chapitre 43

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Cela faisait des jours maintenant que tu passais seule dans ta chambre à n'avoir envie de rien et penser uniquement à ces 10 années perdues.

On avait beau t'avoir appris à ne rien ressentir depuis le camp de formation de l'armée mais en ce moment tu ne savais faire rien d'autre que souffrir.

Hansi te déposait chaque jour tes repas sur un plateau devant ta porte qu'elle récupérait le plus souvent intacte. Tu ne mangeais que lorsque ton corps était au bout de ses ressources.

Tu n'avais aucune idée du jour ou de l'heure qu'il était.

Tu passais tes journées à fixer le plafond torturés par tes pensées et la nuit à pleurer au point de ne plus parvenir à respirer.

Des ruptures tu en avais connues mais jamais d'aussi douloureuse.

Comme à chaque jour, tu entendis que ton plateau repas était déposé devant ta porte, et comme souvent tu n'y toucherais pas.

Une heure après tu entendis Hansi récupérer ton plateau mais cette fois tu entendis également une voix derrière la porte.

-Comment elle va ? Demanda Livaï

-A ton avis ? Répondit froidement Hansi.

-Elle n'a encore rien mangé ?..

-Non ça fait 1 semaine qu'elle n'a rien avalée..

-Tu penses que je peux aller la voir ?

-Je pense que même si le monde exploserait et que vous étiez les seuls survivants avec un tournesol, elle préférait encore discuter avec le tournesol.

Tu n'avais plus entendue sa voix depuis ce jour qui t'avait anéanti.

Le simple son de sa voix te fit monter les larmes et tu ne te battais même plus pour les retenir.

Les heures suivantes passaient sans que tu n'ais aucune notion du temps.

La porte s'ouvrit pour laisser entrer Erwin, tu ne daignait même pas lui adresser un regard et restait couchée.

-Anya, dans deux jours nous partons pour Shiganshina et ton état est préoccupant, et je ne peux pas me passer de toi pour cette mission. Il faut que tu te reprennes en main, que tu sortes entraîner ton escouade, que tu manges, que tu t'entraines. La vie ne s'arrête pas Anya..

-Je quitte l'armée. Dit tu avec détachement.

-Non, tu es une soldate plus que nécessaire à l'armée. Je peux voir pour t'affecter à un notre corps d'armée si tu préfères.

Tu te redressais et t'appuyais contre le mur, tu le regardais avec un regard qui n'avait plus aucune identité.

-Non je veux disparaitre c'est tout.

-C'est impossible de disparaitre Anya.

-10 ans de ma vie ont soudainement disparus alors je trouverais le moyen de disparaitre croyez moi.

-Très bien, et si je signe les accord pour que tu quittes l'armée tu irais où ?

-Je vous l'ai dit je disparaîtrait d'une façon où d'une autre. Je n'ai personne dans ma vie qui s'en soucierait de toute manière. Dit tu sans aucunes émotions.

-Anya..tu ne peux pas te laisser mourir pour un homme.

-Ce n'était pas juste un homme, c'était tout pour moi vous comprenez ? Il était mon meilleur ami, mon confident, mon âme soeur tout simplement.. il était l'homme de ma vie. Il m'a sauvée de toutes les manières possibles.. je l'aime à en crever, je l'aime de tel sorte que ça me brûle de l'intérieur, cet amour est en train de me tuer.. dit tu d'une traite en retenant tes larmes.

Tu regardais Erwin, tes yeux étaient remplis d'eau et ton regard semblait ne rien contenir d'autre que de la souffrance.

-Repose toi Anya mais ça ne changera pas au fait que dans deux jours tu pars avec nous alors sois en forme je n'accepterais pas de te voir mourrir par inattention. Dit il en quittant la pièce.

-Vous pensez que je n'essaye pas c'est ça ? Vous pensez que je n'essaye pas de survivre ? Vous me trouvez pathétique probablement mais croyez moi que je lutte chaque jour pour ne pas aller prendre cette putain de lame de rasoir posée sur l'évier ! Je lutte pour ne pas aller dans cette foutue baignoire et me laisser sombrer dans l'eau ! Je lutte pour ne pas sauter par cette fenêtre pour pouvoir m'ecraser violemment 10 mètres plus bas ! Hurlait tu en t'effondrant en larmes.

Erwin t'adressais un regard de pitié ne sachant pas comment gérer la situation et te laissais seule dans cette chambre.

Tu n'avais plus la force de te battre, pourquoi aujourd'hui et pas hier ou demain ? Tu ne le savais pas mais aujourd'hui c'en était trop.

Tu te levais et tenais à peine sur tes jambes par manque d'energie et te dirigeait à la salle de bain.

Tu t'adressais un regard à travers le miroir et même toi tu te trouvais lamentable.

Tes cheveux étaient emmêlés, ton teint ternes, tes traits tirés, tes yeux était cernés, rouge et gonflé, tes joues légèrement creusés et tes lèvres gercées.

Tu posais ton regard sur la lame de rasoir posée sur le bord de l'évier puis tu regardais la baignoire et réfléchit auquel serait le moins douleureux et le plus rapide.

Tu fermais la baignoire et fit couler l'eau.

Tu te regardais dans le miroir et tu eus envie de prendre soin de toi une dernière fois, tu bossais lentement tes cheveux et à chaque passage des mèches restaient dans tes mains.

L'eau n'avait pas fini de remplir la baignoire alors tu pris du papier à lettres et une plume à encre.

Tu débutais alors une lettre, tu la scellais avec de la cire et la déposait sur ton bureau.

Tu fis ton lit et ouvrit la fenêtre pour aérer.

Tu ne voulais rien laisser derrière toi qui ferait désordre.

Une dernière fois tu regardais la pièce avant de te rendre à la salle de bain, tu coupais l'eau qui avait largement remplir la baignoire.

Tu y entrais habillé, tu restais un moment assise simplement à refaire le film de ta vie.

Des souvenirs te revenaient en tête, des moments de joies et des moments de peine.

Les larmes coulaient doucement sur tes joues, tu plongeais doucement dans l'eau, seul ton nez était à la surface.

Tu pris ta dernière bouffée d'oxygène et prit le temps de ressentir l'air dans ton corps jusqu'à tes poumons.

Tu plongeais entièrement ton visage sous l'eau et attendais que l'eau pénètre tes poumons en pensant une dernière fois à cet homme que tu avais tant aimé.

Une dernière fois tu te rappellait sa voix, ses baisers, ses caresses, ses étreintes amoureuses.

Tu étais désormais à bout de souffle et entrouvrit la bouche pour laisser l'eau entrer dans tes poumons.

Tu mis tes mains à l'extérieur de la baignoire pour te forcer à rester sous l'eau.

Tu sentis l'eau envahir douloureusement tes poumons.

Ton esprit se brouillait, tes mains retombait dans l'eau et il ne restait désormais que ton corps flottant dans cette eau meurtrière.




Retrouvailles (Livaï X OC )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant