Éveille

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Mon réveil fut différent, je n’étais pas à l’infirmerie, les murs bleus étaient ceux de ma chambre. Comment m'étais-je retrouvée la ? Je me souvenais très bien d’avoir rencontré mon double et d’avoir vu un loup l’attaquer puis de m’être évanouie dans cette salle et non dans ma chambre. Il n’y avait aucun son, la petite fenêtre me confirma que nous étions bien la nuit, la lune semblait plus grosse vue d’ici et plus blanche qu’à la maison. Pourquoi ne pas aller explorer l’académie, peut-être que la noirceur révélera des secrets ou que je mourrai ? J’eu l’étrange impression que quelque chose essaya de contrôler mes pensées, mes yeux fixèrent l’astre blanc. Comme si elle voulait confirmer son emprise sur moi, son éclat doubla d’intensité.

Je fini par me détourner de cette gigantesque roche et essaya de retourner me coucher, mais mes pieds en décidèrent autrement. Le couloir me donnait la chair de poule, il n’était que faiblement éclairé par de minuscules lumières, je ne voyais même pas mon ombre, tellement les rayons étaient faibles. Après m’avoir fait attaquer deux fois, en moins de 36 heures, j’aurais préféré rester bien caché sous ma couette. La chance ne voulait pas être de mon côté, j’étais terrifié à l’idée que quelque chose m’attaque, je priais pour qu’une fille croise ma route et avertisse les superviseurs, je n’aurais d’autre choix que de rebrousser chemin et d’aller dans les bras de morphée.

La froideur de la nuit me prit au dépourvue, ma chemise de nuit ne pouvait rivaliser contre le vent de borée. Mes pieds nus sentaient le gazon glacé sous eux, je commençai à grelotter, mon corps en avais marre du froid après quelques minutes. Je ne comprenais pas ce qui se passait, mes membres ne répondaient plus à mon cerveau, mes jambes suivaient les murs de la bâtisse. Je reconnus l’arrière de l’académie, je passai devant l’endroit du cancre, bien sûr, il n’y avait personne. Par contre, la fontaine semblait être éclairée par des centaines de lumières bleues, Poséidon ressemblait vraiment un dieu. Son trident resplendissait d’éclats dorés venant du corps céleste (de la lune). Mes yeux commencèrent à examiner le fond de la fontaine, je ne savais pas ce qu’ils cherchaient mais ça avait l’air important.

Tout à coup, un énorme bruit me fit perdre ma concentration, mes oreilles l’entendis aux quatre coins du jardin, mes frissons recommençèrent. La panique me gagna, les souvenirs des attaques se mélangeaient avec mes cauchemars, plus rien ne me semblait réel. Au loin, une branche craqua, signe évident qu’il y avait quelqu’un ou quelque chose. Je tendis l’oreille et fût capable d’entendre le son de souliers foulant la terre, marchant à pas de loup dans ma direction. Ma respiration s'accélèra de plus en plus, je voyais la faucheuse s’abattre sur moi, je vis ma vie défiler, le regret de mes parents et mon impuissance face à mes crises. Mais quelle fut ma surprise de voir le jeune homme-loup me fixer, un sourire moqueur aux lèvres, il devait avoir senti ma peur, il se moquait de moi, une fois de plus.

-Que fais- tu la ? Comment as-tu été attiré par le faisceau de la lune ? L’interrogation dans sa voix rendait ses sourcils plus rapprochés que d’ordinaire, un mignon monosourcils était apparu.

-Je te retourne la question, je ne pourrai pas te répondre, j’ai eu l’impression que la lune m'envoûtais, elle m'a visiblement amenée ici. Je ne comprends pas plus que toi.

Une voix se fit entendre, on aurait dit que le vent formait des mots.

-Lysandre, laisse notre nouvelle amie tranquille. Ariane, fille de Daphnée et de Maël, accepte notre quête et tu auras l’éternité. Je te réveillerai ta vraie nature, la cause de tous tes chagrins. Refuse et le malheur s'abattra sur toi.

Le choix ne fut pas difficile, l’éternité ou une vie de souffrance, c’était vite fait et j’allais enfin savoir de quoi mon double parlait, deux pour le prix d'un. Reste à savoir si la quête était exigeante ou pas, si ma vie allait être épargnée ou si la mort m’attendait. De toute façon, je n’avais pas à m'en soucier, le vent du nord semblait m’offrir l’éternité contre l’acceptation de sa requête. Tout cela me semblait un peu trop facile, la facilité ne pouvait pas être un bon signe, parole de mon père. Comme si borée était un être de chair et de sang, je lui offrit un petit hochement de tête, en signe d’acceptation.

De nouveau, le vent siffla des mots, se fût un long monologue expliquant la vraie nature de mes parents, en résumé, ils étaient des dieux venus sur terre pour pouvoir vivre ensemble. Mon père se nommait Minos, roi de Crète et juge des enfers. Ma mère n’était pas en reste, Pasiphaé, magicienne et immortel, elle incarnait celle qui brille pour tous. Et la suite était encore plus dure à comprendre, selon le vent du nord, la cause de mes crises serait liée à un manque de magie, à un trouble qui ne pourra être résolu que si je trouve mon âme sœur et comble du bonheur, ce serait un dieu. Pour finir, la quête ne semblait pas aisée, je devais retrouver un certain Thésée, dont le nom humain lui était inconnu. D’abord, je devais trouver une fille disparue, probablement la même qui m’avais laissé le papier noircit et c’était tout. Le vent repris son sifflement, plus aucun mot ne semblait s’être former, la fontaine replongea dans le noir, le trident s’éteignis et la lune redevient petite et jaunâtre.La magie s’était envolée, emportant d’autres secrets.

- J’ai l’impression que le vent du nord t’aime bien. Je retourne dans la forêt, l’astre est toujours plein et mon loup a faim.

Un sursaut me stoppa dans mes pensées, je l’avais oublié, celui-là. Je ne comprenais pas pourquoi il me disait ça, je ne savais même pas pourquoi il était là. Avant que je puisse lui poser la moindre question, j’entendis ses pas s'éloigner. Quelques instants plus tard, un hurlement à glacer le sang rompt le silence de la nuit, suivis d’aux moins quatre autres différents. Visiblement il y aurais plusieurs homme-loup. Ne voulant pas rester dans les parages, je pris mes jambes à mon coup et repartir vers mon dortoir.
Sur le chemin, je ne rencontrais aucune âme vivante, ni de petite souris, ma nuit repris son cours comme si rien n’était arrivé.

Je me réveilla dans ma chambre, j’étais soulagée que rien ne soit arrivé, mes journées étaient déjà assez étranges comme ça, mes nuits devaient rester avec un semblant de normalité. Mon uniforme bleu marine avait été changé pour un uniforme gris pâle, quelqu’un s'était donc introduit dans ma chambre pour le déposer, la sécurité était à revoir.

Je pris l’horaire et commença à le regarder, je ne vis pas de cours à proprement parler, pas d’anglais ou de français. Celui-ci était réparti sur trois semaines de 4 jours, le vendredi semblait être réservé pour les visites parentaux ou pour les sorties. Aujourd’hui j’avais 3 cours, art plastique de 9h0 à 11h00 ensuite cinéma de 13h05 à 15h00 et pour finir plein air de 15h05 à 16h30. Mon programme de la journée me réjouissait, tout ce que j’aimais était là. Mes intérêts semblaient avoir été pris en compte, comparé à l'école normale. Je soupçonnais ma mère d’avoir fourni quelques informations sur ce que j’aimais, peut-être qu’ils avaient rejoint ma seule vraie amie Cassidy. En pensant à elle, un pincement au coeur me pris, c'était la seule personne qui ne me jugais pas et qui m’acceptais malgré mon caractere de merde et mes folies. Que faisait-elle, en ce moment? J’allais devoir convaincre la directrice de me laisser lui passer un appel, lui raconter ce qui m'étais arriver, elle devait déjà être au courant que j'étais dans une sorte d’asile puisqu’elle a de bon contact avec ma famille.

Différence Où les histoires vivent. Découvrez maintenant