La Cour

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L'art d'être flatteur sans être totalement dupe , le roi est sensible aux flatteries...


Bussy-Rabutin, le fameux cousin de Mme de Sévigné, assigné à vivre sur ses terres, supplie le roi de le rappeler : « Oui, Sire, je vous aime plus que tout le monde ensemble, et si je n'avais plus aimé Votre Majesté que Dieu même, peut être n'aurais je pas eu tous les malheurs qui me sont arrivés ».


Hors de la cour, point de salut !« J'aime mieux mourir que d'être deux mois sans voir le roi », confesse le duc de Richelieu à Mme de Maintenon.


Quand le marquis de Vardes revient d'exil et parait à la cour, il a revêtu un vieux justaucorps qui fait s'esclaffer l'entourage : « Sire, s'exclame-t-il, loin de vous on n'est pas seulement malheureux, on est ridicule ! ».


Cette dépendance pousse naturellement le courtisan à répandre l'encens des flatteries. « Ne trouvez-vous pas que je vieilli ? », demande un jour Louis XIV à Le Brun.« Sire, lui répond Le Brun, j'aperçois quelques campagnes de plus sur le front de Votre Majesté...».


Le Cardinal d'Estrées, à qui le roi se plaint de ne plus avoir de dents, « Sire, mais personne n'a plus de dents aujourd'hui ! ».


Le duc de Maine, fils naturel du roi, né de ses amours avec Mme de Montespan, a du mal à apprendre ses leçons. « Sire, dit-il à son père, je ne serai jamais qu'un ignorant ! Mon précepteur m'octroie une journée de congé chaque fois que vous remportez une victoire ! ».


Quant au duc d'Uzès, à qui le roi demande quand son épouse enceinte doit accoucher, il pousse la flagornerie à répondre : « Ah ! Sire, quand Votre Majesté voudra ! ».

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