Recueil de texte

Texte n°14: Adieux

                     Je venais de lui dire au-revoir à la portière, elle ne m'avait pas vu, ou du moins pas encore. Appuyé contre la portière de mon 4 fois 4, je ne cessais de la regarder, j'étais entrain de la regarder pour la dernière fois, et je ne la regardais plus jamais. Nous étions à la fin de l'été, à la fin d'une rencontre et comme la vie fait si bien les choses, ce jour là il pleuvait, il pleuvait des cordes. Des cordes rugueuses et rêches fouettant mon visage et mon coeur saignait.J'étais triste à en mourir. De tout les voyages que j'avais pu faire aucun de m'avait rendu aussi joyeux et triste, aussi vivant et mort. La pierre qui roule sur les sentiers finit par s'user. J'étais usé. J'avais encore à rouler  avant de rentrer, avant de me briser. De mon coin, comme un animal sauvage et craintif, je l'observais. Mon oeil triste et malade lui disait adieu. 

                Elle était assise, droite sur son siège, immobile et insensible à tout. Elle pensait à moi, comme je pensais à elle. Soudain, elle me vit et son oeil froid et rouge me fixa quelques instants avant qu'elle ne sourit. Un si léger et simple sourire auquel je ne pu résister. Je lui souris en retour. Ce fut une écorchure qui transperça mon coeur lorsque je lui souris, car je savais que c'était la dernière fois où je souriais, sincèrement. 

                  Nous étions entrain de joué une scène pathétique. Nous n'avions besoin d'aucun mot pour souffrir encore et encore. Quelques mots auraient parut si insignifiant comparé à ce silence capital. Une voiture passa entre nous et alors un homme la rejoignit. Je devais m'en aller, je n'avais plus rien à faire ici. Elle ne pouvait venir avec moi et je n'avais pas le droit de lui en vouloir. Rester auprès de son époux et de ses enfants était l'un des plus beaux sacrifice, si jamais s'en était un. 

            Alors que je quitte la national sa voix résonne dans ma tête, et me susurre à l'oreille: "N'oublie pas: séparé, notre amour ne se finira jamais. Il est enfermé à jamais dans nos coeur."