Chapitre 4 :

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PDV : Ylegna 

9 février 2754, 20:32, Salle de réception, Wuornos-Baile-Mor 

C'était un rassemblement comme on en voyait a chaque fin de Sombraly. Les gens étaient tous vêtus d'élégants vêtements noirs- costard ou robe selon les préférences de chacun-. Mais si ils étaient venus ce n'était que pour soutenir les familles des victimes ou pour pleurer les êtres aimés qu'ils avaient perdus. 

Les soutiens, comme je les appelle,  se tenaient en retrait, au fond de la salle. La plupart du temps ils avaient une coupe de champagne a la main. Si personne n'avait eu connaissance du contexte on aurait presque pu penser qu'il s'agissait d'une soirée mondaine où le thème était : 50 nuances de noir. Mais malheureusement cela n'avait rien d'une soirée mondaine : les gens étaient blanc comme des linges et la plupart d'entre pleuraient. 

Les familles quand a elle étaient rassemblées en petits groupes au centre de la pièce où un autel avait été dressé pour commémorer les morts de cette année et des années précédentes; a chaque Sombraly une plaque, avec les noms des nouvelles victimes, était accrochée  sur l'autel. 

Les membres de ces familles seraient contre leur poitrine photos, objets, vêtements, n'importe quoi qui leur rappelaient la personne qu'ils venaient de perdre. 

D'habitude, j'étais  de ceux qui se trouvent au fond de la pièce. Mais cette année-là, j'étais de l'autre cote du miroir qui semblait séparer les familles, des soutiens. Ces soutiens... des êtres insupportables qui n'avaient aucune idée de ce que j'étais en train de vivre  et qui venaient poser leur main sur mes épaules en me disant d'être courageuse, d'être forte. Ils disaient que rien n'était insurmontable que avec le temps la douleur passerait. Ensuite ils me laissaient seule et s'en allaient parler a Christine Lockart, elle était tout ce qui me restait et elle seule savait qu'elle souffrance j'étais  en train d'endurer et qu'elles étaient les sombres pensées qui me tétanisaient l'esprit au point que la seule chose a laquelle je pensais c'était au corps sans vie de mon frère ainé. 

Tous ces groupes, tout ce monde, tout cela était étouffant et apparemment je n'étais pas la seule à étouffer. Un homme, Jeremy Jenkins,  était assis au fond de la pièce seule serrant une photo contre lui. Je m'approchais et m'asseyais à ses côtés en silence. Je jetais un œil a la photo et reconnue Lïyana, vingt-deux ans, elle etait sa fille, elle etait tout pour lui. Cette Sombraly lui avait pris l'une des rares choses pour lesquelles il aurait été prêt à mourir. Je savais ce qu'il ressentait, mon monde a moi s'était écroulé durant une promenade avec Émilie -l' ex petite amie de Nath avec qui j'étais resté en excellent terme- nous avions trouvé son corps sans vie à la lisière de la forêt. Et Émilie a d'ailleurs quitté  Belanglo peu de temps après cette cérémonie, elle a même essayait de m'emmener avec elle mais j'ai refusé. 

Le découverte du corps de Nath avait suivis celle de Lïyana. Ils avaient clôturé la Sombraly de 2754. Jeremy et moi savions à quel point certaine personnes avaient été soulagées que les derniers corps soient découverts cela retirait l'épée de Damoclès au-dessus de leur tête.

Nous nous sommes regardé et d'une voix glacé je lui ai dit que je trouverai les responsables et que je leur ferait payer. J'ai juré que jamais je n'arrêterais de chercher et que je n'aurais de repos que lorsque les Sombres Périodes ne frapperaient plus Belanglo. Il m'a regardé tristement, je n'avais sans doute pas l'air très dangereuse du haut de mes onze ans mais j'étais déterminée, et je venais de faire une promesse. 

Finalement il a hoché la tête et m'a sourit en pressant ma main. 

24 janvier 2756, 08:02, Wuornos-Baile-Mor

Je l'ai  revu deux ans plus tard. Il était devenu chauffeur de bus. 

J'avais fait quelques recherches sur lui et j'avais découvert que c'était un ancien détective privé engagé par le maire et la police de Belanglo. Il m'a tout de suite reconnue et m'a dévisagée sans un mot -peut-être pensait il qu'après ce que j'avais vécu je serais partie loin de cette ville avec Émilie, mais je n'en avais rien fait- , tandis que je montais dans son bus, je lui ai dit «  je n'ai pas arrêté de chercher vous savez ? Jamais je n'arrêterais tant que je n'aurais pas trouver » et je me suis installée à l'avant. 

666  tome 1 : l'Eglise de SatanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant