Chapitre 5 - Primrose Hill

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_ Merde, merde, merde !

Un miaulement mécontent résonna dans la pièce.

_ Merde de merde !

Les tiroirs étaient ouverts un à un, en quête d'un body noir à col carré très particulier qu'elle souhaitait impérativement assortir à son pantalon en velours côtelé carmin. Non seulement il mettait sa petite poitrine en valeur, mais il révélait son dos en plus et il était hors de question qu'elle change d'avis. Le simple fait de sortir en public avec une personnalité connue qui risquait de les mettre tous les deux dans l'embarras était déjà bien assez stressant. Jurant une nouvelle fois, elle parvint finalement à trouver son précieux au milieu de ses sous-vêtements et promis de ranger avec plus de rigueur son dressing avant la fin de la semaine. Après avoir vérifié l'heure pour la douzième fois en l'espace de dix minutes, elle fila vers la salle de bain pour remettre ses cheveux déjà coiffés en place et observa son reflet dans la psyché pour s'assurer qu'il était gracieux sous tous les angles. Elle se força à sourire, à bouder. Elle glissa son indexe sur ses dents au cas où du rouge à lèvres aurait eu la mauvaise idée de venir les tacher, vérifia que ses boucles - des Vivienne Westwood qui lui avaient été offertes pour son anniversaire - ne se prenaient pas dans ses cheveux. Elle caressa sa bouche de la bulbe du doigt pour vérifier que rien ne les avait asséché et vérifia même le coin interne de ses yeux pour s'assurer qu'aucune poussière ne s'y était glissée. Elle recoiffa ses sourcils déjà bien en place, récupéra les bagues qu'elle n'oubliait jamais de mettre avant de sortir, enfila la chaîne en or de son frère et couru jusqu'à l'entrée, sac en main, pour enfiler ses Dr. Martens. D'un sifflement, elle appela son chat pour qu'il la rejoigne au plus vite, glissa une paire de lunettes de soleil sur son visage pour être moins reconnaissable et accrocha le harnais à Edgar. D'un petit tapotement pressé sur son épaule, elle invita le petit félin à venir se percher et quitta l'appartement dès que ce fut fait. La française n'enjamba jamais aussi rapidement son vélo et même le chat se retrouva quelque peu bousculé par sa rapidité. Il voulu se plaindre à sa maîtresse, mais cette dernière avait déjà commencé à pédaler, le téléphone fixé sur son guidon pour se rendre à son point de rendez-vous sans encombre. Grâce au destin et peut être au GPS, elle trouve sa route relativement simplement et elle arriva en moins de vingt minutes sur place. Les dieux soient loués, il faisait bien moins lourd ce jour là. Son front ne luirait pas.
Garant son vélo en prenant soin de ne pas oublier de l'attacher, elle récupéra ensuite son téléphone et chercha du regard celui qui avait promis de lui faire découvrir la ville. Edgar profita du calme de sa maîtresse pour sauter au sol et renifler tout ce qui lui passait sous la truffe. Au même moment, le téléphone de la pianiste se mit à sonner.

_ Est-ce que c'est toi avec le... attends c'est un chat ?
_ C'est moi, confirma t-elle en se tournant en tous sens pour essayer de le trouver. Je t'avais dit que je viendrais accompagnée, non ?
_ Je m'attendais à un humain, pas un animal. Mais cette option me convient parfaitement.
_ Où es-tu, s'impatienta la jolie brune en continuant de tourner.

L'idée qu'elle ne le trouve pas du premier coup d'œil l'amusa énormément, aussi décida t-il de lui donner des instructions pour qu'elle le retrouve. Il lui demanda de s'arrêter, de tourner sur elle-même jusqu'à un certain point et de se diriger vers un passage piéton. Elle le traversa, son chat trottinant à son niveau, tourna à nouveau vers un passage clouté.

_ Je te rejoins, lança la voix au téléphone avant de raccrocher.

Un bus passa et lui barra la vue juste ce qu'il fallait de temps pour qu'à son démarrage, une silhouette ne se tienne au loin devant elle, le bras en l'air dans sa direction. Elle portait des lunettes de soleil, une chemise blanche, un pantalon noir et des Dr. Martens rouges. La jeune femme écarquilla les yeux et pointa son indexe sur ses vêtements, avant de pointer les siens.

Joseph Quinn x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant