Chapitre 89

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Les bras collés le long du corps, le dos droit pour percer les airs, Pérégrin se laissait tomber vers le sol en prenant de plus en plus de vitesse. Ses muscles, déchirés par la quantité de Mana qu'il y avait injecté, dégageaient une sensation de pouvoir qui le démangeait. Une impatience maladive s'empara de son corps et Pérégrin décréta qu'il ne tombait pas assez vite à son goût. Les bras toujours plaqués le long du corps, il se mit à tourner sur lui-même pour fendre les airs plus rapidement. Il était désormais une toupie humaine qui s'écrasait depuis le sommet des cieux. Une toupie couverte de muscles prêts à exploser d'une force prodigieuse. Bientôt, Pérégrin brisa le mur du son et un boom tonitruant se répercuta dans les cieux tandis qu'il laissait sa propre voix derrière lui. Le vent fouettait à présent sa peau avec une violence sans précédent et les craquelures qui y étaient apparus lorsqu'il s'était confronté au Céleste juste avant d'être projeter dans les cieux se prolongèrent, striant sa peau de crevasses qui commencèrent rapidement à se déchirer complètement pour laisser apparaitre la chair à vif en dessous. Malgré tout, Pérégrin ne tenta pas de ralentir et continua sa longue chute, les yeux rivés sur l'adversaire qui affrontait Ex en ce moment même. Du coin de l'œil, il aperçut ce qui semblait être une autre Céleste au loin. Il pût voir bouger sa bouche mais n'entendit rien de ce qu'elle disait. Le Céleste releva les yeux sur lui, d'innombrables pointes écarlates traversant sa chair un peu partout sur son corps. La démangeaison dans ses muscles s'intensifia et, tout en continuant de tournoyer sur lui-même, Pérégrin balança sa jambe propulsée par toute la force brute que contenaient ses muscles. L'espace se déchira sur le passage de sa jambe, ouvrant une plaie de ténèbres glaciales dans les airs. Il pouvait sentir toutes les fibres musculaires de son corps se tendre, se contracter pour alimenter ce coup et le supporter de toute la puissance qu'il avait à sa disposition. Son adversaire releva les bras au-dessus de sa tête et une épaisse membrane de Mana dorée les recouvrit intégralement pour les protéger. Pendant ce court instant, Pérégrin croisa le regard du Céleste et eût l'impression que le temps s'arrêtait. Tous deux se fixèrent, immobiles sans l'être, plongeant en ce moment fatidique au plus profond du regard de leur adversaire. Pérégrin n'y lût qu'une profonde résignation. Puis, tout aussi brusquement, le temps reprit son court normal et la jambe de Pérégrin s'abattit sur les deux bras du Céleste. La membrane dorée s'enfonça de plusieurs centimètres tandis que la pierre cédait sous les pieds du Céleste, s'effondrant sur des centaines, des milliers de mètres à la ronde comme des dominos en engloutissant dans le ventre de la terre les Sélénites, les Démons, les bâtiments et les Humains qui se trouvaient à Chang'e.

Malgré tout, ni la garde du Céleste ni sa membrane de Mana dorée ne se brisèrent. Pérégrin poussa un puissant hurlement primaire et les muscles de sa jambe, déjà terriblement contractés et déchirés par la quantité de Mana qui y circulait se contractèrent encore un peu plus, provoquant de douloureux spasmes dans toute sa jambe. Sous les pieds du Céleste, le sol s'enfonça encore plus et l'effondrement se répercuta à nouveau à des kilomètres à la ronde. Désormais, Chang'e semblait avoir été rasée par une déflagration surpuissante qui avait ravagée la cité depuis son centre. La membrane dorée s'enfonça encore plus sous le poids de la jambe de Pérégrin et, en dessous, le Céleste serra les dents jusqu'à se les briser pour supporter la pression considérable qu'il subissait.

Malgré tout, il tint bon. Très vite, les spasmes qui agitaient les muscles de Pérégrin s'intensifièrent et il ne fût plus capable de maintenir une telle pression sur son adversaire. Incapable de continuer plus longtemps, il dût se résigner à relâcher ses muscles et à retomber sur le sol dévasté. Seul, debout face à son adversaire toujours droit et immobile devant lui, pérégrin peina à se maintenir sur ses pieds tant ses jambes tremblaient sous son poids. Cette fois-ci, il avait vraiment poussé son corps bien au-delà de ce dont il était capable, il risquait de le payer cher s'il survivait. Non loin de là, Ex et Meruem s'extirpèrent avec difficulté du sol qui les avait avalés un peu plus tôt, l'air épuisés et à bouts de forces.

Sins : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant