Récit d'un soir II.

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Lui et Moi, pas Nous

Comment innove-t-on au XXIe siècle ? Que dire ? Que faire ? Qu'éprouver ?

J'ai une grande passion pour la photographie. Je crois davantage encore que l'écriture. Et ce sont des questions que je me pose continuellement.

Je ne sais pas qui m'y a initié. Mais cette nature observatrice du monde et des choses qui m'entoure a sûrement dérivé vers une caméra très tôt.

J'ai toujours voulu montrer au monde ma version des faits, mon regard. Je ne sais pas si j'ai réussis aujourd'hui. C'est quelque chose de difficile à faire.

Mais comme tout artiste - si je peux me considérer comme tel - je pratique et j'expérimente pour m'améliorer. Et j'en viens souvent à me demander : « comment puis-je innover quand tant d'autres sont passés avant moi ? »

Tout à déjà était fait. Je ne peux rien créer de nouveau. Ça m'accable de savoir que mon nom ne sera jamais associer à une fameuse découverte, une belle citation ou une formule mathématique.

Puis finalement, je me dis que ce n'est pas si grave. Que personne n'a vécu comme moi. Personne ne voit comme moi. La photographie que je prend la, personne ne la jamais prise de cette façon. C'est comme ça que j'essaye de me rassurer sur le fait que je suis quelqu'un de différent, d'unique et d'utile pour cette société.

Cette rétrospective a cessé un samedi matin. Nous étions en dernière année de lycée à l'époque. Il avait pris le canapé pour son lit et avait fait grasse matinée jusqu'à dix heures. Il ne faisait pas spécialement chaud mais il dormait en t-shirt.

Il se plaignait régulièrement de la chaleur. Que les hautes températures n'étaient pas pour lui et qu'il aurait mieux fallut qu'il vive dans un pays comme la Russie.

Sa couverture favorite était un plaide de cachemire rouge et blanc. C'est ma mère qui m'en avait fait cadeau en emménageant ici.

Il disait qu'il aimait dormir avec, qu'il sentait mon odeur et qu'elle était très réconfortante. Je n'ai jamais compris et je ne veux pas comprendre pourquoi.

J'étais posé sur un des fauteuils de cuir gris disposé en face du canapé. J'épluchais une orange et c'est l'odeur qui le réveilla. Il adore les oranges. Moi aussi.

Ses yeux s'ouvrirent subtilement et il regarda autour de lui vaguement avant d'attraper un coussin et de le serrer dans ses bras. Adorable.

Son visage encore endormi, j'en ai profité pour prendre l'appareil photo qui repose sur la commode après m'être correctement essuyé les mains.

Les rideaux du salon blancs presque transparents, laissaient la lumière pénétrer dans la pièce par de fin rayons rendant le tableau authentique.

Je fixais donc l'objectif sur son visage laiteux et endormi. Il avait les traces de Morphée partout sur lui et c'était en cet instant l'homme le plus idyllique, le plus mémorable qu'il m'ai était donné de voir.

Alphonse était un garçon très charmant. Il dégageait une aura de blanc, de pureté. Ça me donnait l'envie de le prendre en photo sous tous les angles possibles.

Je pouvais innover sur lui. Il devenait sujet de mon expérimentation. Je tirais les photos en noir et blanc et les coller dans un album spéciale.

Il y en avait de toute sorte, mais la plus part étaient des clichés très simple, prise dans le quotidien. Quand il ne sourit pas. Et quand il rit. Quand il cuisine. Et quand il dort. Quand il lit un livre. Et quand il fume. Quand il boit. Ou quand il me regarde tout simplement.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 18, 2023 ⏰

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Écrit d'une pensée - 1969Où les histoires vivent. Découvrez maintenant