Chapitre 21

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J'ouvris les yeux, ils s'habituèrent lentement à la lumière blanche qui m'entourait. Je me redressai en position assise pour découvrir que j'étais seule et sur ce qui ressemblait à un matelas d'air. La chambre était très lumineuse même s'il n'y avait pas de fenêtres. Étrange.
Je me levai et me dirigeai vers une armoire blanche pourvue d'un grand miroir. Je m'y regardais, chose que je n'avais jamais vraiment fait.

Je ne m'étais jamais trouvé belle ni même jolie malgré le fait que le peu de personnes que je côtoyais ne cessent de me le répéter dès qu'on se croisait.
Mes cheveux blonds m'arrivaient au milieu du dos et mes yeux vert émeraude étaient mouchetés de paillettes d'or. Je ne les maquillais que très rarement car je ne sortais pratiquement jamais de chez moi mais lorsque je le faisais, je mettais souvent un trait d'eye-liner. J'avais des formes trop présente : une poitrine trop généreuse. et des hanches trop voluptueuses.
Ayant toujours suivi des cours à domicile, je n'avais jamais eu d'amis à part un chien, Scott, que mon père avait tué lors d'une de ses nombreuses crises de folie...
Je frissonai, je détestais me souvenir de cette époque malheureuse de ma vie.
Sur ma table de chevet, un magazine de mode était posé. Sur sa couverture, Margaret Hudson me fixait d'un oeil torve. Conquête d'un soir puis amie de mon père, je l'avais toujours trouvée ridicule et sans intérêt, même si au fond j'étais surtout jalouse de son corps élancé et sans défauts.
Furieuse contre elle et contre moi-même, je retournai rageusement le magazine pour ne plus voir cette déesse vivante.
Je jetai alors un nouveau coup d'oeil au miroir et à sa vue, mon coeur arrêta de battre.
Margaret me fixait, l'air en colère, les sourcils froncés et les mains sur les hanches. Je m'approchais d'elle et je remarquai qu'elle reproduisait mes faits et gestes mais que mon fourreau/coquillage était accroché à sa ceinture.
Je battis des paupières et lorsque je rouvris les yeux j'étais à nouveau moi.
Je tournoyai sur moi-même mais je restai incontestablement moi.
À nouveau furieuse contre la figure que je voyais lorsque je me regardais dans le miroir, je me jetai sur le matelas d'air qui me servait de lit.
Je pensais à toutes ses mannequins qui étaient toujours élégantes dans n'importe quelle tenue. Je pris le magazine et le feuilletai sans intérêt particulier, jusqu'à ce qu'une robe bustier rouge attire mon attention.
Je me relevai et jetai à nouveau un regard vers la glace, j'étais désormais parée de cette splendide robe ! Je m'imaginai les cheveux bouclés et après un battement de cils je remarquai que mes cheveux tombaient maintenant en cascade de boucles sur mes épaules nues.
Durant l'heure suivante, je m'amusai à changer de style et de look comme bon me semblait et finit par déclarer :

-Wow c'est juste...
-Génial ?

Je fis volte-face et même malgré son visage changeant constamment d'apparence je n'eus aucun mal à reconnaître la femme qui se tenait devant moi :

-Maman ?
-Oui, ma fille, je suis flattée que quelqu'un me reconnaisse enfin. C'est bien moi, Vénus ! Elle tourbillonna sur elle-même, des pétales de roses tombant autour d'elle. Et je suis ravie que tu viennes de découvrir l'usage de la métamorphose.
-La métamorphose ? Je demandai.
-Oui, c'est un don que je fais parfois à certains de mes enfants. Vois-tu, ma progéniture et moi passons souvent pour des personnes belles mais inutiles. C'est pour cela que je fais parfois cadeau d'un pouvoir particulier à l'un de mes enfants quand je sais qu'on va avoir besoin d'eux. Certains sont enjôleurs, d'autres deviennent préparateurs de philtres d'amour et d'autres des métamorphes. fit Vénus en me désignant d'un geste. Mais attention, tu ne peux modifier ou prendre l'apparence de quelqu'un d'autre que si cette personne est féminine et humaine.
-Mais alors, pourquoi moi ? Demandai-je
-Comme je te l'ai dit, tu devras accomplir de grandes choses Taylor, nous avons besoin de toi.

Je hochais la tête et les questions se bousculèrent dans mon crâne mais lorsque je le relevait, la déesse de la Beauté avait disparu laissant dans l'air une douce odeur de fleurs fraîchement coupées.
Je m'allongeai et me rendormis.

Quelques heures plus tard, j'ouvris les paupières et découvris que je n'étais plus dans la même salle blanche de cette nuit et que je me trouvais dans ce qui ressemblait à un dortoir. Mes amis étaient tous couchés dans les lits voisins et je vis que tous commençaient eux aussi à émerger. Tout ça n'avait-il été qu'un rêve ? Je n'eus pas le temps de le vérifier car une voix résonna à travers la vaste salle :

-Le seigneur Éole est prêt à vous recevoir.

Nouvelle Héroïne au Camp JupiterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant