A l’instant ou un plan commença à germer, quelqu’un cogna à ma porte, mon cœur se mit à battre à un rythme effréné. J'allai ouvrir, une fille de mon âge était devant moi, elle portait un uniforme gris, elle me remit un plan de l’académie et mon emploi du temps.
-Salut ! Je suis Rose, ta mentore pour la semaine ! Un sourire illumina son visage,ses dents étaient d’une blancheur que j’avais rarement vue.
Elle semblait même très heureuse d'être là, comparé a moi qui n’étais pas enchantée par sa venue. En la regardant de haut en bas, je remarquai ses souliers roses flashy, première
vraie couleur que je vois dans l’établissement. Mes docs martens rouges me manquaient, je n’avais pu les amener, faute de temps. J’en étais sûr, cette fille avait été envoyée par la directrice, probablement pour me surveiller. Autre option, je me faisait des idées et tout le monde avait eux la chance d’avoir un chaperon.
-Tu n'es pas très bavarde, comparé à celle qui était là avant que tu arrives ! Elle est partie comme ça, sans dire au revoir à ses amis(es) ! Quel comportement atypique pour une jeune fille comme elle !
-En parlant de ça, tu la connaissais ?
Rose sembla réaliser son erreur, ses yeux s’agrandirent et sa bouche se pinça. J’avais peut-être une chance d’en savoir plus sur le mystérieux message, mais au vu de sa réaction, ça allait être compliqué de lui soutirer des informations.
-Eeeehh, non, nous n’étions pas amies ! Je... Je crois que je l’ai déjà croisé, dans les couloirs... rarement, naturellement ! Sortons d’ici, j’aimerais te faire une visite officielle de l’académie ! Comme ça, tu vas pouvoir mieux t’orienter pour tes cours !
Un nouveau sourire illumina son visage de porcelaine, elle semblait beaucoup trop heureuse de cette tâche. Une deuxième visite, quel événement palpitant ! Sa tentative de changer de sujet était un peu nulle, mais je ne voulais pas la froisser, elle qui semblait si optimiste, alors je ne dis rien. Je la suivis en regardant le plan, quelque chose semblait étrange. Certains couloirs n’étaient pas visibles sur ma carte, comme celui que nous venions de passer, étrangement aucune lumière n'éclaire le couloir, comparé au chemin que nous suivions. Au bout de quelques mètres, je ne pu m'empêcher de le lui faire remarquer.
-Pourquoi tu ne me montre pas tout ? Ça me semble étrange que je vois des couloirs et des portes mais que tu n’y va pas. Tu n’étais pas censé me faire visiter?
Elle réduit sa cadence, elle se gratte la main, signe évident de stress. D’où je sortais ça ? Ma mère travaille en tant que psychologue, tout simplement. Sans répondre à
ma question, elle continua à marcher. Sa vitesse doubla, je dû augmenter ma propre cadence. Au bout d’une dizaine de minute qui c'était passé dans un silence de mort, nous étions revenus à notre point de départ. Un petit signe de la main et Rose fît
demi-tour, sa chambre devait être celle au bout de ma rangée, puisqu’elle y entra. Je me retrouva de nouveau seule, à contempler le magnifique plafond. Aucun signe de la petite souris, le mustélidé aurait été de bonne compagnie, malgré la barrière de langage.Une cloche résonna, je ne savais pas quelle heure il étais, aucune horloge n'avait croisé mon chemin et je ne portais pas de montre. Tout ce que je savais c'était que j’allais devoir endurer un deuxième calvaire d’escaliers, un autre repas probablement délicieusement infâme et sûrement monsieur le cancre.
Sur le repas, je me trompais, le pain à l’ail était croustillant, le spaghetti bien cuit et les boulettes étaient bien assaisonnées. En même temps, faire des pâtes n'était pas bien compliqué, la mousse aux chocolats goûtait le sucre et le cacao. Pour une fois,
rien d’anormal n’arriva, sauf les regards des autres. Partout où je passait, des chuchotements me suivaient sans que j’en comprenne la raison. En me dirigeant vers la fontaine de Poséidon, je croisa monsieur le cancre, il fit comme la dernière fois, il me parla pendant que je continuai de marcher.