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Cassiopée

- On avait un accord tu devais me donner l'argent hier sinon ...

- Tu me butais tu avais dit, jamais tu devais l'approcher.

- Tu sais ce qu'on dit non ? Les affaires sont les affaires et elle me servira pour les miennes.

- Nonnnnnnn.

Mon frère se débat sur sa chaise pendant qu'un homme vient de le frapper pour le calmer, il devient fou et je ne le reconnais pas. Évidemment qu'on a appris à se battre, notre père ne voulait pas que l'on soit faible mais je n'avais jamais vu une telle colère en lui.

- Ce sera ma monnaie d'échange, je te laisse un an pour me rembourser si d'ici un an il n'en ai rien je la garde et je te bute.

- Cassie je vais tout faire pour te sortir de là tu as ma parole même si je dois y laisser ma vie. Je t'aime.

Je me réveille en sueur et perdue, où suis-je ? Je mets quelques minutes avant de me rendre compte que je suis dans mon lit. Je ferme les yeux et me fais un compte à rebours jusqu'à dix.
Mon palpitant se calme et je commence à revenir en surface.
Je ne sais pas pourquoi mais je fais sans cesse ce cauchemar, et chaque fois j'ai l'impression que j'ai loupé un truc ce jour. Un message où autre chose.

Je pense que l'on ne connait pas vraiment la douleur que tous ces souvenirs peuvent engendrer sur notre mécanisme de survie.
Le pire c'est lorsque je ferme mes yeux et que j'entends mon cœur battre, le son arrive jusqu'à mes oreilles et je suis certaine d'être de nouveau là-bas à attendre quand il viendra me rendre visite ...

Je bois une gorgée d'eau dans la bouteille qui se trouve au sol tout en essayant de contrôler les légers tremblements de mes mains, puis repose ma tête sur l'oreiller.
Je n'ai vraiment pas envie de me lever ce matin.
Pourtant nous sommes Mercredi c'est aujourd'hui que je vois Tristan, mon petit frère.

Mon frère est autiste sévère, il ne communique pas, j'ai appris quelques signes pour que l'on puisse se comprendre et il est beaucoup moins frustré qu'avant puisque je peux communiquer avec lui.
Il n'est pas toujours propre donc nous sommes obligés de lui mettre des couches, il est toujours accompagné de son éducateur spécialisé Hugo, bien qu'il ne me soit jamais rien arrivé avec lui je ne suis pas à l'abri qu'il me fasse une crise.
Lors de ses crises mon frère est incontrôlable, il est violent et surtout ne se rend pas compte ni de sa force, ni des coups qu'il donne. Il a déjà blessé une infirmière, c'était involontaire de sa part bien sur.
J'aime mon frère et je ferais tout pour l'aider mais j'avoue être impuissante face à cette maladie, à sa maladie.

Aujourd'hui nous avons prévu de l'emmener à une fête foraine, le bruit, le monde sont des facteurs très perturbants pour lui, s'il se sent en danger la crise peut être proche, mais j'essaye de tout faire pour que mon frère grandisse comme tout enfant de son âge. Le regard des autres je m'en contrefiche et au contraire je suis la première à interpeller ces personnes qui dévisage, montre du doigt ou se moque de lui.

Je regarde l'heure puis finis par m'étirer en repensant à hier soir. Je ne sais même pas pourquoi j'ai fait un cauchemar au vu de la fin de soirée que j'ai passé. En y repensant je suis frustrée de ne pas avoir encore une fois réussie à lâcher prise. Si un jour je veux trouver cet orgasme dont Sidonie me parle tant il va falloir que j'y arrive.

Je me lève difficilement de mon lit passe sous la douche et me prépare pour prendre la route quand mon téléphone sonne.

- Allô.

Au-delà des apparences Où les histoires vivent. Découvrez maintenant