À la vie à la mort 1&2

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Point de vue de Jordan

Cela fait déjà une semaine que je suis rentrée chez Cole.
PJ a tenté de localiser William, mais quelque chose semble brouiller le signal. Cela nous conforte dans l'idée qu'il pourrait encore être en vie... et par ricochet, Kanye aussi.
Ce soir, une nouvelle commission est prévue.

Comme promis, Peter a pris Cassy sous son aile. Quant à Ian... nous ne nous sommes pas échangés un seul mot depuis mon retour.
Par je-ne-sais-quel miracle, je n’ai eu aucune nouvelle de Kayden Jones non plus. J’imagine que je le croiserai ce soir.

Demertria, elle, reste persuadée que Maïa est une suspecte potentielle. Avec Cole, nous avons donc décidé d’enquêter discrètement sur elle.
En parlant de Cole... Peu importe ce que pensent les autres de son comportement, avec moi, il est tout simplement parfait. Un véritable ange tombé du ciel.

— La Terre appelle Jordan, eh oh...

— Hein ? Tu me parlais ? dis-je en sortant de mes pensées.

Cole me fixe avec ce sourire que j'adore.

— À quoi tu pensais ? demande-t-il doucement.

— Me regarde pas comme ça, toi ! T’as oublié qu’on doit rester chastes jusqu'à mes prochaines règles ?

— Ce qui me laisse 15 jours avant de pouvoir t’avoir entièrement à moi, murmure-t-il en me sautant dessus pour m’attraper dans ses bras.

Ces moments de tendresse me font du bien. Ils sont notre bulle d’oxygène dans ce monde étouffant.

— Tu as une idée de qui pourrait être la Reine ? je demande en m'accrochant à lui.

— Aucune, et je n’ai pas le moindre indice, répond-il en soupirant.

— Tu ne penses pas que les autres devraient déménager ? Si elle connaît leurs adresses...

— Mauvaise idée. Il faut qu'ils restent accessibles. Si elle avait voulu les tuer, elle aurait déjà piégé l’un de ses colis. Cette "Reine" veut être retrouvée.

— Mais qui ça pourrait bien être ?

— Le temps nous le dira, murmure-t-il.

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20h30

Nous sommes déjà en route pour la commission. Cette fois, nous n’assistons pas à la réunion des chefs : nous devons attendre que la Murder Incorporation soit sollicitée.

— Alors, l’ange est enfin réapparu, lance Kayden d’une voix moqueuse.

— Toi, tu ne m'as clairement pas manqué, je réplique sèchement.

— C’était quoi ton excuse ? Mission secrète ? Maladie ? continue-t-il en s’approchant dangereusement.

— Ne fais pas un pas de plus, grogne Cole en se plaçant devant moi.

— Sinon quoi ? rétorque Kayden en le défiant du regard.

— Déjà que si on n’a plus aucune piste, c’est grâce à ton idiotie, balance Demertria. Ne viens pas rajouter de l’huile sur le feu ce soir, Jones.

— Mon idiotie ? répète-t-il, furieux.

— Si t'étais resté professionnel, t’aurais pas détruit l’ordinateur ! Ce milieu est bien trop dur pour laisser parler tes émotions, Jones. Laisse-les à la maison avant de sortir, je tranche froidement.

— Hypocrite, murmure-t-il.

— Pardon ?

— Toi, tu les as laissées à la maison, tes émotions, Jordan ?

— Où est-ce que tu veux en venir ? intervient Cole en se crispant.

— À toi, justement, ricane Kayden.

— Ne me cherche pas, prévient Cole d’une voix glaciale. Je ne suis pas Braison.

— Me mêlez pas à ça, grogne ce dernier.

— Sérieusement, vous trouvez pas qu’il y a mieux à faire que de vous chamailler ? s’emporte Catalya. On a une folle à nos trousses et vous, vous agissez comme des gamins de quatre ans !

À cet instant, un homme entre pour convoquer la M.I.
En silence, tous les nerfs à vif, nous le suivons.

Je revois mon père pour la première fois depuis notre dernière altercation. Il se tient toujours à la droite de Peter.

— Il est temps de mettre les choses au clair, entame Peter. Tout le monde veut comprendre cette histoire d’attaque groupée.

Braison se charge de faire un résumé de la situation aux autres cartels.

— C’est étrange, commente Dylan Hichem, représentant des N.Y Pirates. R.A.S chez nous.

— Idem chez les Die Hard, confirme Zlatan. Cet ennemi semble n’en vouloir qu’à vous. Qui pourrait avoir intérêt à attaquer uniquement vos cartels ?

— Tous les autres, réplique Peter d’un ton sec. Peut-être même vous... pour s’approprier nos territoires.

— Je suis bien d’accord, renchérit Bruce Jones.

— Avec tout le respect que je vous dois, je ne pense pas que ce soit un des cartels ici présents, intervient Cole, attirant sur lui tous les regards.

— Pourquoi ? demande Peter, intrigué.

— Je pense que cette personne n’est pas physiquement proche de nous. Elle a des infiltrés dans notre cercle, mais ce n’est pas un coup direct d’un autre cartel.

— La théorie d’une taupe est plausible... Mais comment être sûrs que ce ne sont pas eux qui tirent les ficelles ? insiste Peter.

— On est liés par un traité, rappelle Dylan. Et dans notre milieu, la parole donnée est sacrée.

— Exactement, confirme Zlatan.

— Nos affaires n’ont été mêlées qu’une seule fois, souligne Stéphan.

— Medellín, murmuré-je.

— Vous pensez que la Reine, c’est Santana ? demande Catalya, sceptique.

— Elle a dit qu’il y avait une taupe. Javier aurait vendu la formule à la Rose Noire, explique Cole.

— On n’a rien acheté ! se défend Kayden. On a juste reçu un paquet avec une formule. On l’a testée et ça s’est révélé être un coup de maître.

— Maintenant que tu le dis, se rappelle Stéphan, il y avait écrit "Cadeau de la part d’une amie" sur le paquet.

— Donc, ce n’était pas Javier la taupe ? s’interroge Braison.

— Peut-être une taupe, mais pas dans nos rangs, ajoute Kayden.

— Le chimiste, souffle Demertria.

— Je savais qu’on devrait finir par l'interroger, grince Braison.

— Bien, conclut Peter. Une piste à explorer ! Ce sera tout pour aujourd’hui. Vous pouvez disposer.

La réunion s’achève.
Je m’approche de Peter pour demander des nouvelles de Cassy. Il me rassure : tout se passe bien, elle est en sécurité.

Même si l’idée ne me plaît pas, il va falloir reprendre contact avec Santana.
Cole et moi saluons les autres, et nous rentrons ensemble, préférant garder nos pensées pour nous.