4. Attaque surprise

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Lorsqu'il reprit connaissance, Eluzor était allongé sur un brancard. Des journalistes et des photographes formaient un cercle autour de lui. Ils étaient trop éloignés pour l'assommer de questions. Néanmoins, ils l'observaient comme des enfants devant une vitre d'un zoo.

« Écartez-vous ! Le nageur a besoin d'air. Reculez, reculez ! criaient les pompiers. Pas de photos s'il vous plaît. »

Ses jambes étaient rigides, son corps transi et ses oreilles sifflaient. Son visage commençait à reprendre des couleurs, mais ses lèvres étaient violacées. Il était sous le choc. Eluzor avait du mal à reprendre son souffle quand un visage féminin apparut au-dessus de lui.

« Restez couché. Le Samu va arriver et vous emmener à l'hôpital, expliqua une pompière en vérifiant sa tension. Je vais vous mettre ce masque sur la bouche ça va vous aider à respirer. »

— Où est mon père, dit-il péniblement juste avant qu'on ne lui mette le masque à oxygène.

À fleur de peau, des larmes lui montaient aux yeux. Il reprit un rythme respiratoire lambda, mais son corps et son esprit était au bord du burn-out. Il remémorait sa coulée au fond de l'eau et ses poumons s'assécher peu à peu. Il crut mourir. Comme dans les films, sa vie défila devantses yeux. Il regretta ses disputes avec son père, de ne pas avoir revu son grand-père et sa mère avant de mourir. Il déplora de ne pas être devenu le champion olympique. Puis, dans la dernière bouffée d'air, il se rappela cette remarquable couleur bleu nuit qui émergeait de ses mains comme son propre sang.

« POUSSEZ-VOUS ! POUSSEZ-VOUS C'EST MON FILS ! » brailla Galaâd en se frayant un chemin ce qui sortit Eluzor de ses pensées.

— Papa ! » souffla-t-il, ravi de voir un visage familier.

« Je suis là, répondit Galaâd en dégageant les journalistes sur son passage, puis il se tourna vers un des pompiers. Comment va-t-il ?

Il est un peu sonné. Nous préférons l'emmener à l'hôpital pour faire quelques examens. »

Eluzor dévisagea l'homme. Il ne supportait pas la foule qui grouillait autour de lui. La seule chose qu'il voulait, c'était retrouver sa chambre, son lit, son cocon.

« Je veux rentrer à la maison. »

La pompière hocha la tête.

« Ce serait plus prudent de venir avec nous.

— Non, regardez, Eluzor se mit debout non sans mal, je vais beaucoup mieux. »

La pompière jeta un œil vers Galaâd qui haussa les épaules. Lui aussi n'avait qu'une hâte se réfugier à la maison.

« Vous n'avez pas de vertiges ? Pas de mal de crâne ? Envie de vomir ? »

Le jeune homme dit non alors qu' il avait la tête dans un étau et les jambes en coton. La pompière hésita. Elle prit des avis auprès de ses collègues, ce n'était pas dans leurs habitudes de laisser un patient sans vrai contrôle médical. Pourtant, elle fit exception à la règle.

« Très bien, vous pouvez partir. »

Eluzor bondit de joie en son for intérieur.

« Mais ! rappela-t-elle à l'ordre en levant son index. Si vous remarquer le moindre symptôme, vous allez directement aux urgences. Que ce soit un mal de crâne, une vision qui se trouble, un tremblement, ne serait-ce qu'un éternuement et vous venez directement aux urgences. »

Galaâd opina du chef.

« Merci madame.

— Il me faut aussi une dérogation de votre part attestant ne pas vouloir plus de soin. »

EluzorWhere stories live. Discover now