Lapin

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C'est moi, c'est mon nom, c'est mon surnom. C'est ce que je suis, c'est ce que je vois, c'est ce que je ressent.
Si tenter que je sache réellement ce que c'est que tout ça.

Les autres lapins m'ont toujours sembler insensible. Ils sont vulnérables mais ils semblent vides, comme si les émotions ne les atteignait pas. Comme si ils avaient accepter leurs vie, leurs conditions, et que leurs cœur était devenu une mécanique qui ne fonctionnait que de temps en temps.

C'est ce que je suis, c'est ce que je ressent.

Je ne fonctionne qu'une fois de tant en tant, mais seul le sentiment de vide peut réellement m'envahir. Je fais peu à peu face à l'indifférence des autres, pour mieux forger la mienne. Celle qui souhaite combattre mon moi-même.

Parce que la vie est une cage, on peut à peine y apercevoir les étoiles à travers les barreaux. Et parce que je ne suis qu'un lapin qui va bientôt finir découpé par ses propres mains.
C'est pour ça que rien n'en vaut vraiment la peine. Je me remplit d'insensibilité, car je ne connais que la colère et la tristesse.

Parce que je n'ai que la perte.
Celle de l'amour, celle de l'affection, celle de la liberté. Et celle qui m'a toujours été volé, le bonheur.

Même ailleurs, je reste toujours dans cette cage car elle fait parti de moi. Sinon, que serais-je ?

Un lapin libre dans ce monde, cela n'existe pas.

Pendant que les chiens ramassent des bâtons et que les chats grimpent sur les toits, personne ne pensent à ceux qui ont de l'indifférence dans le regard. Ce regard adressé à leurs propre reflet.

Parce que la vie est passagère et que celle-ci n'a aucune réelle importance.

Les mensonges font mal, car un lapin vaut un prix, pas l'amour.
Car un lapin n'en vaut pas la peine, et il ne mérite pas d'être libre comme les autres.

Pour une soit-disante sécurité.

Parce qu'un lapin peut se faire dévorer par n'importe quoi. Et c'est souvent peut-être mieux ainsi.

D'ici, leurs grande gueule ne peuvent pas m'atteindre et seules leurs dents acérées passent entre les barreaux. Mais j'en ai vu tellement.
Parfois, le lapin aimerait juste que la cage se brise sous cette force monstrueuse.
Mais l'isolement est plus fort que tout, plus fort que le bas, que le haut. Plus fort que le début, et la fin.
L'isolement ne s'arrête pas, il ne s'arrête jamais.

Mourir une fois, mourir deux fois. Rien n'y change.

Personne ne m'aime.

Personne ne m'aime.

Personne ne m'aime.

Ils aiment ce qu'ils voient.
Le lapin blanc.
Pas le lapin rouge.

Ce seul regard, celui que je pouvais supporter. Celui qui parlait plus que des paroles. C'était le tient.
Quand on se regardait, tout disparaissaient entre nous. Tout.
Puis tu t'es envolé, comme des milliers de graines s'envolant dans le ciel. Tu retombais sur ce sol invisible, et faisait naître un champs de pissenlit.

Tu avais créer ton paradis, et celui où je désirais résidé jusqu'à la fin.

Je voudrais être à côté de toi. Regarder tout comme tu le fais souvent. Et fermer les yeux, pour attendre.
C'était sûrement ça, ma vraie raison de vivre.

Mais je t'ai perdu.

Et plus le temps passe, plus les barreaux deviennent épais et dangereux.

Je ne vivrais pas éternellement, et même la soit-disante liberté me rappelle que c'est déjà trop tard.

Je ne veux pas encore être chassé, je ne veux pas encore être seul. Je ne veux pas encore être ici. Ni là-bas.
Je ne veux plus sentir le ciel se fermé sur ma tête. Je ne veux plus jamais quitter la Lune des yeux.
Je veux retrouver mon reflet. Je veux que cette masse sombre me quitte des yeux.
Le lapin noir, juste devant moi.
Celui dans le miroir.

Celui qui me mange un peu plus, chaque jour.

Les mots à l'intérieur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant