1. Rose

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Point de vue de Rose :

J'attrape mon sac à la hâte, tout en enfilant mes converses. Le stresse se fait ressentir par une boule dans l'estomac, ce qui m'a empêché de manger quoi-que ce soit ce matin. Pourtant, j'adore les petits déjeuner.

-N'oublie pas tes clés, me conseille mon père qui me regarde me préparer, adossé contre le mur séparant l'entrée du salon.

Je range mon trousseau de clé dans la poche avant de mon sac et embrasse rapidement mon père sur la joue. Celui-ci est habillé comme d'habitude avec ses chemises et ses jeans, près à partir travailler. Il tient une dernière tasse de café en main, c'est son addiction du matin.

-Bon courage ma chérie, passe une bonne journée, me souhaite-t-il en retournant ensuite dans la cuisine.

-Rose dépêche-toi ou tu vas finir par arriver en retard, me réprimande ma mère.

Je crois que la plus stressée de nous deux par cette rentrée en première année au lycée, c'est elle. Et ma mère a le don de me transmettre son anxiété, comme si je ne l'étais pas déjà assez.
Heureusement pour moi, aujourd'hui n'est que la pré-rentrée, je n'aurai pas à travailler, de plus ça ne se passe que le matin.

Rentrer en Première signifie finir l'année avec le BAC de Français. Et je suis la spécialiste pour me donner une pression monstrueuse à toute sorte d'examen. De plus, à chaque rentrée, de nouvelles classes sont formées, ce qui baisse le pourcentage de chances pour que je me retrouve avec mes deux amies de l'année dernière : Eva et Ashley.

Mais j'essaye de voir le bon côté des choses, de penser positivement. Cela est, certe, une nouvelle année ce qui veut dire le retour des devoirs et des leçons, mais également le retour des potins et des amitiés.

-Contente de revoir tes amies ? me demande maman après qu'on se soit installées dans sa voiture.

Je hoche la tête en m'attachant, avant de me rappeler qu'elle regarde la route et qu'elle ne peut donc pas me voir. Alors j'essaye de lui répondre en paraissant la plus joyeuse possible.

-Oui, très. J'espère seulement qu'on sera dans la même classe.

-Je suis sûre que oui, me rassure-t-elle.

Nous conduisons le reste du trajet avec de la musique en fond. Et je laisse libre court à mes pensées, la tête posée contre la vitre. Mon regard navigue entre les différents paysages qui défilent à toute allure devant mes yeux. Les champs, la forêt et les parcs donnent un côté coloré et campagnard à cette ville. Mais très vite nous voyons les immeubles, les maisons, le centre commerciales et tout ce qui rapproche, de près ou de loin, à une ville animée. Les lampadaires sont éteint en ce début de journée, et le soleil brille déjà haut dans le ciel. Mais les quelques nuages et le petit vent frais, m'informent que j'ai bien fait d'emporter ma veste en jean avec moi.

Ma tenue est simple : jean troué, haut blanc et veste. Mes éternelles converses noires complètent l'ensemble. J'abaisse le pare-soleil et jette un coup d'oeil rapide dans le miroir pour vérifier mon maquillage. Juste au cas où. Mais mon mascara et mon crayon n'ont pas coulé, mes joues sont légèrement roses et mon gloss est toujours présent. Bien que je décide de sortir le tube pour m'en remettre une fine-couche. Juste au cas où. Mes sourcils sont parfaitement épilés mais je ne peux m'empêcher de passer un doigt dessus. Mon maquillage reste assez naturel, je ne joue pas dans l'extravagant, mais je ne nie pas le fait que j'aime bien me maquiller le matin. C'est comme un petit plaisir, qui peut me lasser parfois, le week-end particulièrement.

Je joue avec mes cheveux lissés sur le reste du trajet, ce qui me vaut une remarque de la part de ma mère. Puis mes doigts pianotent sur l'accoudoir et le bruit de mes ongles manucurés l'agace.

S'ignorer ou s'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant