Chapitre 15

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J'ouvre les yeux : je me trouve dans une grande, non, immense forêt. Tout est paisible, je sais pas exactement ce que je vais devoir faire. Je m'assois et fais le vide dans ma tête.

Soudain, un bruit de pas et un souffle chaud dans mon cou m'alertent et je me lève aussitôt. Je n'ai que le temps d'entrevoir une belle biche aux sabots d'or. Je souhaite la suivre et me mets à courir. Je ne cesse de courir mais cela ne sert à rien. La biche me nargue en marquant des poses comme si elle m'attendait puis repart. J'ai bien l'impression qu'il s'agit de mon épreuve.
Je passe une semaine, me paraît-il, à tenter de l'attraper mais je n'y parviens jamais.
Un jour enfin, ne sachant plus que faire, je m'allonge et elle ne tarde pas à venir se coucher près de moi. Je fais alors semblant de dormir et environ un quart d'heure plus tard, je me rue sur elle mais elle a déjà disparu. C'est pas possible ! Elle est montée sur ressorts ou quoi ?!
Je ne souhaiterai pas lui faire de mal, et c'est pourquoi je ne souhaite pas utiliser mon épée. Mais celle-ci peut me servir à autre chose. Je fabrique un piège, il suffit qu'elle casse la branche qui le retienne et elle se retrouvera emprisonnée. Une fois encore, cela n'a aucun effet et lorsque le piège se déclenche, elle a le temps de s'enfuir avant que je puisse l'attraper.
Un jour enfin, après plusieurs mois de course poursuite à travers les bois, je trouve le moyen d'utiliser mes connaissances en tir à l'arc, que j'ai pratiqué quelques fois avec Apolline. Je me taille un bel arc dans de l'osier et me sers de lianes tressées pour en faire une corde. Les oiseaux que j'ai précédemment tué m'ont fourni des plumes qui me permettent de faire de fines flèches qui ne sont pas mortelles.

Un jour que je la vois au loin, je bande mon arc et tire, la touchant à la patte. Elle ne peut plus courir mais ne verse pas beaucoup de sang, dont je lave le peu dans un ruisseau. Je fabrique un licol en lianes et lui passe autour du cou. Aussitôt, je disparais et apparais au milieu de mes amis, la biche a disparu. Je leur demande :
"-Vous n'avez pas trouvé le temps long ? Cela fait plusieurs mois que je suis absente."
Eurysthée rit tout seul et explique :
"-Cela fait à peine dix minutes pour nous. Je te félicite néanmoins, tu as réalisé un exploit que seul Héraclès avait déjà réussi : tu as capturé la biche de Cyrénie."
"-Merci ! C'est très gentil toutes ses éloges mais je suis épuisée, que devons-nous faire à présent ?" Je m'exclame.
"-Il faut ce coup-ci que je teste notre Héros, l'élu par Héra !" Continue Eurysthée.
Je m'attends à ce qu'il frappe dans ses mains ou peut-être quelque chose d'autre mais pas à ce qu'un immense cyclope sorte de terre et commence à vouloir tout écraser à commencer par nous.
"-À toi de te débrouiller, Jason Grace, fils de Jupiter !" S'écrie Eurysthée en disparaissant.

Jason se déplace comme un beau diable. Il tourne, rue, assène en grandes claques son épée sur le dos ou les côtes du monstre à un seul œil. Son épée se métamorphose en javelot et il continue de piquer le géant de tous côtés en y envoyant des décharges électriques. Le cyclope tombe plusieurs fois à terre et saigne du sang doré, de l'ichor, mais se relève toujours. Lors d'un énième coup, il ne se redresse pas et reste à terre. Jason lui donne alors le coup final, armé de son gladius ses cheveux courts légèrement décoiffés, il plus beau que jamais, et le géant explose en une fine poussière dorée.
Eurysthée regarde le jeune garçon, visiblement impressionné et admiratif puis nous explique :
"-Bon, il est faut désormais que je vous quitte mais je vous inquiétez pas ! Nous nous retrouverons suffisamment vite !"

Nouvelle Héroïne au Camp JupiterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant