Les confidences d'une épouse indignée

Chapitre 10: - Si près et pourtant si loin

Je saluais le gardien puis je lui expliquais que je me rendais au quatrième étage, il me répondit avec un sourire en me disant :

-Les ascenseurs sont à votre gauche !

-Merci beaucoup.

Je pris donc l'ascenseur. Mes palpitations étaient toujours aussi intenses. J'avais la peur au ventre. Arrivée enfin devant la porte 1A, j'appuyais sur la sonnerie, tout en couvrant l'œil de bœuf avec mon doigt afin que Mor ne me voit pas. Il ouvrit la porte, à moitié habillé et surpris de me voir :

-Sora ? Que fais-tu ici ?

-Où est Mor ? Je sais qu'il est là !

-Hein ?

Je poussais violement la porte avant d'entrer dans l'appart. Je commençais d'abord par le salon qui empestait la cigarette et où i y avait une bouteille de vin et de deux verres, sur la table basse. J'en déduisis alors qu'il n'était pas seul. Je décidais alors de faire le tour des pièces, une à une avant d'atterrir dans la chambre. Le lit était défait et j'entendis la chasse de la salle de bain.

-Je te tiens cette fois-ci !

Je poussais la porte et tombais nez à nez avec une femme complétement nue.

Mor me regarda refermer la porte, ne comprenant rien à mon attitude :

-Mais qu'est ce qui t'arrive Sora, tu débarques chez moi et tu me mets à fouiller pièce par pièce ? A quoi cela rime –t-il ?

Si j'avais le pouvoir de devenir invisible ce jour-là, croyez-moi je n'aurai pas hésité à m'en servir, tellement j'étais super embarrassée. La fille sortit de la salle de bain avec une serviette et essaya de comprendre ce qui se passait :

-Tout va bien bb ?

-Oui, c'est la femme de mon Boss. On va discuter au salon, je reviens. Mets-toi à l'aise en attendant !

-Ah fais vite dé, façon je suis chaude là...

-T'inquiète, ce ne sera pas long.

Une fois au salon, Mor me servit un verre d'eau. Mais que m'arrivait-il ? Ce n'était pas du tout mon genre de débarquer comme ça chez les gens et de violer leur intimité. La quête de la vérité me faisait perdre totalement les pédales.

-Mor je m'excuse sincèrement d'être venue comme ça à l'improviste. Je cherchais juste des réponses...

-Je ne sais pas ce que Bassirou a pu te raconter mais il n'est pas chez moi.

-Mais il est pratiquement tout le temps ici non ?

-Pas du tout ! qu'est ce qui te fait dire ça ? Depuis que nous sommes ici, il a dû venir trois fois ici, si je ne m'abuse.

-C'est impossible Mor !

-Ecoute, je ne sais pas ce que vous vous êtes dit mais je t'assure que je dis vrai. Bassirou vient très rarement ici. Il se sert peut-être de moi comme excuse...

Je n'aimais pas forcément Mor, mais j'étais convaincue qu'il me disait la vérité. Bassirou se faisait-il déposer chez Mor pour leurrer son chauffeur ? Quelle était donc sa véritable destination ? J'avais l'impression d'être dans un labyrinthe. A chaque fois que je pensais me rapprocher de la vérité, je m'en éloignais un peu plus.

Je n'avais jamais eu aussi honte de ma vie. Je m'excusais encore une fois auprès de Mor et lui demandais de ne surtout rien dire à mon mari. Mor fut très compréhensif et me promit que ce malentendu resterait entre nous deux. Il me raccompagna jusqu'en bas et attendit que je sois dans le taxi pour remonter. J'avais interrompu sa partie de jambe en l'air. En tout cas, il n'avait pas l'air de s'ennuyer et était déjà très bien intégré.