CHAPITRE 48

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POINT DE VUE: AVA

Comment fait-on dans ce genre de situation?

J'en ai connu des morts... Enfin, j'en ai connu deux... Ou trois à la limite. Ma mère, mon père et mon chat: Foufoune... C'est mon frère qui l'a appelé comme ça. Et si je rentrais chez moi, me poser dans mon lit, sous ma couverture, une limonade à la main et que je coupais mon téléphone?

Oui, c'est bien ça, faisons ça...

Je respire de plus en plus vite. Je roule de plus en plus vite. Je me dis que je ne serais jamais tranquille ne serait-ce qu'une semaine. Mon frère vient de m'appeler. Je dansais tranquillement avec Ben comme à chaque soirée que nous faisons tous les deux et hop! Un putain d'appel de mon frère.

"Il faut que tu vienne maintenant. C'est Will" M'a-t-il dit alors que mon verre s'est échappé de mes mains.

Il m'a donné une adresse au fin fond de la cambrousse.

Qu'est-ce qu'ils foutaient là-bas d'ailleurs?

J'ai l'impression d'avoir énormément de mal à respirer, peut-être parce que c'est le cas. Si ça se trouve, je me fais peut-être de fausses idées et Will veut simplement me faire une surprise.

Non arrête de rêver.

Je me suis dit un truc après la mort de papa: "Si quelqu'un d'autre que j'aime meurt, je me barre de cette ville".

On s'est mit d'accord sur ça avec Alec. On partira tous les deux.

Si Will meurt, je me barre. Je vais au Mexique ou au Canada, ou même en France, on a une maison là-bas. Partout, je m'en fou mais je sais que je ne supporterais pas de rester à Los Angeles plus longtemps après avoir perdu autant de personne. C'est peut-être un peu égoïste mais il faut savoir l'être des fois et je pense que dans ces circonstances, j'aurai le droit.


J'arrive dans une forêt assez dense, un chemin est quand même tracé pour que j'y passe avec ma voiture. Le nom d'Hayden apparait pour la millième fois sur l'écran de mon téléphone mais je ne réponds toujours pas. Je ne suis pas sûre de pouvoir tenir une conversation maintenant. J'ai trop peur pour Will, je ne sais pas dans quel état je vais le retrouver et qu'est-ce qu'il s'est vraiment passé.

Je ne suis pas bête, je sais très bien à l'entente de la voix de mon frère que c'est quelque chose de grave mais je préfère me voiler la face encore un peu.

Je m'arrête devant une vielle maison qui à l'air abandonné de l'extérieur. Les motos des gars et la voiture de mon frère se trouvent devant. Je sors, les mains tremblantes, mon téléphone vibre encore une fois dans ma poche, je l'ignore toujours. J'avance vers la porte d'entrée et ouvre sans toquer. Je sors le couteau que j'ai toujours sur moi, on ne sait jamais.

J'avance et suis surprise de voir une maison tout à fait moderne, en contraste avec la vue de la maison complètement négligée de l'extérieure.

-PUTAIN DE BORDEL DE MERDE! Hurle une voix à l'étage.

La voix de Devon...

-Si on perd à nouveau quelqu'un cette année, il y a moyen que je me flingue. Ajoute-t-il.

Pour une fois qu'on est d'accord sur quelque chose. Bon, je n'ai pas totalement présenté les choses comme ça mais ça part de la même intention. On ne veut pas avoir une nouvelle mort dans nos vies.

Je monte les escaliers doucement en réfléchissant à nouveau aux mots de Devon. S'il parle de mort, ça veut dire que Will est dans un état critique?

DEUX OPPOSÉS - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant