Chapitre quatre

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"Steve,

Mon amour,

Je sais que tu vas trouver ma réaction plus que égoïste.

Et que jamais je ne pourrais te demander de l'accepter.

Parce que je sais que si les rôles étaient inversés, je ne pourrais pas le faire.

Alors je ne te demande pas de l'accepter.

Juste de comprendre.

Même si je sais que ce sera difficile.

Elle devait s'appeler Samantha. Samantha Izzie Wilson. En hommage à Sam.

Quand les médecins m'ont dit que son cœur s'était arrêté, alors qu'elle était encore en moi, j'ai cru que j'allais mourir. Mourir de douleur. Qu'elle soit physique ou mentale.

Même si avoir un enfant alors que je venais à peine d'être diplômée allait être plus qu'une épreuve, j'en était plus qu'heureuse.

J'ai toujours voulu être maman, depuis petite.

Alors même si quand j'ai appris que j'étais enceinte, j'ai énormément hésité à le garder, jamais je ne regretterai le choix que j'ai fait.

A moins de l'avoir vécu, aucune personne ne peut comprendre la douleur qu'est de perdre son enfant avant même de l'avoir connu. Et je sais que si je t'en avais parlé avant, tu m'aurais dit que tu comprendrais, que tu serais là pour moi.

Sauf que jamais tu n'aurais pu réellement comprendre, Steve.

Ce n'est pas contre toi, je te l'assure.

Mais c'est comme ça.

Avec Marc, nous avons tellement été chamboulés par cette épreuve que notre couple n'a pas survécu. Il a commencé à aller boire dans les bars.

Tandis que moi, je restais prostrée dans mon lit, les images défilant dans ma tête.

C'est en étant alcoolisé, qu'il a commencé à devenir violent avec moi. Je vais t'épargner les détails, parce que je ne veux pas que tu gardes de telles images en tête de moi.

Et puis, tu as débarqué dans ma vie.

Et jamais, je ne t'en serais assez reconnaissante.

Tu as su, sans même le savoir, me relever de mes maux.

Tu as su mieux que quiconque, me redonner goût à la vie.

Tu as su me prouver qu'aucun homme ne se ressemble.

Tu as su me redonner confiance en moi, ainsi qu'en la gente masculine, en qui j'avais perdu toute estime.

Peut-être que tu le sais, peut-être que non...

Mais tu as su faire tout ça en moi, et bien d'autre chose encore, que je ne pourrais nommer.

J'étais perdue.

Et tu as su être ma boussole dans ce monde si vaste.

J'aime à penser que, nous sommes comme ces insignifiants grains de sable, perdus sur des kilomètres le long des bords de mer et qui, à un moment ou l'autre, finiront immanquablement par se faire engloutir par les interminables océans.

Ou encore ces minuscules foyers lumineux, parsemant l'immensité du firmament céruléen, nous donnant infiniment l'impression singulière de n'être qu'une infime, qu'une minuscule partie de cet univers infini, d'une beauté à la fois séduisante, pétrifiante.

Yes, ForeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant