S'ignorer ou s'aimer

10. Nathan

Point de vue de Nathan

Ce week-end, il y avait un match de foot. Cathy n'est pas venue me voir. Elle vient très rarement. D'après elle, rester assise sur des gradins à me voir de très loin est un peu ennuyeux. Elle préfère consacrer ce temps à autre chose. A force, j'ai arrêter d'y prêter attention.

Les gars sont venus, comme presque à chaque fois. TJ joue dans le même club que moi. Et après le match, on a enchaîné sur un après-midi fifa chez moi. Ma mère travaillait encore, en tant que journaliste, elle n'a parfois pas tous ses week-ends.

-Alors avec Cathy ? demande Jules en avalant une gorgée de soda.

-Ça va, je réponds.

-Toujours aussi hystérique, rigole TJ.

Je retiens un rire, avant de me rendre compte que je ne l'ai même pas contredit. Puis les garçons partent dans une autre discussion.

***

Lundi midi, la cantine est bondée. Les cours de la matinée étaient ennuyeux à mourir, heureusement nous avons eu français et j'ai pu discuter avec Rose. Elle est ma bouée de secours dans les moments ennuyeux.

-Et donc elle m'a fait une scène. Je ne savais pas qu'une aussi petite fille pouvait devenir aussi colérique, explique Jules.

-Tu ne lui avais pas dis que tu ne voulais rien de sérieux ? demande Mathéo.

-Ce n'est pas mon genre, elles ne le savent qu'après.

Sans commenter, on souffle chacun de notre côté.

Après avoir choisi notre plat, nous nous dirigeons vers une table libre. Ce n'est pas chose simple vu le nombre de personne présente.

Finalement on finit par s'asseoir sur une table presque vide, collé contre les grandes vitres.

Déjà assient, TJ et Jules dévorent leur repas.

Une des nombreuses "petites-amies" de Jules débarquent à table et l'embrasse sur la joue.

-Hum...on se voit plus tard ? lui propose ce dernier la bouche pleine.

Un peu déçue, cette dernière acquiesce et repart.

-C'était celle de ton histoire ? je lui demande.

-Bien sur que non ! il commence par rire, jusqu'à ce que son sourire s'efface.

Les gars et moi l'observons attentivement, attendant la suite.

-Je crois que j'en ai marre, murmure-t-il.

-Marre de quoi ? demande Mathéo.

-De toutes ses filles.

Il fixe son assiette d'un air triste. Je ne l'avais jamais vu ainsi. Jules serait-il en train de changer ?

-Enfin bref ! On ne va pas se priver de ce qui nous tombe dessus pas vrai ! reprend-t-il avec son incontournable sourire en coin.

Et c'est reparti...

On souffle tous une nouvelle fois et sans rien ajouter ; je commence à manger.

Soudain, mon regard se pose, comme souvent désormais, sur elle. Un plateau en main elle fouille la cantine du regard pour trouver une place et surement ses amies. Elle souffle, signe qu'elles ne sont pas là et se déplace en direction d'une table en compagnie d'un groupe de geek.