me souviens du hurlement de Maman, de Lola brutalement projeté en avant, de mon propre corps qui heurte le siège avant.

Je me souviens du bruit de fer froissée, de la lumière du soleil qui m'aveugle alors que je tente de sortir de la voiture. Mes efforts pour ouvrir la portière sont vains, alors j'escalade le siège - bébé à côté de moi pour passer par la fenêtre cassée.

Je me souviens de l'odeur de sang et de fer qui m'enveloppe, me prend à la gorge, me fait suffoquer.

Mon cri hésitant brise le silence assourdissant qui règne dans cet endroit. C'est un silence de mort, qui me fait mal à la tête, un silence qui me bouche les oreilles, un silence qui me terrorise.

« Maman ? Maman, ça va ? »

Je m'approche de la voiture pour en observer l'avant, écrasé contre le tronc d'un arbre, puis contourne la voiture pour chercher Maman.

Elle est toujours devant, à coté de Papa, mais sa tête est bizarrement tordue sur son épaule. Les cheveux de Papa sont recouvert d'un liquide rouge - Maman m'a dit que ça s'appelle du sang. Je m'approche de la portière de Maman, tire sur la poignée pour l'ouvrir. Je dois tirer de toutes mes forces pour qu'elle cède. Je secoue légèrement les genoux de Maman, l'appelle, parle de loin à Papa, mais ils ne veulent pas me répondre. Lola non plus ne me parle pas, elle ne parle pas encore mais parfois elle essaie de prononcer quelques mots, rit ou pleure, mais là rien.

J'ai très peur, alors je me met à pleurer.

Après, comme j'ai chaud, je m'assoie à l'ombre de la voiture pour attendre que Papa, Maman et Lola se réveillent. Je pense qu'ils mettent très longtemps à se lever, et que je commence à m'ennuyer, mais je ne dis rien et je continue à jouer avec des petits cailloux qui traînent par terre.

Très longtemps après, j'entends le bruit d'une voiture qui roule, qui s'approche de nous.

Une dame en descend, elle a de jolis habits noirs, des cheveux blonds autour de ses yeux bleus. Elle court vers moi, l'air paniquée et me prends dans ses bras. Je dégage ma bouche pour pouvoir lui demander :

« Dis, Madame, ma Maman elle veut pas se réveiller, tu peux lui dire que j'ai faim ? En plus Papa il a cassé la voiture.

- Mon pauvre petit... »

La gentille dame répète « mon pauvre petit » plusieurs fois, elle a l'air drôlement embêtée que j'ai faim. Elle sort son téléphone en me demandant mon prénom, quel âge j'ai et ou j'habite :

« Je m'appelle Nathan et j'ai... Quatre ans ! Comme ça ! »

Je lève fièrement quatre doigts de la main droite et lui montre. Elle sourit distraitement avant de s'éloigner de moi et de parler dans son téléphone. Elle parle drôlement vite et prononce mon nom.

Elle revient vers moi en rangeant son téléphone dans son sac et me prends sur les genoux. On attends comme ça pendant un peu longtemps, et après il y a des camions blancs qui arrivent, avec des monsieur en blanc qui sortent. Il y en a un, un très vieux, avec pleins de marques sur le visage, qui vient me voir et m'emmène dans un des camions. Je regarde la gentille dame qui me sourit alors je lui fais un petit signe de la main, comme Maman m'a appris, elle dit que c'est la ''politesse''.

Le monsieur très vieux m'assoit sur un matelas dans le camion et me demande aussi comment je m'appelle :

« Je m'appelle Nathan, et j'ai quatre ans. »

Il écrit sur une feuille et relève la tête pour me regarder. Je vois ses yeux, des yeux marrons clairs, qui me fixent, et je sens que le monsieur est triste, mais je sais pas pourquoi.

« Écoute moi bien, Nathan. Je ne sais pas vraiment comment te le dire, tu es si jeune, mais... Ta Maman, ton Papa et ta petite sœur sont partis.

- Ils sont partis où ? Pourquoi ils ne m'ont pas emmenés avec eux ?

- Ils... Ils n'ont pas eu le choix, Nathan.

- Ma Maman, elle disait qu'on avait toujours le choix.

- ...

- Ils sont méchants, ils m'ont pas pris avec eux ! Je les aime plus, voilà !

- Ne dis pas ça, Nathan, ce n'est pas leur faute...

- ... Ils ont mouru ?

- C'est ça, Nathan...

- Je les reverrais où alors ?

- Dans ton esprit, Nathan. Ils faut que tu penses à eux. Toujours. »



Un Amour fou.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant