Chapitre 1

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15 mars 2023
{ 3h45 }

Fin de la journée.
Chemin de retour. 
Rue.
Gare.
Contourner la fontaine.
La ruelle.
Rentrer dans l'appartement discrètement.
Glisser l'argent dans le porte monnaie de ma mère.
Se déshabiller.
Se coucher.
Fumer et tenter d'oublier les nouveaux dégâts que j'ai causé.
La routine pour moi. C'est toujours pareil chaque soir.
Normalement j'étais sencé faire ce "travail" seulement un soir comme j'étais en galère. Mais bien évidemment, ils sont intelligents. Ils savaient comment me faire chanter, et ne s'en sont pas privés.
Ils m'obligent toujours à tuer des gens sous la menace de s'en prendre à ma petite soeur.
Ils ne cessent de me réclamer toute les semaines de jouer les allumeuses avec les personnes qui se moquent d'eux ou les humilies je ne sais comment. Et je m'en moque.
Mon seul but si je veux pouvoir protéger Léa de ce monde et avoir en plus un salaire; est d'attirer leurs ennemis dans leurs filets sans qu'ils ne se doutent de quoi que ce soit.

Comme chaque soir, je me rallonge silencieusement dans mon lit afin de pouvoir dormir, mon joint à la main.
Je suis affreusement épuisée. L'homme d'aujourd'hui s'est beaucoup méfié au début mais à finalement finit par me suivre.
J'arrive toujours à mes fins.
Mais les images de ce soir me reviennet en tête comme à chaque fois.
Les regards de ses hommes sur mon corps tout la soirée dans la boîte de nuit.
Les mains de cet homme sur ma peau.
Le bruit de la balle qui heurte sa boîte crânienne.
Son regard fixé sur moi.
La larme qui a quitté coin de son œil lors de l'impact de son cadavre sur le bitume.
Le rire de ses vautours tout autour, fière de leur coup.
Le sang qui se repend sur le sol.
Toujours le même scénario.
Je tire à nouveau une grande taffe sur mon joint.
Chaque soir le même planning. Et je réussi toujours. Jusqu'ici, personne n'a réussi à m'avoir.
À part un.
Alexander Rigoire. Son nom me hante.
Bien qu'il soit mort à la minute qui a suivit mon cauchemars, cet enfoiré est arrivé à ses fins.
Il a été trop rapide avec moi et je n'ai pas réussi à le maintenir assez éloigné de moi si je voulais le faire rester à l'endroit prévus où il allait se d'aire tuer.
À chaque fois que je ferme les yeux, je le revois, face à moi. Ce vieillard d'une quarantaine d'année, tuer pour avoir violé la sœur d'un gars de mon gang.
Je revois ses mains sur mon corps, sa bouche sur ma peau, mon visage, je sens encore son souffle de bête affamé.
D'habitude j'arrive à faire patienter mes cibles, même si au final, le moment qu'ils attendent n'arrive jamais comme ils se font tuer, mais cette fois là... celui ci a été plus rusés, jouant de ma naïveté due à mes débuts du métier.
Dans une autre vie, avant le gang, je ne sortais jamais de chez moi la nuit, j'avais des notes très corrects, je me respectais et avais quelques petits amourettes de lycée qui ne duraient jamais réellement. Mais depuis, même si les dettes ont été payés et que nous vivons plus convenablement, ma santé mentale est en chute libre. Mes notes dégringolent, mes nuits sont réduites, j'ai commencé à me droguer; mais j'ai au moins appris à ouvrir et fermer la porte de notre appartement sans la faire grincer comme à mes débuts de fugue, youpi.
Mais, en dehors de mes obligations pour mes missions, je n'approche plus les hommes. Avoir du fréquenté des vipères de ce type m'a dégoûté de la gente masculine.
Ma mère pense que je travaille dans un petit restaurant très réputé dans la ville d'à côté avec comme seuls clients, les petits riches des villes. Ce qui expliquerait mon salaire plutôt élevé.
Je m'allume une nouvelle cigarette et tire dessus. Quand mes yeux commencent à lutter pour rester ouvert avec la fatigue, j'écrase la cendre dans le cendrier et tombe de sommeil.

***

Jeudi 16 mars 2023
9h00

"-ZOEYYYYYYYYY DEBOUTTTTTTTT!!!"

Je sursauta par le cris de ma petite sœur. C'est dingue, elle a le don pour réveiller avec douceur.

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