MIADeux mois plus tard - Rome, Italie
Le mois de juin n'a jamais été aussi caniculaire que cette année ou c'est moi qui suis en plein dérèglement hormonal?
A peine ai-je mis un pied en-dehors de la faculté que déjà la chaleur du soleil s'abat sur moi comme la guillotine sur le cou de la pauvre Marie-Antoinette. Je sors de quatre heures de droit pénal international en amphithéâtre et autant dire que j'ai déjà un sacré mal de crâne, alors la chaleur et la lumière incisive du soleil ne vont pas m'aider à aller mieux. Ce qu'il me faudrait là, ce serait une douche. Un coup d'œil à mon portable me confirme que malheureusement, je n'ai pas le temps de rentrer chez moi et que je vais devoir subir cette chaleur encore un petit peu. Je m'arrête à un café pour commander une boisson fraîche et demande au serveur où se trouvent les sanitaires. Je récupère ma San Pellegrino et file directement vers la porte qu'il m'indique. Je pose mes affaires sur l'évier devant moi et fais une rapide vérification de mon état.
Bon, après une journée à suer sur les bancs de l'université, je ne suis pas trop mal. Je fouille dans mon sac à la recherche de ma pochette de secours d'où j'en extirpe une brosse à cheveux, un déodorant et de quoi retoucher légèrement mon maquillage. Rapidement, car sinon je vais être en retard et je déteste faire attendre les gens. Je brosse mes cheveux pour refaire ma queue de cheval que je tire au maximum, plaquant comme je peux les quelques mèches rebelles à l'aide d'un peu d'eau. Un peu de déodorant, anti-cernes, mascara, gloss. Parfait. Je regarde une dernière fois mon reflet dans le miroir avant de sortir. Automatiquement, ma main se porte à mon cou, cherchant comme toujours ce qui a disparu. Un pincement au cœur. Non. Je n'ai pas le temps pour ça. Je récupère mon sac et quitte le café.
J'ai environ quinze minutes de marche pour me rendre à mon rendez-vous et je suis attendue dans dix. Si je me dépêche un peu, ça devrait le faire. Je glisse mes AirPods dans mes oreilles et lance une playlist entraînante, pendant que je parcours les petites rues du centre ville. Autour de moi, les touristes profitent de cette fin de journée, assis aux terrasses à consommer des gelato, des verres de Chianti accompagnés d'antipasti, des Spritz, ce nouveau cocktail à la mode, qui, à mon sens, a plus le goût de sirop pour la toux qu'autre chose. Mais bon... c'est tendance et qu'est-ce que j'y connais moi, à ce qui est tendance ou non?
Je traverse une petite place peuplée de monde. J'arrive à me glisser parmi la foule qui s'amasse autour des différents stands d'artistes présents ce jour et finis par arriver à destination. Une galerie d'arts qui d'extérieur ne paie pas de mine, mais qui à l'intérieur regorge d'œuvres plus belles les unes que les autres à des prix plus que scandaleux. A l'entrée un homme trie les personnes avec une liste bien précise de qui est invité et qui ne l'est pas. Et autant vous dire que dans ce milieu, si vous tentez de vous rendre à un vernissage sans être inscrit sur cette sacro-sainte liste, c'est comme essayer d'entrer à la Maison Blanche en passant par le grand portail : impossible. Le couple de Français juste devant moi vient de s'en rendre compte, lorsque le vigile les renvoie sans ménagement. C'est triste, mais c'est comme ça. Si vous ne faites pas parti de la haute société, certaines choses vous sont refusés et ça sous quel prétexte? Que vous n'avez pas le porte-monnaie assez rempli? Que votre ascendance n'est pas assez digne pour que vous vous mélangiez à tous ces aristocrates, ces bourgeois qui pensent être l'élite d'hier, d'aujourd'hui et de demain? Élite dont malheureusement je fais partie puisque, lorsque je me présente à mon tour, le vigile m'offre un sourire aussi grand que celui du chat dans Alice aux Pays des Merveilles avant d'ôter le cordon rouge et de me laisser passer :
- Je vous souhaite une bonne soirée, signorina Conti.
A l'intérieur, les grands espaces d'exposition en général vides sont remplis de femmes en robe de soirée et d'hommes en costumes, des flûtes de champagne à la main discutant et riant avec toute l'hypocrisie que ce monde offre. Je dois faire tâche avec ma petite robe jaune à volant et mes spartiates dorées mais je n'avais pas le temps (ni l'envie), de bien m'habiller pour cet événement. Je suis venue et je considère ça comme déjà bien de ma part. Ne m'en demandez pas plus. Un serveur avec un plateau passe devant moi et je me saisis d'une flûte que je bois cul sec avant de la reposer de suite, sous les yeux ahuris du jeune. Je lui souris et le remercie :
VOUS LISEZ
Cartel's Lovers - Tome 2 (premier chapitre)
Storie d'amorePour Mia, le retour en Italie fut compliqué. En plus d'avoir été abandonné par celui qu'elle considérait comme son grand amour, elle doit désormais faire face à une partie de sa vie dont elle ignorait tout jusque là : la mafia. Elle va devoir affro...