Flash-back

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Rose:

-Je n'ai pas très envie d'y aller Tobias finalement. Honnêtement, je ne le sens pas, je dis.

-Rose, pour moi, me demande-t-il d'une petite voix avec des yeux de chiots.

Je n'ai jamais su lui résister.

On est installé sur mon lit, et j'essaye de calmer ma boule au ventre dû au stress que me procure cette soirée. Organisée par un certain Thomas, on dit que ça va être "la soirée de l'année". De mon côté, j'ai un mauvais pressentiment et qu'une seule envie : enlever cette robe que j'adore pourtant pour enfiler mon pyjama et dormir.

-Tu sais quoi ? On y fait un saut, histoire que je vois mes potes et que je dise bonjour. Toi, tu vois si l'ambiance te convient, si la fête te paraît moins superficielle qu'elle en a l'air et si tu veux y rester. Si tu me dis "non, je le sens toujours pas", alors on fera demi-tour et on se regardera un Disney que tu affectionne tant, me propose-t-il.

Un large sourire me barre le visage. Il prend soin de moi. Il m'aime.

Je hoche alors frénétiquement la tête.

-Ça me va, j'accepte.

-Super, il se rapproche de moi et  m'embrasse le haut du front, je t'aime.

-Moi aussi.

On s'embrasse furtivement sur les lèvres avant de se diriger à l'arrêt de bus, en route vers la maison de Thomas que je ne connais même pas.

***


La fête est exactement telle que je l'avais imaginé. Il y a du monde, beaucoup de monde. De l'alcool, beaucoup d'alcool. La musique hurle dans nos oreilles et l'ambiance est...spéciale.

Je ne me sens pas à ma place.

Depuis maintenant une heure je cherche Tobias. Lui qui m'avait pourtant promis de s'occuper de moi si jamais je ne me sentais pas bien, le voilà volatilisé.

Nous avons débarqué à cette soirée à 21h, il est maintenant 22h passé. 

Parti vers la cuisine, ce dernier n'ai toujours pas revenu me voir. Heureusement qu'il y avait des amis de la classe qui m'ont tenu compagnie.

Bien évidemment la cuisine est désormais vide et je n'ai toujours aucune nouvelle de Tobias. Je souffle désespérément, j'avais espéré ne pas finir la soirée ainsi. Je profite du calme de la cuisine pour me servir un verre d'eau et ignorer ce monde autour de moi.

Je finis par perdre patience au bout du trentième message que jenvoie à mon petit copain. Cela est inutile de rester une minute de plus ici, j'attrape mon gilet que j'ai glissé sur une chaise et me dirige d'un pas décidé vers la porte de sortie.

Entre le chemin qui sépare la cuisine de l'entrée je me fais bousculer au moins trois fois par des lycéens bourrés qui tiennent à peine debout. Je me demande comment ils font pour finir dans un état pareil.

Bien que le chemin à pied sera long et terrifiant dans la nuit, ça sera toujours mieux que de rester là.

Soudain, alors que j'allais poser la main sur la poignée de la porte d'entrée, Tobias apparaît.

Il titube et ne marche pas droit, exactement comme tous les autres. Il descend des escaliers avec beaucoup de mal et instinctivement je tends le bras pour le rattraper en cas de chute.

-Rose, me marmonne-t-il. Je te cherchais justement.

-Tu rigoles ? C'est moi qui te cherchais partout. Écoute Tobias, j'aimerai rentrer chez moi.

S'ignorer ou s'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant