Texte n°4: Le gamin

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Il n'avait pas l'air heureux. Son ballon rouge s'envolant dans les air semblait sourire dans les nuages. Mais lui, non. Sa peine s'évaporait par sa bouche et sa douleur par ses yeux. J'étais là, marchant sur le chemin. Le gravier gémissait sous mes chaussures. La pluie fine et longue cognait sur mon visage, mon cou était humide et l'eau venait imprégnée ma chair. Il était là, assit sur un banc vert, la tête encore plus courbée que les branches d'arbres sous le poids de l'eau. Son short en velour marron lui collait jusqu'au genoux, ses chaussettes avaient glissé de ses petits mollets. Ses petites chaussures noyée d'eau ne se balançaient plus, et ses lacets venaient mordre la terre. Ses cheveux pouvaient être brun ou noir, l'eau lui donnait cet aspect sombre impénétrable. Ses yeux auraient pu mourir dans la nuit ou naître dans le Soleil. Je n'arrivais pas à en distinguer la couleur. Je m'avançais de quelques mètres. Je pouvais voir sa petite bouche pincée par la douleur. Que faisait-il là, tout seul? Cette pauvre petit âme perdu. Ce n'était pas de son âge, de connaître la solitude, mais du mien. Un enfant riait, chantait, souriait. Moi, ma raison de vivre avait prit le train de cinq heures, et j'étais restée sur le quai.

Recueil de texteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant