*1*

55 9 12
                                    

Mon réveil sonne, ce qui m'oblige à ouvrir les yeux et à me lever pour aller me préparer afin de me rendre au lycée.
Aujourd'hui c'est le premier jour de la rentrée scolaire et disons que ça me rend assez nerveux. Ça ne fait pas longtemps que mes parents et moi étions arrivés dans cette ville. Tout est encore si nouveau pour moi... J'espère que cette année sera mieux que l'année dernière en tout cas. C'est tout ce que je souhaite.
Pas besoin de se casser la tête pour deviner que je n'ai pas une vie des plus intéressantes. C'est même totalement le contraire. Je ne suis qu'un garçon de 16 ans comme les autres. Sans réel chemin à suivre, naturellement taciturne, qui préfère rester dans son coin à manipuler son portable plutôt que de chercher à se faire des amis. Du haut de mes 1m83, on peut dire que je n'ai pas de problème pour prendre les livres posés sur l'étagère la plus haute de la bibliothèque (rien d'extraordinaire, vous l'aurez compris).

La sonnerie de mon téléphone m'annonçant que je viens de recevoir un message me tira de ma rêverie. L'auteur de ce message n'est autre que mon père.

Message de papa:
"Go !!"

C'est une façon de me dire de me préparer. Je le fit donc à vitesse grand V comme d'habitude et monta dans la baniole de mon paternel, après avoir pris le petit déjeuner, direction le lycée.
Le trajet se fit dans le silence. Mais pas un silence pesant et désagréable. C'était plus un silence... Normal. Pas plus, pas moins. Il fit arrêter la voiture devant le portail du lycée, et il me souhaita de passer une bonne journée avant de me laisser sortir du véhicule.

Alors que je marchais tranquillement le long des couloirs de l'établissement à la recherche de la salle de Première A, je sentis quelque chose entrer brutalement en collision avec mon corps par derrière, me faisant manquer de tomber. Heureusement que je me suis rattrapé. Je me retourna donc pour tenter de comprendre ce qui vient de se passer et je vis une fille assise sur le sol et tenant sa cheville entre ses mains comme dans l'espoir que la douleur soit absorbée. J'imagine qu'elle a trébuché et dans sa chute elle s'est heurté à mon dos. Dans tous les cas, c'était un accident, et elle a mal en plus.
Je me pencha donc vers le bas et je commença à rassembler ses affaires qui sont tombées dûes à sa chute. Mais alors que j'étais en plein ramassage la tête penchée vers le bas, une voix féminine prononça quelques mots en criant, attirant l'attention de tous ceux qui passaient dans le couloir.

— Alors, comment va notre petite pute préférée ?

Et c'est en relevant la tête en direction de cette voix que je vis une fille faisant face à celle qui est tombée tout à l'heure et qui était toujours assise par terre. Et... Comment dire... la fille qui lui faisait face était habillée de façon très... Osée. Une mini jupe vraiment mini, un croc top surmonté d'un perfecto, et enfin une paire d'escarpins rouge comme son perfecto. On ne va pas se mentir, elle avait vraiment la dégaine d'une pute.
Elle s'adressait à celle qui était assise à même le sol. Cette dernière lui répondit assez calmement.

— Pourquoi tu m'as poussé ?

Je comprends mieux maintenant. Elle ne s'est pas heurté à moi par accident. C'était celle avec un look de pute qui l'avait poussé. Sûrement pour l'humilier devant tout le monde. Ça ne m'étonnerait pas que ce soit le cas. On se croirait dans une série télévisée tellement le scénario devant moi fait cliché. Je devine que celle qui est assise va même se faire frapper par l'autre.

– Je n'ai pas de compte à rendre à une pute comme toi. Dit celle au look de pute.

C'est le monde à l'envers. Comment se fait il que ce soit celle qui ressemble vraiment à une pute qui traite les autres de pute ? Cette pensée me fit ricaner doucement, ce qui attira l'attention de la fille à l'habillement vulgaire.

The Power To ChangeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant