Concernant les premiers rendez-vous, ce n'était pas le pire que Steve ait jamais connu, mais on en était quand même pas loin. Le pire restait probablement la fois où il avait emmené un rencard au carnaval et qu'il s'était vomi dessus (et sur elle) avant même d'avoir pu baiser la fermeture d'éclair de son costume. C'était le premier et le dernier échange de fluides entre eux deux, et Steve avait quand même du payer le nettoyage à sec.
Sur une tenue de carnaval. Où va le monde?
Pourtant, le rencard qu'il était entrain de vivre était proche du désastre. Il était fatigué et assoiffé et il n'y aurait jamais assez d'herbe dans le monde entier pour contrebalancer la cacophonie de cries qui était - apparement - considéré comme de la musique. Steve n'était de toute façon pas le genre de personne qui devrait se trouver à quelque chose nommé "Death Fest" (littéralement, le festival de la mort). Son rendez-vous l'avait laissé, partant se rapprocher de l'avant de la scène pour voir de plus près les musiciens.
Si on pouvait les appeler ainsi.
Il avait essayé de la suivre, mais elle avait finalement crié quelque chose à propos de son chemin et l'avait remercié pour le billet. Steve l'avait pris comme un rejet de sa part et avait réalisé que très probablement il ne récupérait jamais son argent.
Putain de conneries.
Il jeta un regard dans la foule, à la recherche de Robin, espérant que celle-ci avait un rendez-vous infiniment meilleur que lui — bien que, techniquement, tout cela était sa faute. Elle lui avait demandé (en réalité : contraint et fait chanter) d'acheter des billets pour quatre : elle, la fille avec qui elle sortait, l'amie de cette fille et Steve.
Devine combien de personne l'avait remboursé.
Une.
Et ce n'était pas Robin.
Du coup, il aimait bien sa petite amie, même si son jugement était simplement basé sur le Lydia qu'il avait reçu plus tôt.
La partie la plus merdique n'était même pas d'avoir été abandonnée lors d'un concert. Steve était un grand garçon, il pourrait survivre en étant la bonne poire si cela rendait sa meilleure amie heureuse. La partie la plus merdique était que le concert était dans un champ à environ 45 minutes de la ville et qu'il était aussi le moyen de locomotion de tout le monde.
Il a envisagé de partir pendant 2 secondes.
(ok, 2 minutes)
Au moins, savoir qu'il avait les clés de la voiture signifiait qu'il ne pouvait pas être laissé là sans que personne ne lui dise qu'ils partaient, ce qui était absolument une peur de sa part dans les moments comme celui-là.
Il était certain qu'il avait des traumatismes d'enfance, notamment concernant sa phobie de l'abandon, desquels il ne s'était jamais défait. Il aurait probablement du en parler à son thérapeute, mais en même temps, il avait attribué une bonne partie de ce traumatisme à la raison pour laquelle il n'était désormais plus un sale con. Effectivement, ce n'était pas génial de se rendre compte que la plus belle partie de sa personnalité n'existait que parce que ses parents étaient des fantômes dans la vie de leur propre fils.
Mais, définitivement, il devait, peut-être, parler de ça à son thérapeute. Merde. Apparement, le fait de se tenir seul au milieu d'une foule de milliers de personnes l'avait rendu introspectif.
C'était juste un minuscule "mental break-down". Ça ne comptait même pas, se dit-il en se frottant les bras à travers sa veste coupe-vent.
Steve était cool.
N'est-ce pas?
Putain, n'est-ce pas?
Heureusement que Robin passait un meilleur moment que lui, avec son rendez-vous. Il sortit son téléphone de sa poche pour vérifier.
Pas de message. Elle passait définitivement un bon moment avec son "amie" lesbienne qui payait ses dettes.
Steve : est-ce que tu t'amuses ?
Steve : nous pouvons partir quand tu es prête
Ce n'était pas trop désespéré, n'est-ce pas ?
Steve : je suis à 100 % prêt maintenant.
Voilà. Ce message semblait très bien faire passer son désespoir.
Métal. Ou Grunge. Ou quoi que ce soit. Ce n'était vraiment pas son truc. Il n'était même pas sûr, au bout de sa cinquième heure au Death Fest, qu'il aimait la musique. N'importe quelle musique.
Toute la musique.
Puis vient cet instant, où il se sentit presque transcendant dans la marijuana, l'odeur de sueur et l'air humide d'un mois d'août. Le champ sentait comme une aisselle qui évacuait des relents d'alcool, et il n'était même pas sur d'arriver à respirer totalement. Steve recula de quelques pas de plus en direction du bord du champ, près de caravanes garées. Peut-être que s'il pouvait trouver un moment pour s'entendre réfléchir ou trouver un endroit où s'asseoir, il..
Il était désormais en mesure de demander un rabais pour personnes âgées.
Wouah.
Il pensait même à comment procéder pour retourner à sa voiture - il pourrait s'y asseoir et écouter sa propre musique sur Spotify pour essayer de noyer le bruit provenant du concert. Non, c'était probablement loin d'être la pire chose qu'il pouvait faire. Il pourrait mettre son téléphone à charger tout en jouant à des jeux mobiles. En plus, il y avait des bouteilles d'eau - bien que tièdes - dans le coffre et il mourrait de soif. Oh, et il pourrait enlever cette veste stupide sans avoir peur de la perdre.
Steve a pris une seconde pour s'appuyer sur une barrière en métal, regardant curieusement les caravanes garées en se demandant s'il y avait un raccourci vers sa voiture. Il ne pouvait pas voir grand-chose. Il y avait des gens qui parlaient à côté de la caravane la plus proche, mais il ne pouvait voir qu'une guitare et un pantalon en cuir.
Pantalon en cuir dans cette chaleur ? Wow.
Peut-être qu'il faisait plus frais loin du public ? Hmmm.
Il y avait aussi un garde qui se tourna et se dirigeait vers Steve dès le moment où il le vit, déjouant immédiatement tous ses plans.
Eh bien. Les bonnes choses ne durent jamais, mais peut-être pourrait-il charmer à sa manière ? « Désolé, je ne fais que me reposer ! » dit-il joyeusement. Totalement inoffensif. Le garde n'avait pas l'air impressionné, mais derrière lui, la personne dans le pantalon inclina la tête, légèrement. Il semblait les écouter.
Steve n'était pas sur le point de fournir quelconque divertissement. Les gens de l'autre côté de la clôture étaient peut-être « avec le groupe », mais Steve n'en avait rien à foutre d'eux.
« Vous ne pouvez pas rester ici », déclara l'agent de sécurité, ce qui ne sembla pas sympathique aux pauvres pieds de Steve. Son corps avait été fait pour s'appuyer contre les choses et avoir l'air cool, pas pour tenir debout aussi longtemps.
Peut-être que si on lui donnait plus de temps, il pourrait essayer de séduire quelqu'un ?
Non.
Pas de mauvaises pensées, Steve.
« Savez-vous où se trouve la sortie la plus proche ? » Steve demanda. « Je ne pense pas pouvoir rester beaucoup plus dans ce champ. »
Pantalon en cuir jeta un coup d'oeil en direction de Steve, à l'entente du son de sa voix. Puis s'était à nouveau tourner, son visage à nouveau hors de vue du garçon. Pendant une seconde, Steve eut l'impression de le connaître et a plissé les yeux tout en étudiant l'arrière de son sweat à capuche, essayant de se souvenir d'où.
Impossible, n'est-ce pas ?
« Ouest », répondit l'homme, toujours glaciale.
« Je ne suis pas un GPS. Dans quelle direction se trouve l'ouest ? » Steve a dit, agacé et grincheux.
Puis Pantalon en Cuir se tourna à nouveau vers l'arrière et fixa Steve. « Qu'est-ce que tu fous ici ? » lui lança-t-il, toujours entre les caravanes.
Qui ? Steve résista à l'envie de regarder autour de lui avant de pointer son propre visage.
« Oui, Harrington, toi. »
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𝐒𝐓𝐑𝐀𝐈𝐆𝐇𝐓 𝐊𝐍𝐈𝐅𝐄, steddie.
Fanfiction༘✶ . ❪ 𝐒𝐓𝐑𝐀𝐈𝐆𝐇𝐓 𝐊𝐍𝐈𝐅𝐄 𝐓𝐇𝐑𝐎𝐔𝐆𝐇𝐓 𝐓𝐇𝐄 𝐇𝐄𝐀𝐑𝐓 ❫ ꜜ ━━ this song called "Straight Knife Through The Heart" and she is dedicated to my super straight high school crush, Steve Harrington. STEVE HARRINGTON ⎟EDDIE MUNSO...