DEUX OPPOSÉS - TOME 1

CHAPITRE 25

POINT DE VUE : AVA

L'enterrement à commencé depuis maintenant dix minutes et mon frère nous a rejoint entre temps. Roberto a pris la parole ainsi que Ben et voici maintenant mon tour de parler.

Je me suis promis de le faire pour mon père... Ne l'ayant pas fait pour ma mère par manque de courage sans doute, je ne me voyais pas refaire la même chose pour mon père.

Alors me voilà devant tous ses gens, dont la majorité que je ne connais pas, m'apprêtant à faire un « discours » pour mon père...

Je vois tous mes amis au premier rang qui me lancent tous des regards encourageants ce qui m'aident beaucoup... et Hayden, au fond, qui hoche la tête pour m'inciter à faire ce que je m'étais promis de faire.

Je prends une grande inspiration, histoire de me donner la force de ne chialer en plein milieu de mon discours et je me lance. Prête à dire au revoir à mon père après lui avoir dit ce que j'ai à lui dire.

-Aujourd'hui je ne vais pas m'adresser à vous. Je commence en regardant les gens présents. Non. Je vais m'adresser à mon père. Le premier homme de ma vie. Une des personnes pour qui j'aurai pu tout donner. Papa, tu as été souvent absent mais ça ne m'a pas empêché de t'aimer comme je t'aime encore maintenant. De tout mon cœur et plus encore. Tu m'as tout appris, tu es celui qui a contribué à forger la personne que je suis maintenant et la femme que je deviendrais plus tard...Ce qui me rend le plus triste, c'est que tu ne pourra pas me voir évoluer. Que tu ne sera pas là quand j'appliquerai tout ce que tu m'as enseigné. Voir que j'ai écouté tous ce que tu m'as dit dans les moindres détails.
Mon père n'était pas quelqu'un qu'on qualifierait de gentil. Certaines personnes se regardent, pensant sûrement que je devrais me concentrer que sur les bons côtés de mon père. Mais c'est la encore, que je vois qu'ils ne connaissent pas vraiment la famille Meyer. Il était plutôt du genre à te dire ce qu'il pensait, peu importe si ça te faisait du mal ou pas. Il s'en foutait royalement, il partait du principe que te dire la vérité sur ce qu'il pense, te fera avancer. Alors excuse-moi papa mais je ne vais pas dire que du bien de toi parce que si tu étais là, tu me dirais sûrement que tu te fais chier pendant mon discours.

Certains rires se font entendre mais se meurent rapidement.

-T'étais pas du genre cadeaux ou quelques attentions que ce soit. Les seuls endroits où tu emmenais tes enfants étaient des stands de tirs mais je dirais que c'était notre parc pour enfant à nous. Un sourire apparaît sur le visage de mon frère. Je ne vais non plus être totalement ingrate parce qu'il y a moyen que tu sorte de ta tombe pour me demander quel est ce bordel. De nouveaux rires. Tu nous emmenais à la fête foraine trois fois par ans et c'était les meilleurs jours de l'année à chaque fois. Il n'y avait que nous quatre, toi, Alec, moi et maman qui nous regardait de la haut. Maintenant, au lieu de t'inquiéter pour ton « business », tu ferai mieux de te dire qu'Alec va très bien gérer et que tu peux retrouver ta femme en paix. Alors voilà papa, je sais que tu seras toujours là, à me regarder et à râler quand je ferais de la merde mais tu sais très bien que je n'arrêterai jamais d'en faire, à me féliciter quand j'appliquerai encore et encore tes conseils et à me taper mentalement quand je fouillerais toute la baraque pour avoir les réponses que je n'ai pas encore.
Je t'aime papa, tellement que peu de personne ici peuvent l'imaginer et n'arrêterais jamais d'agir en pensant à ce que tu aurai fait à ma place parce que tu étais et sera toujours mon exemple, jusqu'à la fin de ma vie et malgré toutes les choses que tu m'as caché, ta place sur le piédestal que je te dédiais, est toujours bien présente et le sera toujours, tu n'as plus qu'à rester dessus...

Un long silence suit la fin de mon discours, je rejoins mes amis qui me sourit tristement mais je suis contente de l'avoir fait. Une étape de passer et maintenant je vais pouvoir avancer après avoir dit au revoir à mon père.