Chapitre 6 / Ash

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J'ouvre difficilement les yeux, une douleur me sciant le crâne. Ma poitrine se gonfle de sanglots, mais une affreuse sensation de vertige m'empêche d'en verser un. Qu'est-ce qu'il venait de se passer... Depuis combien de temps... Tout tangue à nouveau, et je lutte pour ne pas sombrer une nouvelle fois.

Je distinguais, vaguement, une silhouette s'approchant de moi. Si c'était Jaïck... Enfin... Vu le nombre de fois où je m'étais déjà vu mourir aujourd'hui, peut-être que celle-ci serait la bonne.

Et pour la première fois depuis presque quatre ans, j'avais l'irrésistible envie de me battre pour survivre. Je ne voulais pas mourir maintenant, et encore moins de la main de mon frère, celui pour qui j'aurais tout donné, pour lequel je m'étais accrocher.

─ Ça va ? Demande soudain une voix.

Je ne la connaissais pas. Une personne était proche de moi.

─ Tu m'entends ?

Lentement, je hoche la tête, respirant très mal. Je reprenais petit à petit mes esprits. C'était un garçon. Il avait mon âge...Je dirai...Il était blond. Non pas blond polaire, comme Jaïck mais... D'ailleurs, où était-il ? Paniquant, je sursaute, me redressant d'un seul coup, avant d'être rattrapé par une douleur insupportable à la jambe.

─ Ne bouge pas !

Je n'avais pas envie de l'écouter. Jaïck pouvait surgir à tout moment et en tuer deux pour le prix d'un, ce qui serait presque un cadeau pour sa folie. Je comprends rapidement que je n'arriverai pas à me déplacer. Je me laisse donc retomber là où j'étais, désespéré, réfléchissant au moyen de fuir d'ici le plus vite possible. Mais avec ma jambe...

─ Tu...T'es fais mal...À la jambe non ? Demande cette personne que je ne connaissais absolument pas.

Son visage me rappelait étrangement quelque chose. Je l'avais probablement déjà vu, mais sans cette expression inquiète. Je refusais de m'avouer que je n'étais pas dans un état rendant une fuite facile.

─ Bouge pas. Je dois sûrement appeler... Heu... C'est quoi le numéro déjà...

Il a l'air de se parler à lui-même. Je ne l'interromps pas dans ce processus qui lui semblait si difficile, tentant de m'accrocher aux branches. Il ne venait certainement pas d'ici. Sa façon de parler me rappelait... Celle de certains habitants de Jupss. Mes pensées étaient trop mélangées, trop encombrées pour y voir clair.

J'avais saisi ce qu'il comptait faire. Et à présent, j'étais certain qu'il ne venait pas d'ici.

─ Je... Tu as un téléphone ? Demande-t-il.

─ Il faut qu'on se barre... Je dis d'une voix basse.

─ Tu es sous le choc, je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais...

Je le dévisage un instant. Cherchant au fin fond de ma mémoire qui il pouvait bien être.

─ Tu sens très bien toute la Magie Ténébreuse ici.

Je finis par chuchoter, tant je n'ai plus la force de parler. Il écarquille les yeux : évidement, il ne se doutait pas que j'étais comme lui. Ma gorge se serre encore lorsque la désagréable vérité me titille à nouveau : elle appartenait à Jaïck. L'air est oppressant. Trop lourd. Je n'avais jamais senti une présence de Magie Ténébreuse aussi puissante. Le garçon se baisse vers moi, la respiration saccadée, trahissant son hésitation.

Il me regarde, avant de déclarer :

─ Je ne sais pas si j'arriverai à soigner ta jambe, mais je peux tenter quelque chose.

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