Depuis le règne d'Étoile de Feuille, le code du guerrier a été laissé dans l'oubli pour laisser place à un tout nouveau code. Des conflits sans queue ni tête s'enchainent à présent entre les clans qui, malgré qu'attachés au même code, ne semblent pa...
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─ 𝙻𝚎 𝚟𝚎𝚗𝚒𝚗 𝚍𝚎 𝚕'𝚒𝚗𝚓𝚞𝚜𝚝𝚒𝚌𝚎 ─
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─ Petit Loir arrête de faire ton bébé et contente toi de me suivre ! rouspéta Petit Gui en battant furieusement de la queue, démontrant son mécontentement à son frère.
─ Mais en attendant si on se fait surprendre c'est moi qui va subir les éclairs de Lueur de l'Aube ! protesta Petit Loir en fronçant les sourcils. T'as toujours été son petit préféré.
Petit Gui leva les yeux au dessus de son épaule puis reporta son attention vers l'avant la minute même.
─ C'est bien pour cette raison que je te force à me suivre.
Petit Loir feula dans ses moustaches, énervé. Il ne savait même pas pourquoi il continuait de suivre Petit Gui au travers du campement alors qu'il savait très bien qu'il pouvait juste rentrer à la pouponnière sans soucis. Qu'est-ce que Petit Gui pourrait y faire de toute façon ? Toutefois, l'idée de faire une petite aventure dans la tanière du chef le faisait frémir d'excitation. Petit Loir pouvait sentir ses poils soyeux se dresser sur sa nuque tellement la hâte lui tordait l'estomac. Plusieurs minutes avant, les deux chatons avaient attendus dans l'ombre avec impatience qu'Étoile Jaune parte en patrouille comme prévu avec les autres combattants et à présent, il ne restait plus que quelques combattants qu'il n'avait jamais croisé auparavant. Lui et son frère avançaient à pas feutrés dans l'ombre des arbres du campement, les queues entre les pattes. Petit Loir, lui, regardait avec attention le moindre mouvement des combattants tandis qu'ils passaient sous un tronc d'arbre à bordure d'une des tanières. Une chatte noire était dos à eux, le dos raide et les pattes qui massaient la terre avec fermeté. Petit Loir était impressionné par l'impressionnante musculature dans les pattes de la féline et il crût même lâcher un hoquet de stupéfaction, mais Petit Gui plaqua aussitôt sa queue contre le museau de celui-ci pour le faire taire. L'oreille de la guerrière remua et Petit Loir retint sa respiration, figé sur place. Heureusement pour eux, la guerrière finit par se relever et partit rejoindre un combattant qui sortait de la grotte des soigneurs. Petit Gui tourna la tête vers Petit Loir avec les sourcils froncés et les crocs à découvert.
─ T'as bien faillit nous faire cramer, souffla le petit chat brun. Allons-y vite avant qu'elle ne revienne...
Petit Loir ne répondit pas aux reproches de son frère et le suivit simplement entre les hautes herbes du campement, le ventre à ras le sol. Leurs positions était désastreuse et loin d'être discrète, mais pourtant, aucun chat autour d'eux ne semblait les remarquer. Lorsqu'enfin ils arrivèrent à l'entré du roc et qu'ils eurent à peine le temps de pouvoir ressentir la forte satisfaction d'être vainqueur, un frémissement retentit et les deux petits se cachèrent aussitôt. Une fourrure grise appartenant à l'un des apprentis du clan venait d'émerger de l'antre du meneur, de la mousse dans la gueule. Ce devait être Nuage de Marmotte, l'un des apprentis esclaves du clan. Les yeux de Petit Loir s'illuminèrent d'émerveillement en croisant ceux du jeune félin. Malgré son titre qui le force à la soumission du clan entier, Nuage de Marmotte était différent de tous les autres esclaves. Sur son faciès on pouvait y découvrir détermination et fierté, voire même l'expression d'une envie dévorante de prouver sa valeur à tous en dépit de son titre. Petit Loir voulait être comme lui, mais comment un si petit chaton peureux comme lui pouvait bien le devenir ? Ses oreilles se plaquèrent contre son crane, l'air penaud. L'envie pressante d'explorer la tanière d'Étoile Jaune s'était volatilisée en un seul instant. Toutefois, il ne pouvait pas se permettre d'abandonner alors qu'il était si près du but, cela le rendrait encore plus peureux qu'il ne l'est déjà. Lorsque Nuage de Marmotte était en train de partir vers le buisson des esclaves en lançant un bref regard derrière lui, Petit Loir était sûr qu'il les avait repérés. Mais pourquoi n'avait-t-il rien dit ?
