3. Etrange compétition

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Les deux jours suivant ne furent pas très productifs. Eluzor tentait tant bien que mal de se remettre de ses cauchemars. Il profita de son repos avant la compétition pour jouer à la Play, se détendre sur le transat en plein soleil, lire et faire quelques longueurs. Galaâd lui était enfermé dans son bureau de 7 h 00 du matin jusqu'au soir, un litre de café à ses côtés.

En se réveillant le jour J, Eluzor bondit de son lit. Il était si excité par la compétition qu'il ne s'attarda pas sur son cauchemar, ni sur ses draps trempés. Il s'habilla en vitesse, attrapa son sac de piscine et cavala les escaliers le sourire jusqu'aux oreilles.

« On y est ! » hurla-il en arrivant dans la cuisine.

Son père, aussi gai que lui, avait déjà préparé un déjeuner de champion. Pâte, œuf au plat, tartine de beurre, avocat. Le choix semblait illimité.

« Tu vas tout déchirer mon fils !

— C'est clair !

— N'oublie pas : concentration, précision, accélération.

— Oui, je sais !

— On s'entraine depuis si longtemps. Tu vas leur montrer de quoi tu es capable ! Tu es le meilleur de toute façon. Tu vas les avoir. »

Eluzor n'avait qu'une idée en tête : plonger dans le bassin. Il mangea avec la voix de son père en bruit de fond. Comme il ne tenait pas en place, il s'exerça avec quelques combo pompes/abdominaux en attendant que son père lui dise :

« On y va ? C'est l'heure ! »

L'excitation mêlée au trac créait un tourbillon d'émotion dans le corps du jeune homme. Il s'imagina gagnant, accumulant les victoires et accédant aux Jeux Olympiques. Il n'avait jamais été aussi proche de son rêve.

Quand ils montèrent dans la voiture, les deux hommes portaient un visage béat. Ils ne tenaient plus en place. Ce fut la route la plus longue aux yeux d'Eluzor. Surtout que Galaâd ne s'arrêtait pas de parler pour évacuer son stress.

« Tu fais comme à l'entraînement et tout ira bien. »

« T'inquiètes pas ! Eluzor voulait prendre le volant et appuyer sur l'accélérateur. Tu peux rouler plus vite, faut pas qu'on soit en retard.

— J'ai confiance en toi, continua d'encourager Galaâd. Tu peux le faire.

— Merci papa.

— Oh mon fils si tu savais comme je suis fier de toi ! »

Eluzor le savait, mais il ne répondit rien. Contrairement à son père, il avait besoin de se renfermer dans sa bulle, de se concentrer et non de débiter phrase sur phrase.

« Ne te laisse pas impressionné par tes concurrents. Tu es le plus rapide. D'après les rumeurs, Ackermann ne s'est pas beaucoup entrainé et tu sais que tu peux prendre de vitesse Marty pendant les coulées.

— Gare-toi là-bas, coupa Eluzor en pointant du doigt un emplacement proche de l'entrée de la piscine olympique, c'est des places réservées pour nous, »

À peine étaient-ils sur le parking, qu'une fourmilière de journaliste grouilla autour d'eux.

« Je vais m'occuper d'eux, file te changer on se retrouve à l'intérieur. T'es le meilleur ! » cria-t-il alors qu'Eluzor traversait la foule éblouit par les flashs.

En entrant dans la piscine, l'odeur familière du chlore monta à ses narines. Une femme petite et rondelette l'attendait :

« Bonjour Mr Magnus, je m'appelle Emma. C'est moi qui dirige l'évènement, du moins j'essaie. Ce n'est pas facile tous les jours. Il ne peut pas y avoir des gens compétents partout. Suivez-moi, c'est par ici. »

EluzorWhere stories live. Discover now