Chapitre 4

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Je cligne des yeux et essaye de me lever. Avec surprise j'y arrive sans difficulté, c'est comme si je n'avais pas airé de nombreux jours dans la forêt en m'affamant.

je pensais avoir du mal à me souvenir mais j'y arrive sans peine, à mon plus grand malheur mon cerveau me rejoue la découverte du massacre comme si j'y étais encore. Pourquoi donc mon inconscient retient-il autant de détails sur la... la mort de ma famille. je secoue la tête pour me concentrer sur le présent.

J'observe ce qui m'entoure avec méfiance, je me rappelle avoir fait la rencontre de deux humains, mais peut-être n'était-ce qu'un rêve. Pour plus de sécurité je décide de reprendre forme humaine. Seulement je comprends vite que je n'y arrive pas. J'ai beau y mettre toute la volonté du monde, aucun changement dans mon corps.

Comme si je n'avais pas assez de problèmes !

J'ai l'impression d'être dans un lieu inconnu, malgré la présence d'arbres et d'animaux sauvages je ne reconnais strictement aucun bout de terre. J'avance prudemment tout en ayant un mauvais pressentiment de plus en plus présent. Et je reste bouche-bée, enfin ce qui s'en rapproche pour une louve, lorsque je vois une barrière en face de moi qui semble ne jamais terminer.

Je m'approche jusqu'à toucher du bout de mon museau le métal mais me recule précipitamment en sentant une décharge parcourir mon corps.

Je ne veux pas y croire, alors je suis la barrière pour trouver une échappatoire. Mais lorsque je me retrouve au même point de départ sans avoir trouver une seule faille je panique. Il me faut faire le tour une dizaine de fois avant de me poser essoufflée.

Je ne veux pas y croire mais les dits humains n'étaient pas un rêve, et au lieu de me tuer pour vendre ma fourrure comme ils l'avaient si bien fait remarqué. Me voilà enfermer dans un foutu enclos plus que vivante et en forme !

Je ne comprend pas ce qu'ils gagnent à me garder en vie.

J'entends des pas, une personne arrive. J'essaye de situer sa position afin de voir où peut être la porte de sortie que je n'ai pas trouvée.

Une partie de la barrière coulisse derrière moi pour laisser place à l'homme qui m'a approchée avant mon arrivée ici.

- "Alors petite louve, on est réveillé !"

"Laisse moi t'expliquer rapidement la raison de ta présence ici. Plus grand monde ne demande mes services pour débarrasser des métamorphes en tout genre, seulement je suis un chasseur et c'était mon boulot. Heureusement nous avons trouvé avec mes collègue une forme de distraction très intéressante et demandée par nos anciens acheteurs, les combats d'arène...

Plus précisément les combats entre métamorphes."

Il sourie comme possédé, un vrai malade. Je recule pour mettre le plus d'espace entre lui et moi.

" Ainsi, tu combattras pour moi une fois remise de tes... aventures et je pense que tu pourra me rapporter plus que ta magnifique fourrure"

Il est hors de question que je combatte comme un simple chien sans race autour de chasseurs sans pitié. Mais en y réfléchissant bien, je pourrai me laisser tuer dans un de ces combats afin de rejoindre les miens. Alors je m'assois, le fixant comme pour lui dire : vas y si tu l'oses !

Comme s'il avait entendue mes réflexions mentales, il rajoute :

- "Évidemment, nous avons remarqué le véto et moi que tu étais dans une sorte de phase dépressive. Sache que nous allons vite remédier à cela. Je crois me souvenir que les loups-garous sont très respectueux de la vie qu'il leur est donné."

Je ne comprends pas où il veut en venir et tends mes oreilles, plus attentive.

- "Alors même si toi tu n'as pas l'air de te soucier de ce que ta « déesse » t'a offert. Peut être auras-tu plus d'intérêt pour la vie d'un innocent."

Il pointe du doigt un jeune garçon qui entre dans cette fausse forêt par la même entrée que l'homme en face de moi. Il a deux gros bracelets aux bras que je ne pensais plus exister. J'ai vu dans un livre qu'ils servaient à empêcher la transformation d'un métamorphe en forme animale ainsi que tout contact avec celle-ci.

- Si jamais tu penses te rebeller ou te laisser mourir, sache que c'est Olive qui en pâtira.

Le dénommé Olive me regarde d'un air suppliant. Il est vrai que notre peuple est reconnaissant envers notre déesse mère la Luna des métamorphes, de nous permettre de vivre et de profiter de notre forme animal à tout moment. Seulement, dans mon cas je ne souhaite qu'une chose, être punie pour avoir abandonnée ma meute. Peut être est-ce cela mon châtiment, devoir vivre dans un enclos et culpabiliser jusqu'à la fin de mes jours.

De toute façon, pour l'instant il est hors de question que j'emmène Olive avec moi dans l'au-delà. Alors je me retiens de sauter à la gorge de l'homme.

- "Au fait, je suis Frank. Tu t'entraîneras avec moi pendant deux semaines avant ton premier combat dans l'Arène. Tu vivras ici avec Olive si vous êtes sages tous les deux.

Je ne connais pas ton nom, alors je t'appellerai louve en attendant ton surnom d'arène."

- "Si tu es d'accord aboie une fois si tu ne souhaite pas combattre aboie deux fois mais sache que ton nouvel ami Olive se fera fouetter par un fouet fait d'argent jusqu'à ce que tu me reconnaisse comme ton maître. Ou ton Alpha si tu préfère parler en langage lupin."

Mais il me prend vraiment pour un pauvre chihuahua à aboyer sans raison !

Et il est absolument ridicule qu'il se définisse comme mon Alpha. Seul mon père en avait la possibilité, mais depuis qu'il n'est plus je suis mon propre Alpha. Je n'aurai même pas considérer ce tueur, Ismaël, comme mon Alpha. Lui, s'il se trouve en face de moi il faudra plus qu'une barrière pour me retenir de lui sauter à la gorge.

- "Alors, louve qu'elle est ta décision ? Je n'ai pas tout mon temps, dépêche toi !"

J'aboie une fois et le regarde partir fier de lui. La porte qui s'était refermée, se rouvre le temps de le laisser passer.

- "Merci Alpha."

Il me faut un moment pour comprendre que c'est à moi que le petit métamorphe parle.

J'acquiesce et pars me coucher dans un coin pour m'isoler.

C'est la première personne à m'appeler ainsi, et j'avoue que cela me remonte un peu le morale. Seulement un peu.

L'Âme éparseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant