2. Au fil de ton sourire

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Celebriel

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Celebriel

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Un visage penché concentré. Un atelier éclairé par la lueur matinale. De faibles bruits de sabots tapant les rues pavées murmurant derrière les carreaux des larges fenêtres. Une lampe à huile diffusant une lumière jaunâtre qui s'appauvrissait au fur et à mesure que celle, plus orangée du matin, ne vienne la rencontrer. Un tic-tac de l'horloge qui se dressait à côté d'étagères qui supportaient difficilement le poids de dizaines de rouleaux de tissus. 

Parfois, ce calme était perturbé par le déchirement du tissu sur lequel un jeune homme travaillait, son œil ne quittant pas les traits qu'il avait si méticuleusement tracés sur le tissu aux motifs floraux. Armé de sa paire de ciseaux, il incisait avec délicatesse des courbes précises, le son répétitif de son outil l'apaisant d'une certaine manière. 

L'horloge affichait dix heures du matin passées lorsque Kim Taehyung leva la tête de son ouvrage. 

Quelqu'un venait de briser le calme dans lequel il se complaisait à travailler. Une jeune femme avait pénétré dans sa boutique, et de ce fait avait déclenché le tintement de la petite cloche métallique au-dessus de la porte d'entrée. 

« Bonjour Monsieur Kim ! », lança la jeune femme d'une voix joviale. 

Ce n'était pas la première fois qu'elle venait ici, certains pourraient d'ailleurs la qualifier d'une cliente fidèle, cependant elle ne commandait jamais rien, tout simplement parce qu'elle n'avait pas les moyens de se payer la moindre pièce chez le tailleur et que celui-ci était spécialisé dans les vêtements masculins. 

Soupirant intérieurement, il se leva le dos droit et les épaules jetées en arrière comme à son habitude pour l'accueillir d'une voix bien plus mesurée : 

« Bonjour Madame, en quoi puis-je vous être utile ? » 

Il n'avait ni bu ni mangé ce matin-là, sa langue était pâteuse et sa voix encore plus grave que d'ordinaire si bien qu'il dût se racler la gorge. Il n'était pas habitué à parler, même après avoir tenu un commerce depuis de nombreuses années. 

La jeune femme gloussa, ses joues rosissant alors qu'elle regardait la silhouette guindée devant elle. Elle entortilla une mèche de ses cheveux de jais avant de protester d'une voix enfantine : 

« Allons, je vous ai dit au moins une dizaine de fois que vous devriez m'appelez Mademoiselle, j'ai l'impression d'être une vieille chouette à vos yeux. » 

Elle avait bougonné sa phrase dans sa barbe imaginaire, mais il était évident que le tailleur ne l'avait pas manquée. 

« Que puis-je faire pour vous ? », répéta-t-il en espérant qu'il pourrait retrouver bientôt sa tranquillité. 

Prisme | Recueil collaboratifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant