Obsessed {Renhyuk}

Chapter 3.

Jeudi 11 octobre 2056, 1 semaine et 5 jours avant, écrit le jour J :

Bonjour, j'ai fait une erreur, une grosse erreur qui m'a valu l'immobilisation de ma jambe droite. Vous savez, parfois l'on vous dit qu'il vaudrait mieux réfléchir à deux fois avant d'agir. Pour ma part je pense qu'il vaudrait mieux que je réfléchisse à quatre fois avant d'agir. C'est le quatrième jour, je crois, et j'ai déjà craqué. Il m'est définitivement impossible de rester passif dans ce genre d'endroit. Je vais vite devenir dément si je reste à rien faire de mes journées. Honnêtement, je n'avais vraiment rien d'autre à faire, et je ne pensais pas si mal faire, mais apparemment les vampires sont susceptibles. Ils sont aussi fous, mais ce n'est pas nouveau. Ils savent tout, voient tout, et entendent tout. Même s'il ne dit rien il doit probablement savoir pour le carnet, s'il faut il l'a déjà lu. Enfin là n'est pas le sujet, laissez-moi vous raconter ce qu'il s'est passé.

Il m'étais venu une idée aujourd'hui alors que je fouillais encore et encore la pièce : déplacer le bureau pour voir à la fenêtre. Dès que j'y ai songé, je me suis dis que c'était une bonne idée. Avoir un repaire du lieu où je me trouve, je ne peux le savoir qu'au travers de ma seule source de lumière. C'est alors ce que j'ai fait. Je prenais un risque, certes, mais je me devais de voir ce qu'il y avait derrière cette fenêtre.

Il m'a laissé le temps de voir cet enfoiré. Oui, je ne suis pas habitué à employer ce genre de mots, mais je suis certain qu'il est approprié à ce que ce vampire est.

À l'instant où j'ai été surpris de voir que je me trouvais bien en haut d'une tour et en pleine forêt, il était déjà là à me fixer. Je ne m'en suis pas rendu compte au début, la vue était jolie mais... que des arbres à perte de vue. Je regrette d'être si peu instruit en nature mais je suis presque sûr qu'il s'agit de sapins... Non je plaisante, je n'en ai aucune idée. Je pourrais... simplement les dessiner. Il n'y a pas de forêt proche de chez moi, alors j'en déduis que ce monstre m'a emmené loin. En espérant que je me trouve toujours en Corée... Ou en Asie... Les deux vampires que j'ai croisé depuis mon arrivée parlaient coréen, je dois forcément être encore en Corée... enfin.

Après cet effet de surprise par cette vue, je m'étais retourné pour descendre du bureau et c'est à ce moment-là que je l'ai vu. Il se tenait dans l'encadrement de la porte et me fixait avec cet éternel sourire dégoûtant.

Je vous avoue que mon cœur s'est arrêté à ce moment-là, il arrivait au pire moment, mais il l'avait sûrement fait exprès. Je vous en fait le serrement, un jour, j'effacerai son sourire sournois, malsain

- Tu me contraries Renjun, avait-il dit en perdant son sourire.

(Enfin, je ne l'effacerai pas de cette façon, vous avez compris.)

Quant à moi, je m'étais décomposé, rien dans sa phrase n'allait. Premièrement il connait mon nom, comment cela se fait-il ? Ma seule réponse, il lit ce carnet. Et puis deuxièmement "tu me contraries", je savais déjà que cette histoire allait mal finir.

Il s'est approché de moi et je n'ai rien vu venir. J'ai eu le temps de cligner des yeux et j'étais sur le lit, le bureau remit à sa place, ma jambe droite cassée. Même maintenant je me demande comment c'est physiquement possible. Mais vous savez, ce qui est drôle est que la douleur est venue seulement quand je m'en suis rendu compte, c'est-à-dire quelques secondes après, quand il a commencé à soulever mon jogging pour nettoyer ma plaie. Parce que oui, je ne sais pas comme il s'y est pris, mais c'est un cratère que j'ai eu dans ma jambe droite, un vrai trou. J'ai faillit m'évanouir en voyant l'horreur. Mais après sa guérison, je vais mieux, même si je ne peux plus marcher de mes deux jambes...

- Tu ne devrais pas tenter des choses naïves, je tiens à ce que tu restes en forme mais si tu ne veux pas être puni à nouveau, tiens-toi à carreau.

Il avait les sourcils froncés alors qu'il désinfectait ses bêtises, il semblait concentré et... Je dois vous l'avouer, je préfère cette expression à ce sourire qui me hantera les restants de mes jours et nuits.

- Ton repas est sur le bureau, je reviens dans une heure.

Il s'est ensuite levé et a quitté la chambre tranquillement. À ce moment j'ai eu comme une envie de le frapper. Sur le bureau ? Dois-je vraiment faire l'effort de me lever pour manger alors que je suis maintenant handicapé ? Oui, je n'ai pas encore mangé, mais je vais m'y mettre, je voulais écrire ce moment pour n'oublier aucun détail.

Sachez, au passage, quand j'essayais de me souvenir de chaque parole du vampire, il m'arrivais d'avoir comme des pulsions me disant de le frapper, sur le moment je suis resté stoïque, mais en y repensant il est si agaçant.

Bien, j'ai mangé, j'ai bu, pause toilettes, mais je n'ai toujours pas pris de douche, je n'ai non plus pas de nouveaux vêtements, et mon haleine sent de plus en plus mauvais. En prime, ce monstre m'a "offert" des béquilles pour m'aider à marcher. Sincèrement, je crois qu'il se fou de ma personne.

Je m'ennuie, j'ai hésité à lui parler aujourd'hui, mais je préfère rester silencieux, je ne veux pas le contrarier à nouveau. C'est horrible d'être autant soumis, que quelqu'un ait un pouvoir sur toi est horrible, je ne souhaite à personne d'être dans cette situation. Heureusement que je peux me défouler ici. Je fais le malin mais la vérité est que s'il me demandait d'aboyer et de marcher à quatre pattes je le ferais sans la moindre hésitation, le simple fait de lui tenir tête m'effraie.

Le soleil commence à tomber, je suis resté à regarder les murs et le plafond, je m'ennuie sérieusement, il faut que je trouve une autre occupation que d'écrire. Devrais-je dessiner ? je n'ai qu'une ancre noire mais je pourrais dessiner la pièce et ces arbres, ça ne me semble pas une mauvaise idée.

C'est à peu près ça.... Je ne veux pas recommencer, c'est un gaspillage de place et de papier, mais aussi d'ancre. Je ne sais pas combien de temps je vais rester ici, mais je n'aimerais pas remplir le carnet trop rapidement alors je vais limiter les dessins, et écrire le moins fort possible et avec une petite police.

Le temps passe drôlement vite dites-moi ! Oui c'est complètement ironique, mais au moins il va faire nuit. Je vais dormir, si je n'ai rien à dire demain, je vous raconterai un peu les nuits merdiques que je passe.