𝑰𝒍 𝒆𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒖𝒏𝒆 𝒇𝒐𝒊𝒔... [Fanfiction ⒷⒾⒼ⑤]

Chapitre 2 : Différent

— De la magie... murmurai-je.

Je tournai à nouveau les pages du livre d'un air perdue. Elles sont encore et toujours vierges. Seul le texte que je venais de lire persistait.

C'était vraiment étrange. Quelques secondes plus tôt, je n'arrivais plus à faire un mouvement. Ne serait-ce que fermer une paupière. Y aurait-il un lien ?

— Anna, fis-je. Où as-tu trouvé ce livre au juste ? Je ne l'ai jamais vu dans la bibliothèque du palais ni l'autre.

Je n'eus aucune réponse. Je levai alors les yeux, m'attendant à la voir elle aussi bouleversée par ce qui venait de se produire mais je me figeai instantanément à la place. C'était pas possible.

Devant moi se tenaient Anna, me regardant en arquant un sourcil et Kristoff, penché près à se servir une nouvelle part de cake.
Ils ne bougeaient plus. En fait ils étaient même devenus gris et... rocheux ? C'était de la pierre ? Peut-être bien. On aurait dit qu'ils avaient croisé la route de Méduse mais plusieurs siècles plus tôt. Des fleurs et des mauvaises herbes avaient poussé tout autours d'eux.

Je me rapprochai lentement de ma sœur. Elle aurait pu commander au meilleur sculpteur du pays de créer une statue à son effigie. Aucune n'aurait réussi à égaler celle-ci.

— Je te sortirais de là, dis-je en glissant mon doigt le long de son nez.

Je ne savais pas si elle pouvait m'entendre ou me voir ou même si je disais cela à moi plutôt qu'à elle.

Ma vue s'était embuée. Pourtant avec Anna, on devait avoir l'habitude d'être statufiées, non ? A la différence que ce jour là, elle était devenue de pierre et non de glace.

Grand Pabby saurait réparer ma famille. Malheureusement, il était trop loin. Je devais me contenter de Yelena.

Je me relevai pour regarder dans tout les sens. Des murs de ronces haut de trois mètre nous entouraient. Ils n'étaient pas là avant. J'étais plus que tout sûre de cela. Nous nous étions installés entre quatre arbres au bord de la falaise. Que se passait-il bon sang ?

J'essayai vainement une première fois de me frayer un chemin. Mais les ronces étaient si épais... Je n'arrivais déjà pas à y voir la fin.

C'était dans ce genre de situation que de posséder des pouvoirs était vraiment un avantage.

Je tendis mes deux bras face à un des murs de ronce et les écartai en même temps que deux plaques de glace ouvraient le buisson.

Quand je sortis enfin de là, la lumière du soleil m'aveugla presque. Comme si mes yeux étaient restés dans le noir pendant longtemps. J'essayai de regarder des endroits peu éclairés pour habituer mes yeux.

La forêt était calme. Un chouia trop.

Je m'avançai vers le bord de la falaise en contournant bien les ronces.
Les géants de roches étaient toujours au bord du ruisseau. Ils semblaient simplement, endormis. C'était inhabituel de les voir ainsi. En fait, depuis mon arrivée, ils ne dormaient presque jamais.

Je continuai ma route, décidée à aller au village des Northuldras. Je devais trouver Yelena au plus vite.

Enfin, j'arrivai devant les huttes. Tout étaient détruits, non, abandonné. Comme si les Northuldras avaient désertés les lieux des décennies auparavant.

— Yelena ! l'appelai-je pour la cinquième fois après avoir passé la tête dans une énième hutte vide.

Il y avait aucun signe de vie. Mes jambes ne tinrent plus, et je tombai à genoux. Il n'y avait personne. Je fixai mes mains, impuissantes.

crac!

Je fis volte-face — toujours à genoux — vers la source de ce bruit. Une branche. C'était juste une branche qui était tombée d'un arbre.