17. Rose

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Point de vue de Rose

Une fois partie loin de Nathan et de sa copine, je prends le chemin vers la salle de classe pour retrouver les autres. Je suis sûre que les cours ont déjà commencé.

Alors que je passe devant une salle vide, la porte entrouverte, une main m'attrape fermement en m'entraînant de force à l'intérieur.

Je pousse un cri aiguë, prise par surprise et me débat pathétiquement.

Lorsque la main me lâche enfin, je me retourne, furieuse.

-Tobias ? je m'exclame quand je découvre mon ex-petit-ami.

-On doit parler Rose, déclare celui-ci.

-J'en n'ai pas envie.

Je me détourne aussitôt et m'apprête à ouvrir la porte quand, d'un geste brusque, il la referme sous mon nez.

-Sauf que là, j'accepte pas de non.

Son regard est noir, ses yeux n'expriment rien. Il est sur la défensive. Prêt à frapper le premier venu sous un excès de colère.

Je le connais assez pour savoir qu'à ce moment là, je ferai mieux d'obtempérer. Lorsqu'il est énervé, il ne fait plus réellement attention à ce qui l'entoure. Comme lorsqu'il est ivre, je pense amèrement.

Je recule contre le mur, la respiration saccadée. Je n'ai jamais aimé le voir ainsi. Il pourrait presque faire peur.

-Rose...

Il se rapproche de moi. Il est trop proche de moi. Je n'aime pas avoir cette distance intime avec lui. Je ne veux plus.

-Tobias pousse toi, je dis d'une voix qui se veut assurée.

En réalité, je n'émet qu'un petit son.

-Rose, je veux comprendre.

Il ne bouge pas d'un poil.

-Décale-toi je t'en pris, je murmure.

Les larmes me montent aux yeux. Mais je ne peux pas pleurer devant lui. Je ne faiblirai pas. Pas maintenant. Je me suis remise sur pied ce n'est pas pour lâcher prise quelques mois après. Je suis plus forte que ça.

-Rose, reprend-t-il plus pressé.

-Il n'y a rien à comprendre ! OK ?! C'est fini entre nous. C'est tout, je m'énerve.

-Mais je t'aime encore moi, dit-il les yeux ancrés dans les miens.

Ces paroles sont dures à entendre. Je l'ai aimé aussi, j'ai passé plusieurs mois fabuleux avec lui. Et s'il ne s'était rien passé, peut être que je serai encore avec lui à cette heure-ci, bien que la vie nous offre tellement d'imprévu qu'on ne peut rien prévoir.

Je secoue la tête pour toute réponse.

-Rose ! s'énerve-t-il. S'il te plaît, parle moi !

Je le fixe, le cœur battant à toute allure. Je vois cette petite lueur de fureur passer dans ses pupilles. Ces pupilles que j'aimais observer autrefois.

S'ignorer ou s'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant