La tour du suicide -1-

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#1

La chambre est petite comme le garçon assit en tailleur sur son lit, il n'est pas petit en soit mais pour un garçon il n'est pas très grand. Seule la lampe de chevet est allumée dans la pièce mais c'est principalement le lampadaire situé dans la rue qui éclaire le livre que Lou est en train de lire. C'est L'île mystérieuse de Jules Verne, son roman préféré sans doute .

Le bureau sous la fenêtre est bien rangé, les stores de celle-ci ne sont descendu qu'à moitié et permettent d'éclairer les lignes sous les yeux émerveillés de l'adolescent. Le seul bazar de la chambre réside sur l'étagère à gauche du lit où les livres sont empilés de manière désordonnée. Ce sont principalement des bouquins d'aventure, des Jules Verne ou quelques romans historiques. C'est la mère de Lou qui lui range ses affaires dans sa commode, c'est pour cella qu'elle est si bien rangée.

L'ombre des feuilles dans les arbres flottent sur les pages jaunies par les ampoules de la ville. Le vent, seul bruit continue, n'est que rarement surpassé par celui d'une voiture. Lou fini sa ligne avant de fermer ses paupières fatiguées quand le vibreur de son téléphone se fait entendre. Heureux de faire une pose dans sa lecture il repose son livre sur le bout de son lit où il est assit pour se lever et récupérer son portable resté en charge sur sa table de nuit.

#2

Camille revient des toilettes après un détour par la chambre de son petit frère. Il dort à point fermé. Bug son chien l'attend à l'entré de sa chambre, elle se demande vraiment à chaque fois de quelles races il est issus, avec sa patte plus courte que les autres, son nez écrasé, sa toute petite queue et ses poils courts et drus. Mais elle trouve que c'est ce qui le rend attendrissant, son coté bâtard, et c'est pour cella que c'est son chien aussi.

Elle referme la porte de sa chambre derrière elle avant de retrouver le tapis qu'elle à toujours connu de l'autre coté de son lit. On dirait de la moquette ce tapis, elle jouait déjà dessus à l'âge de cinq ans. Dix ans après elle s'y assoit le dos contre les coussins appuyant sur play pour remettre sa série en marche.

C'est le genre de série addictive qu'on regarde chaque semaine et dont on peut parler pendant des heures avec les autres personnes qui la regarde. Pas franchement le genre de série qu'on regarde avec ses parents ou son petit frère. C'est une série avec quelques scènes de sexe, des histoires d'amour glissées au milieu d'un univers peu commun et irréaliste, des scènes un peu d'épouvantes aussi mais surtout beaucoup de suspense qui rend la fin de chaque épisode horrible.

La tête de Bug sur ses genoux, elle le caresse plus par réflexe que consciemment. Dans le noir, une chips suspendu devant la bouche tant l'action des personnages la captive, la notification d'un message se fait entendre et la détourne de sa série quelques secondes. Elle fait de nouveau pause, mange sa chips et se lève laissant tomber la tête de son chien sur le tapis pour récupérer son téléphone balancé au milieu du lit quelques heures auparavant.

#3

Rose frissonne en sentant l'air frais de la nuit passé dans sa nuque. Elle n'en a pas l'habitude c'est la première fois qu'elle se coupe les cheveux aussi court, elle sent ses pointes lui chatouiller le cou. La jeune femme sait que c'est la légère brise sur sa peau qui lui fait du bien et non la cigarette qu'elle est en train de fumer. Elle tire une taffe et expire la fumée blanche qui se dissipe dans la nuit. Mais elle n'y peut rien elle est dépendante de cette connerie depuis plus d'un an, elle essai d'arrêter, ses amis l'y pousse, mais le soir et au réveil le manque est trop grand. Alors elle s'en fume une.

Une fois le mégot écrasé elle rentre en fermant la baie-vitrée derrière elle. Rose va s'écraser dans le canapé, reprend la manette de jeu et repositionne le casque sur ses oreilles. Elle n'est pas du style garçon manqué ni une sorte de geek mais le fait d'avoir grandi avec trois grands frères l'a en quelque sorte obligé à joué aux jeux vidéos.

Elle check sont téléphone avant de reprend la partie de GTA ouverte sur la session de l'un de ses frères. Trois notifications de réseau sociaux, et deux messages s'affichent. Le premier de son père qui lui demande de ne pas se coucher trop tard le second de Ly..

#4

Mathieu regarde l'heure encore une fois, 23H 47 affiche son téléphone. Assit derrière son bureau depuis près de deux heures le garçon fini son devoir de physique et fait des exercices. Il souffle un bon coup, il a le crane en compote mais aime travailler et l'élève de terminal scientifique a un gros contrôle le mardi suivant alors ça ne le dérange pas de bosser tard le soir.

Ce qui le dérange plus en revanche c'est le fait de ne pas retrouver ses affaires au milieu des cartons. Depuis que ses parents on enfin décidés d'habiter dans des maisons séparées et que le déménagement de sa mère à eu lieu il n'arrête pas de perdre ses affaires. Parfois le jeune homme laisse un cahier chez l'un de ses parents, parfois chez l'autre, certain de ses cours se trouve encore dans des cartons. Mathieu se retourne et désespère en voyant les deux cartons contenant ses affaires scolaires.

Dans le coin de la chambre le matelas est posé à même le sol depuis trois semaines une simple couette le recouvre et le lit en bois et le sommier attendent contre le mur d'être montés. Le bureau et la commode constitue les seuls meubles de la pièce qui en font une chambre. Le placard et la penderie sont vides, les vêtements étant soit encore dans les cartons à demis ouverts qui jonchent le sol, soit chez sont père.

Le jeune homme décide finalement qu'il ne sera plus productif ce soir, d'un élan il travers la pièce sur sa chaise à roulette jusqu'à son "lit". Il retire ses vêtements à l'exception de son caleçon, s'écrase dans l'angle du mur et cherche son portable sous la couette en boule avant de réaliser qu'il l'a laissé sur son bureau. Le jeune homme se lève péniblement et traverse de nouveau sa chambre dans le sens inverse. Il récupère l'appareil tout en éteignant sa lampe de bureau de l'autre main quand le téléphone sonne dans sa main.

#5

Noa sait qu'elle devrait se coucher plus tôt en semaine surtout qu'on est seulement au milieu du premier trimestre de l'année scolaire. Elle sait aussi qu'elle ne devrait pas être dans le noir sur le minuscule écran de son téléphone, ni avoir sens cesse son casque sur les oreilles. Mais elle n'y peut rien, elle n'est pas fatiguée alors elle fait toutes ces choses qu'elle s'était promit d'arrêter. Sauf le casque, elle n'a jamais voulu arrêter d'écouter de la musique, de plus ses parents ont payé une petite fortune pour le casque bleu ciel qu'ils lui ont offert à son anniversaire il y a peu. On ne peut pas dire qu'elle ne le rentabilise pas.

La musique de "The Neighbourhood" emplit sa boite crânienne. Assise sur le clic-clac en tailleur situé en dessous de son lit à étage, la petite blonde fait défiler le fil d'actualité d'à peu près tous ses réseaux sociaux. La jeune fille s'en lasse vite et verrouille sont téléphone pour se retrouver dans le noir. Les seuls lumières proviennent des batteries des appareils branchés dans sa chambre, des volets mal fermés qui laissent passé l'éclairage jaune de la rue, ainsi que des étoiles phosphorescentes collées au plafond depuis toujours.

Noa appuie sa tête sur le dossier du canapé, inspirant pleinement, se laissant pénétrer par la musique provenant de son casque bleu. Bleu comme les murs de sa chambre d'enfant, au poster datant de ses années collèges, et aux bibelots en tout genre allant des peluches sur les étagères, aux boules à neige, sans oublier l'aviateur suspendu devant la fenêtre. Ce mobile en carton qu'elle n'avait jamais décroché, représentant un avion avec son pilote. Bien souvent quand la lumière du matin pénétrait dans sa chambre et qu'elle était allongé à même la hauteur dans son lit, il ne lui était pas dure d'imaginer qu'il volait vraiment.

La jeune fille fut interrompue dans sa rêverie par la vibration de son téléphone sur ses genoux. Il se faisait tard, elle décida de juste regarder de qui provenait le message et d'aller directement se coucher. La lumière du téléphone l'éblouie, le message provenait de Ly, et contenait uniquement trois mots "tour du suicide".

Peux être n'allait elle pas se coucher maintenant finalement.

La tour du suicideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant