Chapitre 10 - Surprise!

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Certes je n'ai pas vu mon géniteur depuis 19 ans mais j'ai passé mon enfance à le stalker, lui et sa petite famille, je sais exactement à quoi il ressemble. De toute façon, je suis son portrait craché. Je peux donc vous confirmer que l'homme debout dans mon salon est bien mon père.

Il se tourne vers moi et ouvre la bouche :

"Je- Ouah... Louann... Tu es devenue une très belle femme ma chérie.

- Ne m'appelle pas ma chérie.

- Je suis là maintenant. Tout va bien.

- Non mais tu t'entends John ? Tu oses lui dire que tout va bien parce que tu es là ? Mais tu te fous de la gueule de qui bordel ?! Tu nous as laissé seule, s'écrie ma mère, tu nous as abandonné et tu te pointes chez moi en disant à ma fille que tout va bien grâce à toi !

- Je sais, Laura mais c'est du passé je suis avec vous maintenant.

- Eh bien non John, ce n'est pas du passé. Tout va mal à cause de toi. Tu sais ce que c'est de devoir élever une petite toute seule ? Tu sais ce que c'est de grandir sans père ? Je ne crois pas.

- Je suis désolé. Je n'aurais pas dû partir, j'aurais dû vous appeler.

- Il t'a fallu 20 ans pour comprendre qu'une petite fille à besoin de son père ? Tu me dégoûtes, lui cri-je les larmes aux yeux.

-Je veux vraiment me rattraper Louann...

- C'EST TROP TARD PUTAIN ! J'AI FAIT MA VIE SANS TOI ET C'EST MIEUX AINSI !

- Rentre chez toi et ne reviens jamais, conclut ma mère."

Elle se lève et part. Elle marche telle une morte vivante. Elle a été autant détruite que moi lors de son départ. Le revoir lui fait mal. Je la comprends.

Mon père tente d'articuler un truc mais je ne comprends pas. Je n'entends plus rien. Je bouillonne. Il a intérêt à se casser vite avant que je ne lui foute mon poing dans sa gueule. Si j'avais des mitraillettes à la place des yeux, mon père serait en train d'agoniser sur le sol taché de sang. Malheureusement ce n'est pas le cas et il continue de me regarder comme un chien battu. Il n'a toujours pas dégagé putain.

Je cligne des yeux pour revenir à la réalité. Je dois me gérer. Je dois le faire sortir.

Je jette un coup d'œil aux garçons assis sur le canapé. Les pauvres, ils ne comprennent pas grand chose. Ils sont cloués là et regardent la scène. Je remarque qu'Elias et son père sont aussi tendus que moi. Il faut que j'agisse avant que ça parte en pugilat.

Mais pourquoi mon corps refuse tout mouvement ? Je veux bouger mais j'en suis incapable. Je regarde à nouveau mon père. Il me regarde dans les yeux et je me retrouve submergée par de douloureux souvenirs.

FLASHBACK

"Maman ? Pourquoi papa il aime Anna et pas moi ?

- Louann je t'ai déjà dit de ne pas l'appeler papa. Cet homme n'est pas ton papa. Il ne t'aime pas car il est stupide et profondément aveugle. Il ne voit pas la fille en or qu'il rate.

- Mais pourquoi est- il parti ?

- Je ne sais pas ma puce. Il a sûrement pensé qu'il serait plus heureux ainsi.

- Il me manque Maman...

- Je sais, il me manque aussi parfois. Mais tu sais quoi ? On va lui montrer qu'il se trompe. On va lui montrer qu'on vaut mieux que ça. On ne va pas se laisser abattre, on va vivre, on va être heureuses sans lui à tel point qu'il regrettera son choix. Toi et moi, on est fortes. On va réussir sans lui, je te le promets.

- Merci, maman. Je t'aime.

- Je t'aime aussi, allez dors maintenant chérie."

Elle repart en fermant la porte. Je suis forte. Maman me le dit alors c'est vrai. Mais quand je suis seule je ne me sens plus forte du tout. Je suis seule dans ma grande chambre. Je me blottis dans ma couette et je ferme les yeux. Je repense à son départ et les larmes coulent le long de mes joues.

Son départ est pour moi une trahison insensée de cet être que j'aime tant et en qui j'avais une totale confiance. Il est parti. Mon héros, mon roi a perdu tout à coup toute sa magie et est dans mon esprit qu'un vulgaire traître. C'est dans cette chambre que mes rêves de petite fille sont partis en fumée, effaçant sur son passage mon père.

FIN DU FLASHBACK

Je reviens à la réalité. Je suis assise par terre, la tête dans les genoux et les genoux dans les bras. Mon visage est trempé d'eau salée. Je sanglote comme une gamine bordel. Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je suis forte.

J'essuie mes larmes et me relève. Personne n'a bougé. Combien de temps suis-je restée comme ça ? Je n'en ai aucune idée. Je titube un peu et me retrouve face à mon père. J'inspire pour me donner de la force et soupire :

" C'est bon, t'as réussi à remettre la pagaille dans notre vie. Mission accomplie soldat. Tu peux rentrer chez toi. La partie est finie.

- Mais Lou je veux just-

- Ta gueule putain. Je m'en fou de toi. Dégage de là avant que j'appelle les flics.

- Au revoir Loulou.

- C'est pas un au revoir c'est un adieu connard."

Sur ces mots, il s'en va. Enfin. Je suis épuisée. Tout se mélange dans ma tête. J'ai à la fois envie de pleurer, de m'effondrer, de vomir, de mourir et de m'enfermer à tout jamais. Mais je n'en fais rien. Pas devant eux. Ils m'ont vu faible. Je ne peux pas me le pardonner.

Je m'en vais en direction de ma chambre. J'entre, puis m'effondre sur mon lit.

Quelques minutes plus tard, on frappe à ma porte. Je n'ai pas la force de l'envoyer se faire foutre et j'entends donc la personne entrer. Les pas se rapprochent de mon lit. Je sens une personne se glisser dans mon lit à côté de moi puis mettre son bras sur mon épaule.

A ma grande surprise, ce bras est trop musclé pour être celui de ma mère. Je ne veux pas qu'un des garçons ne me voit dans cet état. Encore moins Elias. Malheureusement, c'est son parfum qui parvient à mes narines quand je tente d'identifier l'inconnu. Il ne manquait plus que ça.

Il se colle à moi. Je frémis. Il m'entoure de ses bras et me serre contre lui. J'ouvre la bouche pour lui dire que ce n'est pas la peine et qu'il peut repartir lorsqu'il me chuchote dans l'oreille :

"Ne dis rien, relâche juste la pression. Je ne suis pas là pour te juger ou pour te parler. Je pensais juste que tu aurais besoin de réconfort."

Ses mots me touchent. Il est adorable. C'est presque louche même.

Il reste comme ça, à me serrer contre lui pendant ce qui me semble l'éternité. Il m'apaise. J'avais réellement besoin d'un câlin. Je t'en suis reconnaissante Elias mais ne compte pas sur moi pour le dire. Je suis peut-être faible mais pas au point d'oublier qui je suis.

Lorsque je lui semble calmée, il me lâche et devient froid instantanément. Il me dit salut d'un ton sec et s'en va sans aucune délicatesse.

Les sautes d'humeur de ce mec vont finir par me tuer un jour.

Je suis désormais plus tranquille et je parviens donc mieux à m'endormir. Je sens que ce mois va être chargé en émotions.

❤️❤️❤️❤️

Hello !! Ce chapitre me tient beaucoup à cœur car j'ai moi-même des problèmes avec mon père et un passage de ce texte est même un extrait d'une rédaction que j'ai fait sur son départ. J'espère qu'il vous touchera autant qu'il me touche.

Alors vos avis ?

A bientôt mes loulous

Louann ❤️‍🔥

Silent loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant