Trial Festival Tome 4

Article 5 : Brûlure et luxure

Le court sabre s'enfonça dans la serrure bidon de la porte de la chambre et l'homme enfonça celle-ci. Il put entrer par effraction et s'avança jusqu'au lit. La ville était visible d'ici, illuminée par les multiples lampadaires et feux de route.

— Il n'est pas là.

Leur chef pénétra les lieux à son tour et alluma sa cigarette avec la flamme qui sortait du briquet de son sbire.

— Fouillez tout.

Les quelques types retournèrent la pièce. Le matelas, les bureaux, la salle de bain, tout fut totalement dévasté. L'un d'eux ouvrit le tiroir de la table de chevet et attrapa un bloc-notes. Il l'ouvrit, commença la lecture, puis se tourna vers l'important personnage.

— Regardez.

Il le récupéra, tourna une page, et vit des dessins et des mots qui lui firent courber l'échine.

— L'augure.

Le courroux de l'homme prit le dessus et il troua le mur d'un coup de poing.

— NOUS Y SOMMES PRESQUE !

* * *

Auguste posa ses deux cartes sur la table de poker et rafla la mise totale. Ses opposants étaient ses alliés du syndicat, devenus méfiants.

— Phesilos, tu as quelque chose à me demander ?

Le garçon pie haussa les épaules sans prononcer un mot. Il se sentait menacé par l'ours.

— C'est quand même bizarre, ce que tu fais. déclara Melissandre, la femme léopard, assise sur une banquette plus loin.

— Que veux-tu dire ?

— Tu t'es inscrit aux élections sans nous en parler. J'avoue que c'était un coup de théâtre. Mais menacer le peuple ? Tu crois que c'est en leur parlant de balles dans la tête que tu vas prendre Londres ?

— Oui. C'est justement là le but de la manœuvre. Nous allons tricher. J'ai fait les choses dans les règles et je me suis présenté pour leur montrer que malgré mon opinion axée sur la nouvelle violence, je suis quelqu'un qui respecte les règles. Mais nous n'allons pas leur laisser le choix.

— Je ne comprends pas. répondit Lindsey.

— Ne posez pas trop de questions, vous verrez bien les résultats dans quelques jours. Je vous promets que je serai élu.

Oscar entra dans la salle de jeux en tenant Conan par la nuque. Le garçon avait reprit connaissance, et il se tenait debout, prêt à riposter dès que l'occasion se présentait.

— Regardez qui j'ai trouvé !

Romuald sourcilla.

— Un espion de merde. Il était dans la planque K, quand je l'ai surpris. Je l'ai suivi à son hôtel.

— Beau travail. répondit Auguste. Amène-le par ici.

C'était sûrement le bon moment pour s'enfuir. D'un coup de coude dans le ventre d'Oscar, l'étudiant put se libérer de sa temporaire emprise. Il courut jusqu'à un vieillard qui roupillait. Il était chauve, moustachu, habillé dans un long manteau de plumes noires. Il portait des chevalières gothiques et avait des gargouilles tatouées sur les mains. Il avait l'apparence d'un corbeau.

Conan lui vola sa canne et se mit en garde devant le bison qui levait la tête pour regarder le jeune de haut.

— Hein ? Tu veux te battre ? T'es sérieux ?

— Je vous demande juste de me laisser tranquille. Je ne veux aucun ennui.

— Pourtant, c'est toi qui est armé. rétorqua Phesilos.