Chapitre 2: - La nuit de noces

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Après une nuit d'insomnie, je me mis à vérifier mes affaires afin de m'assurer de n'avoir rien oublié. L'avant-veille, mes amies et moi étions allées faire le plein de lingeries et de bine-bine (collier de perles autour des reins). Ma valise bouclée, Bassirou vint me chercher à huit heure du matin tapante, comme convenu. Contrairement à moi, il était tout souriant et il me fit même la remarque :

- Pourquoi fais-tu cette tête d'enterrement ?

- Je suis lessivée, c'est tout !

- Hum, tu es lessivée ou stressée ?

Je ne répondis pas, je me mis juste à me mordiller les lèvres. C'était mon tic lorsque j'étais stressée, nerveuse ou angoissée. Cependant, Bass comprit immédiatement ce qui clochait et il essaya de trouver les mots justes pour me rassurer :

- Je ne te ferai aucun mal ma chérie alors détends-toi, je ne suis pas un animal et je sais que c'est ta première fois, alors relax stp.

- Tu as raison...

Une longue route nous attendait. Je lui remis une clé USB où j'avais pris le soin d'enregistrer une playlist. La musique finit par m'apaiser. J'avais toujours du mal à réaliser que j'étais mariée, mon époux également. Il ne cessait de me prendre la main, de m'embrasser en ne cessant de répéter « ma femme ».

Si une voyante m'avait prédit qu'Idrissa ne serait pas mon mari, j'aurai remis en doute toutes ses compétences. Pour la simple et bonne raison que c'était mon premier amour, mon amour d'enfance. Celui sans qui, je ne m'imaginais pas vivre. Nous étions ensemble depuis aussi longtemps que je m'en souvienne et sa famille m'adorait. Je considérais notre mariage comme acquis sauf que Dieu avait tracé une toute autre route pour moi. Notre idylle était loin d'être un conte de fée. Après plusieurs trahisons, je décidai de me faire une raison en me séparant de lui, même s'il m'en avait fallu du temps pour réaliser que je méritais beaucoup mieux que lui et que dans un couple, l'amour n'était pas uniquement ce qui comptait. Le respect y jouait également un rôle primordial. Idi m'aimait cela faisait l'unanimité mais il ne me respectait pas et il était tout simplement incapable de rester fidèle !

Quelle femme ne rêverait pas d'épouser son premier amour ? Je m'étais accrochée dur comme fer à cette idée et c'est peut-être pour cela que j'ai fermé les yeux aussi longtemps sur tous ses faux pas. Aussi douloureuse qu'avait pu être notre rupture, je ne regrette qu'une chose : le temps que j'ai perdu et que je ne rattraperai jamais. J'étais tellement obnubilée par lui que je refusai d'admettre qu'un autre homme pouvait me rendre heureuse. Je pensais pouvoir le changer ; le façonner à mon image ; Après de nombreuses tentatives se soldant constamment par un échec, je compris que « jikko ak borom pax » donc il est inutile de perdre son temps et son énergie. Néanmoins, derrière chaque épreuve, il y a toujours une leçon. J'ai retenu la mienne et une chose est sûre : je ne commettrai plus jamais les mêmes erreurs. Avez-vous remarqué que dans certain cas, c'est la personne la moins probable qui devient notre conjoint ou conjointe ? Il arrive même que ce soit quelqu'un que nous pensions détester et que nous rejetions sans lui laisser la moindre chance. Pire, cela peut même être une personne qui n'était pas forcément notre genre à la base et au finish, on se voit aimer cette personne d'un amour sincère et pur et mariée à elle, pour le meilleur et le pire...

Nous arrivâmes enfin à destination. L'hôtel était tellement sublime que je ne pus m'empêcher de prendre des vidéos ainsi que des selfies avec mon mari (bien qu'il détestait être pris en photo). En revanche, c'était un photographe amateur ; Il prenait des photos époustouflantes et contrairement à moi, il se servait d'un appareil photo numérique de dernière génération. Il immortalisait les cadres, les personnes autour de lui et même tout ce qu'il voulait immortaliser. Son appareil photo était son siamois et il l'emportait partout où il allait.

Les confidences d'une épouse indignéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant