Chapitre 7

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J'ouvre les yeux, il fait jour... J'ai l'impression de ne pas avoir vu la lumière du soleil depuis une éternité. Peu être parce que mon œil gauche est enfin ouvert.

Attendez ? Mon œil gauche ? Ouvert ? Merde ! Je parcoure la pièce du regard en cachant mon orbite d'une main. Le petit morceaux de tissus blanc se trouve sur une table de nuit à côté du lit dans lequel je me trouve.

Mais... Je suis où au fait ? Pas dans ma chambre, c'est certain. Cette pièce, on dirait l'unité médicale du QG. Le labo d'Hanji se trouve juste derrière la porte à ma droite. Je m'assois en tailleur, attache rapidement mon cache oeil et sors du lit avant de marcher vers ladite porte et me tenant au mur.

Toc toc

Hanji - Oui ?

J'hésite, elle m'en veut sans doutes pour le scandale d'hier soir dont les souvenirs me reviennent au compte-gouttes. Pire, elle a peut-être vu...

Hanji - Il y a quelqu'un ?

Moi - Oui, c'est moi. Je peux entrer ?

J'entends le bruit distinctif d'une pile de livres et de papiers qui s'écroule d'une manière des plus délicates, puis le bruit distinctif d'Hanji qui coure vers la porte comme une demeurée avant de l'ouvrir en trombe pour laisser apparaître son visage empreint d'inquiétude.

Hanji - Jade ? Tu es réveillée ? Oui bien sûr, entre. Assied toi.

J'obéis. Elle tire une seconde chaise et s'assoit en face de moi.

Moi - Merci...

Hanji - Alors... Pour commencer. Qu'est ce qu'il s'est passé ?

Comment lui expliquer ça... Non... Lui dire la vérité la mettrait en grave danger, elle et tout le Bataillon. Je ne peux pas faire ça.

Moi - Je n'en sais rien.

Hanji - Quand tu te débattait, tu te griffais le visage. Tu t'es enfoncés les doigt dans l'œil comme si tu voulais l'arracher. Il faut que tu nous dises, sinon on ne pourra pas te venir en aide.

Je baisse les yeux.

Moi - Je ne peux pas...

Une profonde compassion prends place sur son visage.

Hanji - Pas même un indice ? Un détail ? Un petite chose insignifiante ? N'importe quoi qui nous permettrai de t'aider.

Moi - Pardon mais je ne peux rien dire.

Hanji soupire et prends doucement ma main entre les siennes.

Hanji - Je ne t'oblige à rien pour le moment mais sache que je suis là. Pas en tant que scientifique ou que militaire mais en tant qu'amie. D'accord ?

Je souris.

Moi - Merci.

Elle semble se rappeler de quelque chose.

Hanji - Oh, il faut que j'aille prévenir Livaï que tu es réveillée. Il voulait te parler.

Je grimace.

Moi - Je n'ai pas le choix je suppose.

Hanji - Non, désolée ma belle mais tu es sous sa garde. Et puis, c'est quand même lui qui t'as tenue tranquille toute la nuit en attendant que ta crise se termine. Tu lui as donné du fils à retordre.

Moi - Vraiment ? Je l'imagine assez mal faire ça...

Hanji - Ne t'en fais pas, il est parfois brutal mais je pense qu'il pourra te venir en aide mieux que n'importe qui.

Je souris, Hanji se lève.

Hanji - Ne bouge pas, je reviens dans cinq minutes.

Je lui souris, elle sort.

Je rassemble tout mes souvenirs. Cette lettre, cette menace. Il essaye de m'attirer à lui en me prenant par les sentiments. Il ne veut peut-être pas "m'abîmer", sinon il aurait directement utilisé la force pour me ramener. Il a probablement de nouveau besoin de moi... Dans quels délais ? C'est bien le problème.

Si je m'enfuis, lui et le Bataillon d'Exploration seront à mes trousses, si ils me rattrapent ils me renverront en prison et ses attaques se dirigeront sur la ville.

Si je reste, il s'en prendra au Bataillon.

Je suis bloquée pour le moment. La prochaine expédition est prévue pour dans quelques mois. L'idéal serait d'établir un contact avec lui pour lui demander d'attendre ce moment, j'aurais alors assez de temps pour m'enfuir du QG, prendre de l'avance et effacer mes traces. Je sais qu'il m'a fait du mal. C'est précisément la raison pour laquelle je veux m'enfuir. Pour avoir la certitude qu'il ne touchera pas à mes seuls alliés que je pourrais sans mal définir comme étant ma famille.

Ce qui veut dire mener une enquête pour trouver la taupe au sein du bataillon.

Réfléchis Jade... Je suis arrivée il y a trois semaine, après être restée une semaine enfermée. Les locaux son trop surveillés pour pouvoir espionner de l'extérieur et le peu de personnes au courant de mon emprisonnement étaient membres des brigades spéciales ainsi que mes amis. La taupe faisait probablement partie de ces soldats à ce moment là. Si je suis cette logique alors il ou elle a intégré le Bataillon au moment de mon arrivée. Le seul moyen de le démasquer serait d'avoir accès aux documents confidentiels qui se trouvent sans doutes dans le bureau du Major Erwin.

La porte s'ouvre. Je lève les yeux en direction du Caporal-Chef. Le visage toujours aussi fermé, les bras croisés et des cernes un peu plus conséquents que d'ordinaire. Cet homme a un don pour créer des ambiances pesantes...

Hanji - Voilà voilà. Je vais vous laisser discuter. Appelez moi si besoin, je serai au réfectoire...

Aucun de nous deux ne réponds et elle disparaît en refermant la porte.

Le Caporal-Chef s'assoit en face de moi et me toise durant un temps que j'estimerais à quatre heures si l'horloge bruyante du labo n'indiquait pas que seules quelques minutes étaient passées. Il soupire et se racle la gorge.

Caporal-Chef - Bon. Je vais pas y aller par quatre chemins. La binoclarde m'a raconté que tu ne pouvais rien dire. Je ne prétends pas ne pas te croire mais j'ai besoin d'explications concrètes.

Toujours aussi tendre ce cher Caporal-Chef...

Je prends une grande inspiration, ferme les yeux pour retenir ma colère et me concentre sur les mots que je vais prononcer.

Moi - Qu'attendez vous de moi ?

Caporal-Chef - Pardon ?

Moi - Qu'attendez vous de moi ? Me garder ici ne vous sert à rien et le Major a pour réputation d'apprécier les paris risqués basés sur des plans tordus.

Il soupire, visiblement agacé.

Caporal-Chef - Je t'ai posé une question.

Moi - Et moi aussi.

Il se lève d'un geste contrôlé qui laisse néanmoins percevoir une pointe d'énervement.

Caporal-Chef - Très bien, je n'ai pas de temps à perdre. Je reviendrai te voir demain et chacun des jours qui suivront. Tu seras enfermée jusqu'à ce que tu daignes me répondre.

Je ne dis rien. Gardant mes magnifiques punchlines pour ma petite personne et mon visage stoïque dédié au Caporal-Chef. Il ne me fera pas parler. Pas plus qu'il ne m'enfermera d'ailleurs. Mes réponses vagues ne tiendront plus très longtemps, que ça soit avec lui ou Hanji.

Mon enquête doit débuter dès ce soir.

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Chaos des coeurs -Livaï X OC-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant