• Chapitre 9 •

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Jisung continuait à courir, sans jamais s'arrêter, la main crispée sur le pull de Felix qui devait depuis longtemps être froissé. Parfois, il tournait la tête vers Seungmin, duquel il tenait la main pour l'aider à courir plus vite. Il le voyait lui sourire, même s'ils étaient en train de se faire courir après par quatre flics. En voyant les deux garçons, ils avaient lâché leur voiture sans même penser qu'elle allait leur être utile. Et ils se retrouvaient à courir après deux gamins dans les rues de Séoul.

Leurs rythmes cardiaques étaient à leur paroxysme et les dix minutes qu'ils venaient de passer à fuir commençaient à se faire sérieusement sentir. Seungmin avait du mal à respirer et même si l'adrénaline lui donnait les forces nécessaires, en plus de Jisung qui le tirait, il faiblissait de plus en plus. Parfois, son meilleur ami lui disait de ne pas lâcher, qu'ils allaient bientôt les semer, alors qu'il essayait tout simplement de se convaincre lui-même que les policiers n'étaient pas en train de les rattraper. Ils couraient à la vitesse de l'éclair, la peur et surtout l'envie qu'ils n'avaient pas de retourner à l'orphelinat les poussaient à accélérer comme ils pouvaient.

Jisung tira Seungmin dans une petite ruelle incapable de laisser passer même une voiture, en espérant laisser les quatre hommes derrière eux. Mais non. Ils restaient à leurs trousses et ça devenait de plus en plus compliqué de les tenir loin d'eux. Les deux garçons, malgré le fait qu'ils étaient jeunes, laissaient leurs cœurs se faire attaquer par la fatigue mais aussi par la peur qu'ils avaient de se faire choper. Être forcés de retourner à l'orphelinat pour se faire punir par les bonnes sœurs de l'église des orphelins n'était clairement pas un plan à envisager. Loin de là, même. Eux, ce qu'il voulait… C'était se barrer. Loin. Même s'ils ne savaient pas comment faire pour vivre. Ils se débrouilleraient. Ils avaient développé en eux une haine tellement forte envers ce foutu orphelinat que leur fugue n'avait fait qu'empirer les choses. Ils ne voulaient plus jamais y retourner. Plus jamais.

Plus ils couraient, plus ils entendaient les voix des policiers se rapprocher en leur hurlant de s'arrêter. Même s'ils se doutaient que les deux adolescents n'allaient pas les écouter.

Seungmin et Jisung arrivèrent devant un pont. Et malheureusement pour eux, c'était une des seules issues qui leur permettait de courir. Sauf qu'il était en train de se séparer en deux pour laisser passer un bateau sur la grande rivière juste en dessous. Seungmin lança un regard paniqué à Jisung, qui avait l'air en décomposition alors qu'il regardait les quatre hommes se rapprocher, fiers comme s'ils avaient les garçons en poche. Mais Seungmin n'allait pas se laisser faire. Le pont était en triangle au-dessus de l'eau, et les deux parcelles, bien que séparées de quelques mètres, se touchaient presque encore. D'un regard à Jisung, il lui promit que tout allait bien se passer, avant de courir sur la petite montée que formait le pont qui se pliait vers le ciel. Ils prirent le plus d'élan qu'ils purent et… Sautèrent.

Comme d'un ralenti extrême, ils se sentirent presque voler mais ce fut rapidement terminé, quand ils tombèrent sur l'autre parcelle, en roulant jusqu'en bas. Au sol, le dos en compote et les jambes tremblantes, ils se lancèrent un regard fier en regardant les policiers jurer en l'air. Ils furent soulagés, jusqu'à ce qu'ils ne voient qu'un autre pont n'était pas encore en retrait. Ce qui laissait donc place aux flics pour les courser. Et comme ils s'y attendaient, ils arrivèrent par là. En une seconde, ils furent debout, main dans la main, pour se mettre à courir à l'opposé des policiers. Ils tournèrent dans une nouvelle rue. La course n'était pas finie.

La fuite dans les petites rues passantes de la capitale n'en finissait plus. Ils se demandaient même comment ils tenaient après une course aussi longue. Seungmin tira soudainement Jisung sur leur gauche, en vérifiant que les policiers n'étaient pas encore là pour voir vers quelle direction ils allaient. Seungmin poussa la porte arrière d'un petit jardin, avant de se laisser tomber au sol, entraînant son meilleur ami dans sa chute, derrière l'épais mur de pierres qui les cachaient de la vue depuis la rue.

𝚃𝚑𝚎 𝚑𝚘𝚘𝚍𝚒𝚎 𝚋𝚘𝚢 | 𝙹𝚒𝚕𝚒𝚡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant