𝖬𝖮𝖭𝖤𝖸 , 𝖥𝖠𝖬𝖤 , 𝖬𝖴𝖲𝖨𝖢
ᵇʷʷᵐ .
Toute les nuits elle essaye de parvenir à ses besoins pour avoir assez d'argent et arrêté ce boulot
Quant à lui assez connu et célèbre tente le tout pour séduire la belle stripteaseuse .
" 𝐊𝐈𝐋𝐋 𝐓𝐇𝐄 𝐏...
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| XAOLYA 𝖯𝖱𝖮𝖣𝖴𝖢𝖳𝖨𝖮𝖭 |
L'industrie de la musique... Je déteste l'image que ces chanteurs renvoient. Dépenser des fortunes pour des futilités pendant que nous, on lutte juste pour survivre. Peu importe nos efforts, on restera toujours ceux sans avenir. J'aimerais changer les mentalités.
C'est pour ça que je hais la musique.
Ironique, non ? Bosser dans un club, à tourner autour d'une barre sous les yeux de ces soi-disant "rappeurs". Je mets des guillemets parce que, franchement, je les considère pas comme des artistes. Juste des mecs qui balancent des paroles creuses sur de l'argent, des femmes et des liasses qu'ils jettent comme s'ils achetaient du respect.
Mais bref, j'ai pas le temps de m'attarder là-dessus. Je referme mon journal et me prépare pour ce soir.
[COME ALIVE AT NIGHT]
Je sors de chez moi, capuche relevée. Ici, à Lambeth, tout le monde connaît tout le monde, et j'ai pas besoin qu'on me reconnaisse. Mon sac sur l'épaule, je traverse les rues sombres, animées par les néons des bars et des clubs. Ça grouille de types en costard qui fuient leur vie de famille pour claquer leur fric, et de petits dealers qui font tourner leur business.
Moi, je presse le pas. Cette rue ne me met jamais à l’aise.
J’arrive enfin à l’arrière du club, salue le vigile et file directement dans la loge.
— Que maintenant que t’arrives ?
Jema se tourne vers moi, un sourire en coin.
— Tu sais bien que c'est galère de venir ici.
Je souris et m'assois devant le miroir.
— J'sais, ma chère. Ce soir, c'est notre moment de gloire. Y’a un gros rappeur qui vient. En plus, il est vraiment sexy purée il vas nous donner beaucoup de sous!
— Tu l’aimes pour ce qu'il fait ou pour sa "beauté" ?
Elle me jette un regard qui en dit long. Je ris doucement. Jema est magnifique. Afro-américaine, elle bosse ici depuis deux ans et ça ne la dérangerait pas de faire ça toute sa vie.
Moi ? Jamais de la vie mdr.
...
Ce soir, le club est bondé. Lumières aveuglantes, basses qui résonnent, billets qui volent. J’accroche la barre, tourne autour, glisse. La musique nous noie, nous porte. Il doit être autour de 3H du matin et je suis toujours sur scène avec mes collègues, ondulant pour ces types qui balancent leur fric sans compter.
Et puis, il arrive.
Le fameux rappeur.Qui n'a aucune once de talent d'ailleurs. Derrière lui, une horde de fans prêts à tout pour une photo. Comment un humain peut-il avoir autant d'influence ?
Il se dirige vers le bar où notre boss, ce faux hypocrite, l’accueille avec un sourire carnassier. Il veut juste plus d’argent, plus de clients. Mais au fond, on est tous là pour ça, non ?
Le rappeur grimpe sur le podium, commence son show. Il me jette des regards entre deux couplets. Je l’ignore et continue à danser.
— Come alive at night ! I'm on demon time She don't trust man, I got no reason to lie, hurle-t-il au micro.
La foule en délire reprend en chœur.
— Four bad b's in the ride !
L’ambiance explose. Mes collègues se déhanchent sous une pluie de billets. Je descends du podium et me dirige vers le bar. Je suis polyvalente, faut croire. En servant un verre, je repère quelques billets tombés au sol. Mon cœur bat plus fort. L’air est saturé de voix, de rires, de cris. Les gens sont partout, pressés contre le bar, contre la scène. Je me baisse, attrape les billets d’un geste rapide et discret, espérant que personne ne me voie.
Mais quand je me redresse, mon regard croise celui d’un homme sur le balcon intérieur. Des yeux bruns, perçants. Une fraction de seconde figée dans le chaos ambiant. La lumière clignote, son regard brille dans l’obscurité, et mon estomac se noue.
Merde.
...
Dans la loge, je profite de ma pause pour me changer. Devant le miroir, je brosse ma perruque blonde, essayant d’évacuer la tension. Ça marche, jusqu'à ce qu'on frappe à la porte.
— Entrez.
Je me lève, prête à dégager le problème.
Il entre.
Visage fermé, sourcils froncés comme toujours.
Un silence pesant s’installe. Il ferme la porte derrière lui lentement, sans me quitter des yeux. Mon cœur cogne fort, mais je garde la tête haute.
— Personne ne rentre dans les loges. Vous pouvez prendre la porte d’où vous venez, merci.
Bras croisés, je le fixe.
Il avance de quelques pas, son regard plongeant dans le mien.
— Et le personnel est-il autorisé à prendre l'argent qui traîne par terre ?
L’air semble plus lourd d’un coup. Son ton est calme, presque doux, mais y’a ce sous-entendu tranchant, ce petit rictus au coin des lèvres.