𝐍𝐞𝐠𝐨𝐭𝐢𝐚𝐭𝐨𝐫

𝐌𝐨𝐮𝐫𝐧𝐢𝐧𝐠 𝐝𝐢𝐬𝐞𝐚𝐬𝐞

𝐏𝐨𝐢𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐯𝐮𝐞 𝐌𝐚𝐧𝐣𝐢𝐫𝐨:

Manjiro - Non Liza, t'as juste trop regardé Spiderman. A aucun moment tu vas te transformer en insecte transgénique parce qu'une guêpe t'as piqué putain.

Liza - Mais regarde ! La piqûre est super grosse et ça fait trop mal cette merde...

Elle décale la bretelle de son débardeur pour me montrer la boule se formant en dessous de sa clavicule.

Manjiro - Aussi si tu fermais cette fenêtre et que t'arrêtais de gigoter dans tous les sens...

Liza - Non, je vais fumer ça sert à rien.

Manjiro - Tu sais que te noircir les poumons ne va pas arranger le problème ?

Je pivote ma tête vers mon bras gauche tenant une cigarette. Bon- je l'ai vite jeté avant de remonter la vitre de la voiture en toussotant.

Liza - T'as raison. Du xanax sera plus efficace.

Elle attrape son sac et en sort une boîte de comprimés que je lui arrache instantanément des mains.

Manjiro - Eh ! Qu'est ce que tu fou ?

Liza - Ça calme mon anxiété, donne moi ça.

Manjiro - Non. Tu sais que Sanzu coupe sa drogue avec ça ? C'est super mauvais, pas question que tu touche à ça.

Elle fait la moue en s'enfonçant dans son siège.

Liza - Ma mère la sorcière viens de claquer, tu sais ce que ça fait toi ? Non !

Enfaite, elle ne le sait pas mais, si. Je n'ai jamais évoqué l'existence de mes parents en présence de Liza, et j'avais demandé à mon frère de faire pareil.
Pour moi, Liza était un moyen de m'échapper de mes traumatismes à l'époque. Je la voyais comme un nouveau départ. Alors elle ne l'a jamais sus. Pour ma conscience, car je détestais - et déteste toujours - lui caché des choses, j'ai finis par moi même me convaincre que je n'avais jamais eu de parents. Puis finalement je n'ai pas eu le temps de lui dire la vérité.
Cela dit, ça faisait longtemps que personne n'avais évoqué leurs géniteurs en ma présence, et que je n'avais pas repenser à ces événements alors, avant même de pouvoir réagir mon corps c'était complètement crispé sous la surprise de sa remarque.
Je ne lui en veux pas, elle ne le sait pas et a toujours contré ses traumatismes avec l'humour noir.

Liza - Euh... Ça va Manjiro ?

Je déglutit difficilement avant de lui répondre.

Manjiro - Ouais, je suis juste vraiment fatigué.

Elle ne semble pas me croire au vue du regard qu'elle me lance, mais elle n'insiste pas.

Liza - Je peux conduire si tu veux.

Manjiro - Laisse, ça va aller repose toi. Il nous reste peu de route.

Elle ne broncha pas et ferma les yeux. Liza est le genre de personne à qui on ne peut rien cacher. Effectivement avec son métier, elle a su avec le temps déchiffrer les moindres tocs ou expressions facial trahissant les émotions passant par la tête de ses interlocuteurs.
Sauf qu'en plus de cet admirable talent analytique, elle me connaît plus ou moins par cœur. Alors je m'attend à ce qu'elle me reparle de ma réaction plutôt étonnante d'ici peu.

Une bonne heure plus tard, nous arrivons devant un hôtel luxueux que Liza nous a choisi, les pompes funèbres ayant déjà fermé leurs portes étant donné qu'il fait maintenant presque nuit.