Chapitre premier

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"Le sens de la vie c'est justement de s'amuser avec la vie."

M. Kundera

    Depuis toujours, l'envie d'aider mes prochains est présente en moi. Depuis mon plus jeune âge. C'est ancrée en moi, et je ne peux m'en défaire.

    Je me souviens, lorsque j'étais jeune, quand un enfant ayant une capacité motrice réduite voulait jouer avec d'autres enfants "normaux" et que ces derniers refusaient, à cause de sa différence, je m'avançais vers lui.

Et, sans qu'un mot ne soit échangé, je lui tendais ma main, avec un énorme sourire. Bien souvent, une fois avoir séché ses larmes, l'enfant liait nos deux mains, et passait le restant de la journée en ma compagnie.

    Cela m'a suivi durant toute ma jeunesse.

    Au collège, quand une personne n'allait pas bien, je le remarquais immédiatement et je lui demandais s'il voulait en parler. Quand il ne voulait pas, je n'insistais pas plus tout en lui disant que s'il en avait besoin, il pouvait venir me voir.

    Et lorsqu'il se sentait prêt à mettre des mots sur ses émotions et ses sentiments, j'étais là, près de lui, en tant que soutien. Le plus souvent, j'étais silencieuse, attendant tranquillement qu'il vide son sac, et en l'écoutant patiemment.

Parfois, suivant les problèmes ou la relation que j'avais avec lui, je me permettais de lui donner mon point de vue ou quelques conseils. Mais tout en restant à ma place et sans jugement.

    Il est vrai que cela m'a apporté des problèmes. Mais en aucun cas je ne le regrettais. Et aujourd'hui encore. Malgré les nuits blanches causées par mon cerveau qui turbinait sans cesse pour trouver une solution. Ça m'a tellement appris et apporté.

    Et puis j'adorais voir un nouveau sourire naître sur le visage de la personne en face de moi, sa tristesse étant, un temps soit peu, balayée. Je ne supportais pas de voir ceux qui m'entourent morose et mal. J'étais, et je suis toujours, un peu comme une éponge.

Il m'est très facile de me mettre à la place des gens sans difficulté et de ressentir leurs émotions. Ces dernières s'imprègnent en moi, et je dois arriver à les gérer, en plus des miennes. Mais au fil du temps, j'avais appris à le faire.

Ainsi il m'était paru évident que je devais travailler dans la médecine. A mes dix-huit ans, j'ai intégré la Fac de médecine, une fois mon High School Diploma en poche. J'ai fait des études pour devenir médecin, il est vrai, pourtant, même si j'ai réussi à avoir mon Doctorat, je me suis redirigée pour devenir infirmière.

Pourquoi ?

Allez savoir. Je ne sais pas vraiment moi-même. J'avais le niveau pour être médecin et aller haut dans ma carrière. Pourtant au dernier moment, alors que j'étais prise en internat dans un grand hôpital prestigieux, j'ai refusé. Sur un coup de tête, si on veut.

Mais jamais je ne le regretterai. J'aime mon métier et pour rien au monde je changerai ma voie. Le matin, lorsque je me lève, je suis heureuse d'aller au travail. Et ce n'est pas donné à tout le monde. Même si cette profession n'est pas toujours facile. Physiquement et moralement.

Comme ce jour-là.

Travaillant dans différents services, j'avais, il y peu, perdu une mère donnant naissance à son enfant. Cette dernière avait des problèmes de santé graves et n'avait pas survécu à l'accouchement.

Le père, il n'était pas là. Il ne voulait en aucun cas prendre part à l'éducation du nourrisson. La petite, qui s'appelait Luna, sous le désir de sa mère car elle est née un jour de pleine lune, était donc orpheline.

Yes, ForeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant