Emmie se déguise

Chapitre 5 : quatrième jour - le matin

Emmie demanda à Marielle, dès les premières minutes de son arrivée, son déguisement de bébé.

- Non ma puce. Personne ne se déguise aujourd'hui. Et puis ta robe est vraiment mignonne il faut qu'on en profite un peu.

- Oui, mais j'ai pas l'air d'un bébé, comme ça !

- Mais pourquoi tiens-tu à ressembler à un bébé ?

- J'aime bien.

- Avec la bouille que tu as, cette robe te donne l'air d'un bébé en robe, intervint Valérie qui avait tout entendu.

- Oui, et, promis, je continuerai à t'appeler « bébé » toute la journée, même sans ta barboteuse, ajouta Joe.

Il la prit dans ses bras pour lui poser un bisou sonore sur la joue, la cajola une petite minute, puis la reposa sur le sol pour retourner à la préparation de son activité du matin.

Emmie fit celle qui était rassurée, mais elle voulait avoir une couche comme Sylvia. Elle essaya des arguments du genre qu'il ne fallait pas que Sylvia soit toute seule avec une couche, ou encore, qu'elle allait sûrement faire pipi dans sa culotte. Mais Marielle s'y opposa :

- Tu ne mets pas de couche chez toi. Alors, on va éviter de t'en mettre ici aujourd'hui.

Emmie fit la moue et abandonna.

Une bonne demi-heure plus tard, Emmie sentit qu'elle devait aller aux toilettes. Une idée vint de suite à son esprit. Elle avait trouvé le moyen d'avoir ce qu'elle voulait. Elle n'eut pas de mal à se laisser aller à faire pipi dans sa culotte devant tout le monde.

- Et ben ma puce, qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda Valérie.

- J'ai pas pu me retenir, mentit Emmie.

- Viens.

Valérie entraîna Emmie dans la chambre qui servait d'infirmerie et de nurserie, lui ôta la culotte mouillée et lui essuya son petit sexe, ses cuisses et ses jambes avec une lingette pour bébé.

- Et maintenant, qu'est-ce que je vais te mettre ? On n'a pas de culotte de rechange.

- T'as qu'à me mettre une couche !

- On dirait que tu as fait exprès de mouiller ta culotte, toi.

- Nooon ! Mentit-elle encore.

- Bon, ça ne fait rien. Mais je ne vais pas pouvoir te mettre la barboteuse. Personne n'est déguisé aujourd'hui. Tu vas devoir garder ta robe. Si tu fais attention de ne pas la soulever, personne ne verra ta couche. Sinon, les autres ne se gêneront pas pour se moquer de toi.

- M'en fiche.

- Bon, alors, allonge-toi sur le lit.

Valérie prit une couche dans le paquet que la maman d'Emmie avait acheté, tandis que la fillette s'allongeait sur le lit. Valérie lui retroussa sa robe bien haut, et Emmie souleva son petit derrière. Valérie déploya la couche et la glissa sous les fesses de la fillette. Elle rabattit l'avant sur le ventre, lui fit un petit guili avant de fixer les adhésifs. Elle souleva la fillette, la mit debout sur le lit et ajusta les bords de la couche pour ne pas qu'elle fuie. Elle savait qu'Emmie ne se gênerait pas pour la remplir, comme elle l'avait fait les autres fois.

Quand elle se retrouva dans la salle d'activités, Emmie surveilla les réactions des autres pour voir s'ils allaient remarquer quelque chose ou s'ils allaient faire une réflexion à propos de son accident. Mais personne ne fit de remarque. Il faut dire que Marielle avait expliqué à plusieurs reprises que les moqueries étaient mal et qu'un « accident » pouvait arriver à n'importe qui, même à des adultes.