Chapitre deux

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La sentence était tombée. Les derniers examens de contrôle de Luna, avant son envoie dans une potentielle famille d'accueil, avait révélé une masse anormale au niveau de son cœur. C'était le Docteur Hartmann, qui s'occupait du nourrisson, qui avait jugé important de me prévenir.

Elle connaissait mon attachement pour l'enfant et savait pertinemment que je le saurais tôt ou tard. Et surtout, que je me mettrais à paniquer en ne la voyant pas dans sa chambre. Elle savait que j'étais habituée à lui rendre visite à chaque fin de garde et que la mienne se terminait bientôt.

Essayant d'apaiser mon esprit tumultueux, je m'étais isolée dans un coin du parc, assise sur un banc blanc, de la musique dans mes oreilles. Des milliers de scénarios, tous plus affreux les uns que les autres, défilaient à toute vitesse dans ma tête.

Je n'avais pas repris de garde, cette nouvelle m'ayant plutôt assommée.

― Cette fois, vous ne pouvez pas me dire que vous allez bien, je ne pourrais absolument pas vous croire, fit une voix masculine en face de moi.

Je relevais la tête vers cette dernière et fut assez surprise de voir le grand Captain Rogers devant moi, qui me souriait tendrement.

― Je ne peux plus nier, il est vrai, avouai-je en retirant mes écouteurs.

― Vous ne voulez toujours pas en parler ? voulut savoir le grand homme en prenant place à mes côtés.

― C'est... assez compliqué... murmurai-je les larmes me montant instantanément aux yeux.

Je détournai mon regard de l'homme, peu désireuse qu'il soit témoin de ce moment de faiblesse.

― Qu'est-ce que vous écoutez ? me demanda le Captain, ayant décidé de faire un brin de conversation avec moi apparemment.

― My Tears Are Becoming A Sea de M83, lui répondis-je.

Puis voyant son air interrogateur, qui me fit doucement rire au passage, je lui tendit l'un de mes écouteurs blancs, pour l'inciter à le mettre afin qu'il découvre ce groupe dont j'appréciais beaucoup la musique.

― C'est assez triste, me fit-il remarquer en me rendant l'écouteur, après avoir écouté quelques instants la musique.

― C'est vrai que ce n'est pas la plus joyeuse de toute, lui accordai-je en coupant la musique sur mon téléphone.

― Je suis sûr que vous êtes du genre à écouter de la musique en accord avec vos émotions.

― C'est bien vu, confirmais-je avec un petit sourire.

― Je dois avouer que je suis pareil par moment, m'apprit Rogers. Au fait, je n'ai toujours pas demandé quel était votre nom !

― Joey Wilson, me présentai-je. Mais tout le monde m'appelle Jo.

― L'un de mes amis s'appelle aussi Wilson. Sam Wilson, vous le connaissez ?

Durant quelques secondes, plusieurs souvenirs d'enfance rejaillirent dans mon esprit, comme un vieux dessin-animé. Bien sûr que je le connaissais.

― En effet, je le connais, lui avouai-je, d'une voix pleine d'émotion. C'est mon cousin. Mais ça fait quelques années que je l'ai perdu de vue.

― Vraiment ? s'étonna le blond, surpris. Pourquoi cela ? Enfin si ce n'est pas déplacé...

Il semblait assez gêné de sa propre demande, comme si ses mots avaient dépassé sa pensée. Mais je trouvais ça assez mignon à vrai dire. Intérieurement, je pesais le pour et le contre. Cet homme, qui était en face de moi, avait su me mettre en confiance. Et ce, dès le début.

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