Point de vue d'Elya.
30 minutes plus tard.
Après nos retrouvailles, nous sommes allées chercher ma valise, puis partie en direction de la voiture.
Sur le chemin Talia et Rosa n'ont pas arrêter de me parler de leurs vacances et des choses que l'on pourrais faire ensemble, maintenant que je suis revenue au Mexique, aucune d'entre elles n'ont évoqué le fameux sujet... l'enterrement. Et en réalité mieux vaut ne pas en parler tout de suite, car je me mettrais à fondre en larmes à la seconde, même si rare, on était les moments où j'ai pleuré devant Talia, je ne pleure que lorsque je suis seule, jamais devant mes proches et encore moins devant des inconnues ! Alors, je les remercie intérieurement de ne pas évoquer ce sujet tout de suite.
À vrai dire en les regardant, depuis 20 minutes, parler sans s'arrêter, j'ai la certitude qu'elle n'évite pas seulement de parler de l'enterrement, elles évitent également de montrer également leurs sentiments, comme si elle était dans une réalité parallèle et que maman était encore en vie et cette pensée me donne des frissons. Il n'y a pas que mon père qui est dans le déni, ma merveilleuse sœur ainsi que ma tante le sont tout autant. Elles renient leurs émotions et laissent apparaître un magnifique sourire, je ne sais pas si c'est leurs façon à elles de surmonter cela ni si faire abstraction de toutes ses émotion sont réellement une bonne chose, mais les voir comme avant me redonne une sorte d'espoir, certainement très malsain, je ne dis pas le contraire mais égoïstement j'ai l'espoir d'arriver comme elles a affiché un sourire rayonnant sans que personne se rendent compte que je souffre plus que tout intérieurement, l'espoir de cacher aussi bien qu'elles mes sentiments, car je pense sincèrement qu'elles les cachent. J'en suis persuadé, elles les cachent incroyablement bien, tellement bien que je pense que si je ne les connaissais pas, je ne m'en serais probablement pas douté, mais je les connais. Et je sais que Rosa et Talia souffrent autant que je souffre.
Mais la grande différence entre elles et moi, qui font que j'admire ma tata et ma petite sœur, est que moi contrairement je suis faible, tellement faible, car je suis tout bonnement incapable de le faire à cet instant, je ne laisse rien transparaître devant elles bien sûr, mais je n'arrive pas pour autant à sourire autant qu'elles, non, moi, je ne fais que l'ombre d'un sourire. Pourtant, j'ai accepté, sa mort, mais je n'arrive pour autant pas à évoquer son prénom et je crois que je n'y arriverai plus jamais, prononcer son prénom, c'est comme m'enfoncer la plus grosse lame dans le cœur, ça me tuerait de l'intérieur. Je l'assumerais jamais à personne, car j'en ai honte, j'ai honte de moi, tellement, je suis tellement FAIBLE.
°°°°°°
Après, trois heures de trajet, nous sommes enfin arrivées.
- Attends, Rosa, ne te fait pas mal. Je vais m'occuper de ma valise, j'arrive. Dis-je en descendant de la voiture.
- D'accord, je t'attends dans le salon Elya.
- Parfait Rosa.
Je descends ma valise, qui pèse une tonne. Et j'arrive devant la maison. Elle est toujours aussi belle que dans mes souvenirs. J'arrive, devant le portail noir orné de pointes dorés, identique à celui de la maison de mon enfance.
Je marche et arrive à l'intérieur du jardin, le portail se ferma après mon passage, sans doute, rosa qui vient de le fermer. Je ne remarque aucun changement depuis la dernière fois où je suis venue. Il est toujours très bien entretenu et parfaitement éclairé. Je marche sur le chemin en graver, situé à côté de la pelouse où se trouvent de magnifiques et grands cerisiers, je dirais approximativement une centaine.
Lorsque je venais, plus petite, je me posais avec Talia sous ces arbres, leurs fleurs et le calme qui nous entouraient avait le don de nous apaiser. On prenait un livre chacune ainsi qu'une couverture pour s'allonger. On pouvait y passer des heures, sans compter. Le temps se figeait, pour elle comme pour moi, on partage la même passion, la lecture. On était prédestinées à aimer lire, car depuis toute petite, maman nous lisait des histoires, chaque soir afin de s'endormir. Nous avons passé la moitié de notre enfance, bercer par la voix mélodieuse de notre mère. Et se souvenir, d'elle au bord de mon lit, nous faisant rêver avant même d'avoir fermé les yeux, restera à jamais graver dans ma mémoire.
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Breath by Breath
RomanceElya, vie depuis 1 an à Boston pour étudier dans un conservatoire d'art. A seulement 17 ans, elle va apprendre le décès de sa mère et va quitter les états-unis pour revenir habiter au Mexique. En arrivant elle va trouver son père en pleine dépres...