Chapitre 14

149 15 49
                                    

Levi,

Cela fait deux mois que vous êtes partis. Norbert est bientôt entre nos mains. Je retournerai sûrement à la maison avant l'anniversaire de Will, normalement.

J'espère que tu te portes bien, ainsi que notre fils. Lors de ta dernière lettre, tu as sous-entendu un certain changement le concernant. Devrais-je m'inquiéter ? En tout cas, dis-lui que je pense très fort à lui, et que j'ai hâte de rentrer à Washington pour le revoir.

Tu manques à Isabel. Chaque fois que je la croise, elle demande de tes nouvelles. Tu devrais lui envoyer une lettre, ça lui ferait du bien ! Tout-de-même, elle est toujours aussi rayonnante. Les gamins du village adorent jouer avec Isabel, et elle n'arrête pas de les couvrir de bonbons. C'est une dame en or.

Élyse a sourit pour la première fois, il y a peu. Nanaba et Mike étaient comme des fous. Ça me rappelle les années où Will n'était encore qu'un bébé. J'aurai aimé profiter un peu plus de ces années-là.

Nous comptons arrêter Norbert le sept de ce mois. Le groupe s'est agrandi. je pense que ses protecteurs ne feront pas le poids face à nous. Je te tiendrais au courant dès rentré chez notre belle maison française.

Dis à notre fils que je l'aime et qu'il me manque.

Erwin.

_____________________________________


          La lettre entre ses mains gantées, Levi fixa le dernier mot avec admiration. Une goutte tomba sur le papier. Ses yeux bleus se levèrent jusqu'au ciel sombre. La lune révélait des nuages au-dessus sa tête.
          Excité à l'idée d'avoir reçu une lettre du français, Levi s'était précipité de la lire sans même aller se réfugier à l'intérieur. À présent, il serait peut-être temps de se mettre au chaud !

          Tandis qu'une pluie commençait à s'abattre sur Washington, l'homme monta les escaliers extérieurs avant de déverrouiller la porte d'entrée. Une fois ouverte, il la claqua en soupirant de soulagement. Son corps fût de suite réchauffée par la chaleur de leur demeure.
          Alors que le brun se défait de son long manteau et de son écharpe — qu'il accrochait sur un porte-manteau, il se rappelait de l'heure tardive qu'il était en ce soir de novembre. Levi se faufila dans le salon en se frottant les mains.

" — Will ? Tu es rentré de l'école ?"

          Du haut des escaliers, le son d'une porte qui s'ouvre se fit entendre.

" — Oui."

          Soudainement, son enfant descend des escaliers avec un manuel d'histoire sous le bras. Il avait grandi. Et ses nouvelles lunettes le vieillissait. Pourtant, Will n'avait presque pas changé. L'anniversaire de ses dix ans approche à grand pas.

" — Je nous ai pris des pizzas ! sourit Levi.

— Cool."

          Will passa devant son père, ne lui jeta aucun regard et alluma la télé. Il s'accroupit devant elle et changea de stations jusqu'à ce qu'un documentaire Historique apparaisse. Levi enleva ses gants avant d'aller dans la petite cuisine, là où il avait posé les pizzas avant d'appeler son fils.

" — Ton professeur général m'a appelé. Il m'a dit que tes notes ont considérablement baissé."

          Aucune réponse ne vint, mis-à-part le bruit de la télévision. Levi soupira. Il prit les deux boîtes de pizzas chaudes et vint s'asseoir sur le canapé. Son fils était devant lui, concentré sur le documentaire. Levi tendit la télécommande et éteint l'appareil. Will se tourna vers lui.

White Rabbit | Eruri Où les histoires vivent. Découvrez maintenant