Alors qu'Héri monte sur le lit, il constate la bouche empli de sang de Téti. Le couteau coincé dans sa nuque s'était enfoncé à cause de sa chute. Son regard perdait lentement son éclat, sa vitalité. Tandis qu'il s'éteignait, le Vizir était secrètement déçu. Il est mort trop vite, sans avoir pu souffrir et payer de ses crimes. Même si, en soit, le principal est fait. Téti s'est fait pacifier.
Héri se redresse devant la cerceuil de son pharaon.
Mission accomplie, pense-t-il.
Il quitte la pièce en attrapant les clefs de la cave, et descend les escaliers. Ses pas résonnent sur les dalles en pierres.
Il insère les clefs, et essaie de prononcer le mot de passe. Ce dont Héri se rendit compte trop tard, c'est que Téti lui avait broyé la gorge. Aucun son n'en sortait. Mais hélas, il venait d'ouvrir la porte.
C'est alors qu'une première femme charge, elle avait la bouche cousue, des vêtements déchirés et un nombre incalculable de trace d'abus sur elle. C'était elle qui portait le couteau qu'Héri avait lui-même donné. En chargeant, elle le plante dans la gorge du Vizir d'un coup sec.
Tout se mélange, tout s'entrechoque. Les sons deviennent des images, les images se changent en son. Héri, la bouche grande ouverte, ayant une fontaine rouge sur la gorge, tente d'attraper la femme pour rester debout. Elle le pousse contre le mur. Le choc contre la parois rocheuse dure qu'un seul instant, mais ce même instant résonne et se répète et s'amplifie et se cogne dans la tête du Vizir au moins une cinquantaine de fois avant qu'il ne touche le sol.
Et lorsque son corps est à même le sol, il voit déferler une vague de femmes qui le piétinent, non, l'écrasent. Ses os craquent, se brisent, sont réduits en poudres. La douleur atteint un seuil qu'aucun mot ne peut décrire, aucune sensation n'en est proche. Et il ne peut pas crier, non, Héri est muet, car non seulement sa gorge est écrasée, mais aussi car la lame qui la pénètre le fait également souffrir en amont.
Alors il est là, silencieux, subissant son courroux les yeux écarquillés. Il fixe une affiche accroché au dessus de lui, en se vidant de son sang.
« Quiconque fait couler le sang est un meurtrier, et les meurtriers doivent mourir. »
Suite au boucan, l'affiche se décroche et tombe sur le visage de l'homme, l'effaçant pour de bon.
[...]
Dans le récit historique, Ouserkarê prendra bel et bien la place de Téti, après son assassinat. Cependant, son règne ne durera qu'une poignée d'années ; puisque un des fils de Téti prendra sa place.
Suite à l'assassinat du Pharaon Téti, une tentative de damnatio memoriae ( : signifie littéralement la damnation de la mémoire, donc de se faire oublier ou faire oublier quelque chose au fur et à mesure du temps. ) visait le Vizir Héri, le médecin en chef Seânkhuuiptah et le chef des armées Méreri, ce qui en font trois potentiels suspects pour l'assassinat de Téti.
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La Mort de Téti
Ficción histórica« Téti ne mérite non pas le titre d'Horus, Mais le glaive d'Héri dans la nuque. » Suivez le Vizir Héri tenter de mettre en place la mise à mort de Téti, Roi de l'Égypte Antique. Atrocités, trahisons, disgrâces, tous les coups sont permis tant que l...